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Sériatim 1 - [in "Seriatim"]
Sériatim 15 (Patrick Cintas)

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 Article publié le 26 mai 2019.

oOo

 

Chanté  :

J’ai épousé

Après l’travail

L’amie d’enfance

Qui bien m’allait !

 

Entre le stream et la grille

Les paliers de l’inspiration

Et ce type qui m’invitait

À boire un verre avec lui

Les verres ça se remplit

Et ça se vide comme ça :

Revenez me voir souvent

J’adore les gens inspirés !

 

J’l’ai épousée

Sans trop savoir

Ce que j’faisais

Le sachant trop !

 

Vous avez tellement d’inspiration

Que je me demande si vous existez

Ou si vous n’êtes qu’un aspect de la vie…

 

J’l’ai bien aimée

Toute une nuit

Puis au matin

J’m’en suis allé !

 

Le métal surgissant des évents prévus

À cet endroit du moule techniquement

Aussi bien réussi que n’importe quel

Ouvrage pensé pour donner à penser

 

J’ai voyagé

Au bout du monde

Sans elle mais

Toujours gaillard !

 

Aimez-vous les rencontres du soir

Où la question du matin ne se pose pas ?

 

Puis j’ai r’venu

Avec des sous

Et j’ai cessé

De travailler !

Dit :

V’là ce que c’est qu’une vie :

On part et on revient toujours.

Faut croire à la fidélité,

Sinon on devient marteau.

 

Puis le ciel s’est de nouveau obscurcit.

Mais la tramontane ne s’est pas endormie.

J’ai eu froid en rentrant. Mon chien reniflait.

J’ai jamais eu de chance avec les chiens :

Mais ils m’ont toujours reconnu, alors…

Alors j’ai su que le poème n’est pas poésie

Et que la poésie n’est que le trou du cul du monde.

 

Si vous voulez

Qu’on vous encule

Dev’nez poète

Et fermez-là !

 

Voilà des oreilles pas du tout prêtes à entendre

De « si justes propos » / d’autant que je ne suis pas

Difficile à déchiffrer : juste rasoir à force de stream.

Même que c’en est déprimant / tu ne m’aimes plus

/ Je n’aimerai plus personne / oreilles du partisan

De l’ordre établi dans son esprit une fois pour toutes.

Une bonne fois. Rien n’est bon comme le bon pain.

Et sur la place publique les apolitiques se disputaient

La paternité de l’idée : masque d’hypocrisie des héritiers

De Debré en plagiaire de Déroulède : qui comprendra

Ceci mieux que les obscurités de Villon ou de Dante ?

Le jour où je ne saisirai plus vos intentions est arrivé.

 

Si vous voulez qu’on vous encule…

Je veux dire (ne nous méprenons pas)

Métaphoriquement parlant : le plaisir

Est-ce qu’il est : et l’enculé pas forcément

Un pauvre type qui ne fait pas de politique.

 

« Moi j’enculais ma belle une fois par jour à l’époque.

Faut dire qu’elle était faite pour ça.

Ce qui n’interdisait pas d’autres douleurs. »

 

« Voyez les choses du côté pratique :

Ne mélangez pas le rouge avec le blanc.

Buvez plutôt deux verres d’affilée.

Vous serez des nôtres dans ces conditions. »

 

Becquées des printemps. On n’y est pas encore.

Le temps des giboulées approche. Les chemins

S’épaississent. On marche dans le fossé herbeux.

Plus loin des tortues cherchent le soleil

Sur les branches mortes qui émergent. Fêtes

De l’intellect. Fruits de la passion. Une barque

Qui pourrit sur le quai de bois lui-même rongé

De l’intérieur. Qui habite ces maisons ? Héritiers

Et chanceux. Salauds et pédants. Un brin de gaité

Philosophique vous ferait le plus grand bien. Et je

M’y connais. Un nid abandonné pour l’hiver. Ils

Reviendront peupler nos haies et nos tas de bois.

Vous n’avez pas ça en ville. Vous avez autre chose.

Cet autre chose dont nous ne rêvons pas ici. Vous ai-je

Menti à propos de ce voyage ? Vous paraissiez si heureux !

Les six étages de cette embarcation. L’ivresse à toute heure.

La mer enfin furieuse. « Après quoi, je vous le demande ! »

Cette femme en colère. Et ta façon de la tranquilliser. Mais

Tu ne banderas jamais assez. Remettons cette discussion

À plus tard.

