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Sériatim 1 - [in "Seriatim"]
Sériatim 17 (Patrick Cintas)

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 Article publié le 9 juin 2019.

oOo

« Des fois vous avez cette idée rien que dans la tête

Et vous pouvez pas vous empêcher d’apporter

Votre pierre à l’édifice / »

 

« J’en avais des pierres et pas des moindres !

Et je les lançais pour effrayer les poissons

Sans cette idée absurde

De prétendre être meilleur

Que vous aux ricochets ! »

 

« Comme c’est beau la poésie

Quand ça devient poème

Et pas autre chose comme

Ces déglutitions de chanteurs

Qui ne donnent en spectacle

Que leur goût pour l’argent

Que je n’ai pas »

 

« Merveilleux ou féérique ?

Je vous pose la question…

Comme ça… ne sachant pas

Si je suis le premier à la poser

Dans les circonstances d’un poème… »

 

Si on se laisse guider

Par ces fous du pouvoir d’achat,

On peut dire adieu à la poésie

Et aux aventures du poème.

cette fois c’est moi qui parle

 

J’ai même pas (plus) envie de renverser le pouvoir

…sinon j’aurais bien adhéré / juste pour voir /

À mon âge qu’est-ce que je risque / une fessée

Administrée (c’est le cas de le dire) par un Parquet

Qui a aussi ses crises de plaisirs inavouables :

« Qu’est-ce qu’il y a comme garces dans ce palais ! »

(propos transmis par un ami magistrat / pour servir)

 

Non : pas d’égalité ni de fraternité.

Juste la liberté : pour tout le monde

Sans exception : même les enfants

Les fous / les criminels / les prêtres

/ les soldats / tout le monde quoi !

 

— Je suis pas frère et puis c’est tout !

Et je veux bien être votre égal !

…Dites donc : si on reparlait de

Ma… « liberté » ?

 

Quelle pluie ! Quel vent ! Quelle ode !

Quel mauvais temps aujourd’hui !

 

Un vent assez fort pour emporter avec lui

Les espoirs du jardinier qui derrière sa fenêtre

Compte les feuilles sur les derniers arbres.

L’eau creuse les fossés sous leurs branches.

Ça le rend presque nostalgique, ce mauvais temps !

Son père a vécu le même hiver plus d’une fois.

On recommence et on croit inventer / c’est triste

D’en arriver là à la fin d’une vie qui n’a servi

Que les intérêts de l’État et de la société

Qui se conforme malgré tout à ses principes.

 

Quel mauvais temps aujourd’hui !

Dire que je n’ai jamais été le poète

Que j’avais envisagé de devenir

Quand j’étais en âge de rêver !

 

Jamais tu n’iras aussi loin que Shakespeare.

« Un homme seul est foutu d’avance. »

Quel mauvais temps aujourd’hui !

Mais comme cette épode sent bon

Les annonces en filigranes nerveux

De ce printemps qui me recrée

Chaque année avant que l’été

Ne m’apporte ma platée de plaisir !

Je ne suis pas ce chien

Mais je lui ressemble

« charmé d’entendre

De si justes propos »

 

« Je voudrais pas trop jouer avec la typographie

(si vous voyez ce que je veux dire…)

J’aurais trop l’impression de jouer au chanteur.

J’aime pas trop ces effets de bouche ouverte.

Alors si vous pouvez me conseiller… monsieur ? »

 

« C’est juste une expérience… disons : pour voir… »

 

« Si vos contestations servent à tout le monde…

Nous pourrons nous entendre sur les principes.

Sinon vous pouvez aller vous faire voir ailleurs ! »

 

Qu’est-ce qu’un vers en poésie ?

Qu’est-ce que le vers d’un poème ?

 

Toute cette valetaille qui cherche des réponses

À des questions dont on pourrait se passer

Si on était construit dans la même matière…

 

Force est de constater (pour parler clairement)

Que nous ne sommes pas équivalents devant

La prégnance des enjeux qui déterminent

 

(chacun de son côté) l’intérêt de continuer

À vivre comme si l’existence n’était pas limitée

Par toujours les mêmes et inévitables (que

 

dis-je : infranchissables : phénomènes

Communs / et puis il n’y a pas (en stock)

De tombeaux pour tout le monde : place

 

Limitée dans les monuments nationaux : sauf

Les noms superposés en colonnes parfaitement

Droites : le ciseau connaît des angles morts.

 

« Le temps est tellement long, mon bon monsieur !

Que (voyez-vous ?) même les calculs les plus savants

Ne valent plus rien comme facteurs de l’Éternité. »

 

Tityre semper recubans / sous un ciel d’orage qui

Menace de troubler la surface de l’eau : les attentes

Du pêcheur que je suis quand je n’attends plus rien.

