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Postface de Geniève Immè
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 Article publié le 24 février 2019.

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Beau, ce livre l’est au premier coup d’œil, par ses textes, si artistiquement peaufinés dont le canular n’empêche pas la vérité, ni l’humour le sérieux. Même si D. Aranjo joue à présenter comme le résultat de doctes recherches dans les papyrus authentiques ce qui est l’expression d’une méditation personnelle, et même si cette Sapphô est du XXIème siècle, je crois en fait qu’elle, l’auteur, tous ceux qui pensent, sont indifféremment de tous les siècles : c’est d’ailleurs le thème du recueil : l’éternité et l’immortalité englobent toutes les générations, d’avant Sapphô et d’après nous ! Sapphô n’est pas plus de son siècle que du nôtre, elle est de tous les temps… et de l’éternité. Même si nous nous croyons très différents des Anciens, c’est le mode de vie et ce sont les choses (non naturelles) nous entourant (machinisme, vie politique et économique, recherches scientifiques) qui changent ; mais ce qui est vraiment important en l’être humain demeure inchangé : amour, tendresse, peur, angoisse, cruauté (hélas), esprit de recherche, goût de la beauté (même si elle n’est plus conçue par les artistes de la même manière), tout cela semble éternel.

J’aime que, dans ce texte, les fragments mystérieux laissent aux lecteurs la possibilité de rêver chacun à sa manière. J’aime cette invitation à la créativité du penseur qui a le livre entre les mains.

Merveilleuse sensibilité empreinte d’un certain mysticisme : "Le poids de l’âme ? 20 grammes, quand on meurt. // Mais c’est, sinon le poids, / du moins notre moule interne de cire et de feu / lorsque // l’on meurt, et que je t’aurai aimée, / que le bleu Anubis, seul, devra pousser / sur sa fine balance, d’air." Plus loin, on trouve plus précisément (ou plutôt allusivement) comme une définition de cette œuvre perpétuant en moderne celle de Sapphô : "quasi-absence, quasi-chant, / quasi-absence de clavier, de la voix // et pourtant poème, pourtant poème-voix / mangé de silence [d’une voix]" Ce recueil est aussi pour nous "mosaïque éparse / sans ciment à mosaïque", puisque de brefs groupes de mots (comme les tesselæ, les petits cubes de mosaïque) entre lesquels on laisse au lecteur le soin de mettre le "ciment" de sa méditation ou de son intuition personnelle, évoquent parfaitement cette image.

Oui, Sapphô est ressuscitée pour notre plaisir et pour notre méditation errante, librement vagabonde, où nous sommes tentés d’ajouter… à tort ou à raison.

Geniève Immè,

poète franco-latin contemporain.

 

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