 

Méchantes vagues des balcons.

Les embruns fouettant les carreaux.

Je ne réponds pas à tes lettres.

J’ai trouvé ce que je cherchais.

 

J’ai toujours rêvé d’écrire quelque chose

Dans le genre de Martín Fierro ou des Soledades

Un chant définitif.

Puis je me jette à l’eau avec Virginia.

On ne me trouve pas.

Mon corps se dissout.

(Comme si c’était possible !)

Je deviens rocher / ou ma vie

Se transporte d’animal en insecte

Et d’insecte en algue /

Je deviens rivière

Et on m’appelle Noire.

 

Vous n’éclairerez pas ma lanterne avec la vôtre.

Je ne vous aime pas

Mais je ne vous hais pas non plus.

Je n’ai pas besoin de vous.

Ne lisez pas ce que je vous écris.

 

Cette fois la tramontane ne se retient plus.

Les carreaux de la fenêtre renvoient à l’intérieur

(Où j’écris) le froid venu de l’Est.

Qu’est-ce que je fous ici ?

Pourquoi mon chien est-il mort ?

Plus personne à charmer ici.

Mon luth n’est pas constellé.

Il ne l’a sans doute jamais été.

Sinon je vous aurais aimé(e)(s).

 

Comme c’est beau une page qu’on vient décrire !

Ça fleure l’entrecuisse et la chevelure.

N’épousez jamais la fille du propriétaire.

Gardez-vous bien de caresser son chien de paradis.

Ses enfants ne seront pas les vôtres.

N’écoutez pas les spécialistes de l’ADN.

Sinon vous ne connaîtrez que l’hiver.

Vous privant ainsi des charmes de l’année

Que Dieu lui-même a conçu comme un Tout.

Anything. Cette simplicité à la portée de tous.

Comme c’est beau ces mots qui ne se font pas

La guerre !

Tra la la itou

 

Ce n’est pas de cette triste façon

Que je quitterai le monde / ce

Monde que je n’ai pas aimé comme

J’aurais voulu vous aimer / shoot

Des streams acheté à bas prix /

Tiens… la température baisse :

Tirons-les rideaux sur les vitres :

Chaud textile qui obture la

Transparence qui me plaisait

Tant : rien n’est plus long que

L’hiver : rien plus vite que l’été :

Je patiente aux intermédiaires.

Mes bottes près du paillasson

Que je n’ai pas emmerdé / tsoin !

Il y a stream et stream / les amis ne sont jamais

Assez fidèles / traité de versification nécessaire

En ces temps de pouvoir d’achat / épousez plutôt

Une chienne venue de loin / l’ouvrier qualifié

Que vous êtes peut redorer n’importe quel blason :

C’est la vague qui revient qu’il faut prendre, l’ami.

 

« Mon idéal est de fonder la République de la Bidasoa sur cette base  : pas de mouches, pas de prêcheurs et pas de flics. Un peuple sans mouche, c’est-à-dire propre*  ; sans prêcheurs, c’est-à-dire de bon sens** et sans flics, autrement dit dans un État sans force***  ; toutes ces choses qui me paraissent excellentes. » Pío Baroja.

* c-à-d en bonne santé.

** intelligents gens.

*** solidarité.

 

Science, philosophie et éthique… ou

Est l’Art dans tout ça ? Pío doit en parler

Quelque part / Il en parle partout /

Anything / tout le monde peut essayer /

Les uns plus doués que les autres /

Qu’est-ce qu’on y peut ? / mais l’égoïsme ?

Avec ce que ça suppose de jalousie et d’hypocrisie… ?

On revient toujours là : « interrogeant

Un oiseau mort » / Qui suis-je moi-même

Pour donner des leçons de comportement

À mes semblables / hypocrites lecteurs /

alba serena / puis la nuit interminable

Où le sommeil impose ses lois / fantômes

Familiaux revenant d’un autre voyage

Au fin fond d’une Histoire qui ne doit rien

À notre existence / et nous sommes toujours

Out / travailleurs des deux rives / copulant

Par conviction / inexplicablement par conviction.

