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Article publié le 24 février 2019. oOo L’approche, l’accroche Accroche-cœur que d’aucuns confondent avec le harpon du baleinier L’hameçon de l’asticoteur d’eau douce
Le voilier qui jette l’ancre dans la rade de Toulon Le bordel de ces messieurs les marins en goguette Sourires niais et franches rigolades entre camarades du même bord
Le lourd vaisseau de guerre fier de ses couleurs La barge insipide qui remonte le cours du Nil fécond La chaloupe et la nef L’esquif et l’esquive
La route est longue, les chemins raccourcis pullulent D’étape en étape D’escale en escale Monter les escaliers de la haine recuite, du grand désordre amoureux Girouettes vacillent, gros temps sur les mâts Artillerie lourde, suffocations à l’évocation de toutes ces plaies
Les canons toussent, les fusils crachotent, les pistolets se désarticulent, Les mousquets prennent racine, les fusées explosent Joyeux monde
Corne de brume entonne le retour Et joie mêlée de crainte sur le ponton Manne marine approche, accroche le regard avide Mains tremblent sous la douceur des soies cueillies, les lourds damas, La vaisselle d’or et d’argent
Plus tard, oh bien plus tard, pépites et lingots, Œuvres fondues et pierreries jubilent sous les doigts royaux de ces altesses Ça pille puis ça roupille dans les cales Ça éructe et ça jacte Fagots par douze allument un feu de joie En l’honneur des saints apôtres L’Inquisition inqusitionne, les moutons bêlent, Les lions d’or se font veaux d’or Et tout ce petit monde de pilleurs patentés se gobergent en attendant les prochains galions
Christ glousse de plaisir sur sa croix d’or, en palpite d’aise Puis tombe le temps de l’oubli Sur les carcasses embaumées
Jean-Michel Guyot 4 février 2019 |
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