La littérature est une discipline ancienne, apparue presque en même temps que l’alphabet.
La création des lettres, des unités préside à l’agencement des mots, des phrases, avant d’autoriser la genèse du langage. Le métalangage ou la création littéraire est pratiquée par quelques hommes depuis longtemps, maintenant.
La modernité ouvre davantage l’essence de la littérature, pour dire en toute simplicité qu’elle est conjointement laboratoire, structure narrative, impression ...
Qu’elle est à la fois la pensée de l’art et l’art de penser.
Oui, l’art de penser ...
Aujourd’hui plus que jamais, sans doute, les formes narratives sont des architectures sans emploi. De pures inventions sans la moindre utilité matérielle. Le produit hautement subjectif de plumes laborieuses qui s’attelent à une seule mission : aller le plus loin possible. La recherche littéraire, aussi poussée soit-elle - la spéculation donnant alors forme à un matériau si riche qu’il faut sans cesse reprendre la lecture - , n’est, disais-je, d’aucune utilité directe.
Néanmoins, la pensée pure ou littérature s’inscrit obligatoirement dans la Cité, à la fois sur le plan interactionnel et commercial. Au-delà, elle s’agrège avant de se fondre dans la civilisation. Devenant héritage. Identité.
Au sein de l’espace scolaire en tant que matériau d’étude, dans l’espace privé comme objet de conversations et de polémiques, au sein de l’espace intime où elle ébranle et modifie les têtes.
Les cortex.
Matériau d’étude ou nourriture spirituelle, la littérature doit donner avant tout du plaisir. Le plaisir de lire avant tout comme disait Roland Barthes ...
Dans un élan tout sauf ultime, la littérature aide à vivre.
Mieux : elle donne la sensation de vivre.