 

Visages des passants devant la porte opaque

Du club où il est possible de changer de peau

Au moins l’espace d’une joie retrouvée avec joie.

 

Fils de famille poussant les escarpolettes : culs

Et cons ouverts à toutes sortes de joies possibles

Si on accepte de jouer le jeu sans penser à maman.

 

Ou bien : c’est maman qui impose ses charmes de

Putain extraite du même bordel où la joie est

Si facile à déchiffrer : « pas comme vos hypothèses

 

Alors que : monsieur : une hypothèse se doit d’être

Parfaitement claire : » une bagnole à douze cylindres

Ça ne court pas les rues ni même après les cousines

 

Qui ont de si jolies jambes : jardin des supplices en

Prime : genre : j’ai déjà vu ça dans un magazine ah

Si j’avais pas eu une sœur qui te ressemble !

 

Vous cherchiez le langage et vos approximations

Avaient valeur de poésie / on s’y croisait dans

/ disons / un poème dont la fin se fait attendre

 

Et attendra toujours car vous n’êtes plus de ce

Monde / vous aurez des continuateurs en manque

D’invention car : ils n’ont pas atteint l’âge requis

 

Par tant d’exigence : mais le jour viendra où ils

Seront lus pour ce qu’ils valent / misère des boîtes

De nuit / entre la joie et la certitude d’avoir joué

 

Pour n’être plus considéré comme un (une) minable.

 

Quelles sont les parties de ce qui est fragment ?

Le cerveau toujours en activité comme le cœur.

« Je ne peux pas comprendre qu’on perde son

Temps en poésie alors que l’ingénierie manque

D’idées / on finira par forcer le génie à ne s’occuper

Que de questions de société et accessoirement de

Mort : » ingenio manchego / tout-en-un / finissez

-en avec les objets d’art / retrouvez le mur de vos

Temples / à l’endroit même où le pouvoir exerce

Sa connaissance de la douleur : mimes blancs

Et noirs du jour et de la nuit / chacun à sa place.

 

Noirs touristes

Vus d’ici

Pair ou impair

Le compte y est

 

Enfants de la Lune

Aimés par des fous

 

Chacun sa place

Dans l’espace

 

Oiseaux chiant

Sur le trottoir

De l’allée pavée

De vagues roses

 

Aime-t-on

S’y retrouver

Après avoir oublié

Pourquoi ?

 

N’aimez rien d’autre

 

« Nous ne savons plus rien parce que nous en savons beaucoup. »

 

Les barques de ceux qui vivent de la pêche.

pescadores. Il faut revenir sur ces pas au

Moins une fois dans sa vie / et tirer les vers

Du nez de celles qui n’ont pas eu de chance.

 

Vous ne saurez de quoi je parle qu’en vous

Pliant aux procédures du voyage / êtes-vous

Le père de votre fille comme vous le prétendez ?

« Ne jouez pas avec moi, Gisèle ! » Ravaudage

 

Devant les portes qui exhalent les fumets / riz

À tous les repas : qu’est-ce que la poésie si

Vous n’avez pas compris qu’elle n’existe pas ?

« Nous passons notre temps à emmerder les

 

Autres. » Comptant les pieds palabras esdrújulas.

Les parapluies aux reflets de soleil / tous ces corps

Qui contiennent quelqu’un avec qui je pourrais

/ si je le voulais / entretenir une conversation

 

Sensée. Passage du sens et des vérités. Myriam

À tous les étages / forçant le baiser sur la joue /

Larmes de crocodile mais d’argent pur / la joie

De ne pas être seul / de pouvoir compter sur

 

Quelqu’un. « Connaissez-vous l’écriture secrète ? »

Mais ici l’orage menace toute une contrée / vents

Si violents qu’on craint pour les toitures / volets

Arrachés la dernière fois / une dernière fois avant

 

La prochaine. « Je connais ça ! » Les soldats de pierre

Regardent droit devant eux / à une certaine hauteur

Peut-être calculée : je n’en sais rien : mais le vent

Insère ses feuilles mortes dans les plis de la vareuse.

 

Qui est ce personnage ? J’en ai connu des pauvres

Types / tous revenus de quelque chose d’inavouable :

On finit par oublier qu’on est victime du temps ()

Au cul de la cousine trouvant enfin une raison

 

D’être moins con que la plupart des autres / orages

En perspective croissante / le soleil semble creuser

L’intérieur des nuages / la vitre se réchauffe et ses

Gouttes disparaissent / un merle revient de loin.