 

Le rocher en forme de vieil évier qui traverse le

Mur de la cuisine dont un angle est occupé par

Les planches d’un lit / matelas posé à même le

Sol / sur des solives de châtaignier : le parquet

Sur lequel on a dansé avant de s’épouser /

Le pain levant sous la cheminée / four avec sa

Porte d’acier / après la fournée on mettait les pruneaux

À sécher / et toutes ces sortes de choses dont on

Parle encore entre nous : les truites des trous / les

Gendarmes quelquefois complices : l’État nous

Donne à bouffer / ils emmenèrent ce gaillard en

Le poussant devant eux / plus tard / trois jours plus

Tard il revenait dans son régiment sans avoir subi

Autre chose qu’une leçon de patriotisme / pour cette

Fois / la pierre où Jean a vu s’écouler le sang qui

Sortait de sa tête / « j’ai voyagé partout / même

En Amérique : conclusion : nous ne sommes rien et

Nous ne serons jamais Tout / Anything / poésie des

Intérieurs où on attend de reprendre le travail où

On l’a laissé (à d’autres) / quel est le roulement

Cette semaine ? / Vous avez tous un père, une mère

Et des racines / renseignez-vous avant de vous plaindre !

 

Maruxina / la loi du plus fort / celui qui attire

Les traîtres et les renégats / Donnez-leur de qu’ils

Demandent et ils feront ce qu’on leur demande /

Ils savent exactement ce qu’ils peuvent raisonnablement

Demander : exactitude, raison : ils ont grandi dans

Cet ordre / vous ne trouverez pas de gens plus

Carrés dans ce monde : nous les possédons tous

Sans exception / regarde ce qu’ils m’ont fait !

L’autre : regarde ce que je me suis fais… l’un et

L’autre dans le même trou / sous ma maison de

Pierre / retrouvant l’origine de notre nom / les

Flancs d’une montagne sans arbres ni jardins.

 

Plus tard en ville il aida

Un aveugle à traverser

La rue où tout le monde

Semblait avoir les nerfs

À bout / l’aveugle le

Remercia et l’invita

À monter chez lui pour

Boire un coup à la santé

De l’inventeur du flashball.

 

Ces petites choses qui construisent notre existence.

Nous n’avons jamais assez de recul pour apprécier

L’ensemble / alors nous écrivons pour être publiés.

 

Le roman de la publicité

Spots mis bout à bout

Sans se soucier de l’ordre

D’apparition /

Roman du bonheur parfait :

Il a un prix

Et c’est pas pour nous !

 

On passe ses loisirs à feuilleter

Ou à mettre en pratique ses achats.

« C’est à devenir dingue ! »

Et je le deviens depuis quelque temps.

Je n’ai même rien ressenti

En apprenant la mort d’un flic.

Je sais qu’on pourrait me reprocher ce manque de sensibilité.

Mais je n’en parle à personne.

Je regarde les flics crever à la télé.

Ça ne me fait ni chaud ni froid.

Si jamais on me pose la question :

Je répèterai ce que disent les journalistes.

 

Dans un pays où la carte de Presse

Est attribuée à son hôte par l’État :

Peut-on avoir confiance en la parole

De ces présentateurs de l’actualité ?

 

France, Chine, Russie :

Qui réussit le mieux à faire croire

Qu’on y vit en démocratie ?

 

Pound : une disposition d’esprit et non pas un art.

 

Cette fois la pluie tombe à verse.

Secouée par le vent elle gifle ma fenêtre.

Buée traversée de gouttes. Quel froid

Il fait ! Un plaid ne suffira pas. Le vent

Semble agiter les rayons blancs du soleil.

Un café te réchauffera le cœur. Un flic

Mort n’est pas un homme comme les autres.

Pourquoi traiter l’homme qui a raison de se plaindre

Comme celui qui a tort de s’en prendre à ses biens ?

La lumière rebondit sur les carreaux comme

En témoignent les barreaux. Quand je serai grand

/ Mais il ne le sera jamais / je partirai au loin

Pour ne plus vous revoir et j’en aimerai d’autres

/ D’autres qui, crétin ? Pour l’heure, contente-toi

T’étudier tes leçons ! / celles que je n’ai pas étudiées

/ Par erreur de jugement : mais je n’avais personne

Pour guider mes pas sur le chemin de l’exactitude

Et de la raison / ciel irisé maintenant et ce maudit

Chien qui aboie parce qu’il ne sait pas faire autre chose !

Dire que j’avais un chien d’enfer et qu’il était

Tombé sous le charme de mes « si justes propos » /

 

Les escargots en fête. Mon voisin

Prépare la farine. « Ça va baver ! »

 


[...suite]

 

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