 

Poésie des récits immobiles / bière

Des morts : le corps ressent une douleur

Au niveau du ventre /

 

moins con que la plupart des autres :

 

Vous regardez les autres jouer

À votre place / mais vous ne jouez

Pas aussi facilement le moment

Venu de ressembler aux personnages

De la réalité devenue rêve :

 

J’ai vu à quel point je vous manquais.

 

Je n’ai jamais goûté aux plaisirs de l’usine

Que de loin et dans la perspective mouvante

D’un passage sur l’autoroute des vacances.

 

J’ai senti (sans préciser l’organe)

À quel point j’aurais pu vous aimer.

 

Nous sommes ce que nous possédons.

 

Un papillon de nuit qui a perdu ses strass.

On en voit encore les papillonnements

Dans la lumière descendant d’un haut réverbère.

 

(Le soleil veut sortir) quelle solitude cette nuit /

C’est une question / si j’avais un métier aurais-je

En même temps une profession (dans le sens

fiscal du terme) ? (le soleil déchire mais en vain)

 

Item : tout ce que j’aurais acheté si j’en avais eu

Les moyens / à ceux qui ne savent rien de moi /

 

La machine à écrire qui est en moi :

Durement acquise / puis l’expérience

De la facilité / la spontanéité / le rêve

Qui n’a pas de prise sur l’existence

Avec les autres : force de l’implicite

Et du hasard / crissement des pneus

Dans les virages de la nuit estivale :

Non je n’ai pas tué ma passagère /

 

Le stream : prendre la plume et barboter

Comme un enfant dans ces eaux protégées

Par les garde-fous de la joie / je précise

Car chacun a son idée là-dessus…

 

Tout ce qui peut arriver quand on ouvre les yeux :

D’autres les ferment et le résultat est le même :

Sueur des murs qui nous enferment : pleut-il

Dehors comme c’est logique ? Choisissez :

Creuser un trou dans ce sol ou une fenêtre

Dans le mur qui semble (je dis bien : semble)

Donner sur l’extérieur : ou piquer une crise

De nerf en espérant que quelqu’un (si on vit

en famille) connaisse la substance adéquate /

Et le moyen de s’en procurer sans alerter les

Autorités : on est seul ou on ne l’est pas, voilà.

 

Je vous souhaite bien du bonheur si jamais :

Les murs se multiplient sans raisons apparentes :

Je dis ça comme je dirais autre chose de plus sensé.

Un incendie dans l’appartement et je suis coincé

À cause des barreaux : comme si on me proposait

De crever par étouffement / vous ne souffrirez pas

Si vous consentez à accepter l’idée que la beauté

N’est pas un vain mot / dites-vous que si la laideur

L’était (un vain mot) alors il n’y aurait pas de beauté

Autre que celle que tout le monde peut apprécier

Dans les vitrines / bottes de Jiggs et l’écrivain au

Travail de ce récit particulier : cette pénétration

Par effraction dans le personnage considéré comme

Demeure du Temps / (par où l’air se renouvelle-t-il

chez vous) / demeures des moins fortunés sur terre

Comme au ciel / « Avez-vous rédigé votre testament ?

— Moi qui ne possède rien que mes hardes de papier ! »

 

Poème-bocal à renverser sur la table :

Le couteau à la main pour trancher.

 

« Pas de symétries s’il vous plaît ! Pas de ces trucs

Qui donnent l’impression que vous êtes en train

De construire quelque chose qui pourra être visité

Un de ces jours prochains / ô après votre mort /

J’vous paye un verre maintenant qu’on est d’accord ? »

 

« Il faut avoir le cœur plein d’amour

Pour avoir peur de mourir ! »

 

…si vous savez exactement ce que vous perdez

De cette triste façon de ne plus exister comme

Vous en avez l’habitude / depuis si longtemps

Que ça dure / que j’en suis fatigué jusqu’à l’os :

« J’ai plus qu’une envie : violer le corps d’un enfant

Qui soye pas trop jeune cependant car j’aime

Les seins et les poils / et aussi une certaine dimension

Qui soye pas ni plus ni moins que la mienne / voyez

Comme je suis encore capable de raconter des histoires ! »

 

Je ne perds rien mais j’attends : analectic songs

De ce que je tiens à distance pour ne pas aller

Trop loin dans le sens de l’analyse : grammaire

Peut-être : presqu’un langage mais vous êtes censés

Y mettre du vôtre : sinon je serais plus humain

Que vous : et ça : c’est pas ce qu’on a de mieux

À faire : « ah si c’est pas assez simple on va pas

Pouvoir vous trouver un public assez nombreux

Pour couvrir les frais d’édition : » putain de public !

 


[...suite]

 

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