|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 14 novembre 2007. oOo
Éditions Les promeneurs solitaires
Philip SÉGURA
Les Promeneurs Solitaires s’engagent à partir de la publication de journaux, de carnets, de romans de voyage, de rencontres et de l’ethno-littérature, de bilans de production artistique, littéraire, philosophique, de documentaires à établir une critique socio-politique de notre présent et à questionner notre conscience à travers son histoire. La parution du roman de Roland Nadaus « La Guerre des Taupes », document sur les modifications de la vie sociale dans un bocage, présente cet engagement éditorial. Parution du roman de Roland Nadaus « La guerre des taupes » le 1er Décembre 2007 au prix de 12 € (10 € - prix de lancement avant le 01/12) Né en 1945 à Paris, Roland Nadaus est l’auteur d’une trentaine d’ouvrage (J. Brémond, Mercure de France, Lettres Libres, Encres Vives, Dés Bleus, Gaïa, etc.). Poète, écrivain, pamphlétaire, conteur, parolier, romancier ; il a aussi assumé plusieurs mandats de maire, de conseiller général, et de Président de la communauté urbaine. Il vit à Guyancourt.
Extrait de la Guerre des taupes. « La guerre des taupes a commencé un 11 septembre. C’était un jour ordinaire - mais un jour de congé pour Dana et pour moi. C’est pour cela que nous étions à La Hurlière. Nous l’avions achetée neuf mois plus tôt exactement grâce à un don de ma belle-mère : après avoir trimé soixante-six ans auprès d’un seigneur du bocage – nobliau devenu garagiste - elle avait réussi à s’acheter un studio à Saint-Cotraig-au-Désert-du-Désert, ville nouvelle en construction. « 66 ans c’est le Chiffre de la Bête dans la Bible, disait-elle : 666 il m’en a fait baver, l’escargot ! » et elle crachait sur le souvenir de son maître tout en lui souhaitant à haute voix devant nous qu’il ne brûlât pas cependant en enfer. Elle vendit son studio à un couple d’étudiants venus d’une autre province et nous en offrit de quoi contracter un emprunt pour La Hurlière. Elle eut le temps de voir les taupes - et même un peu s’édifier Fort-Barjot. La dernière Guerre a toujours son origine dans les erreurs du traité de Paix précédent. C’est comme dans un film intérieur. Comme le dedans qui est dehors. Et vice-versa bien sûr. Dans la lecture liturgique du 11 septembre Dieu est absent, Il dort – ou Il fait semblant. La tempête se lève. Le vent tue les blés, l’orage ravage la mer. La tornade jette ses éclairs bleus. Il y a des blessés partout et des morts qui tombent, il y a des noyés qui hurlent la bouche pleine sans pouvoir hurler. Et Dieu dort. Dans le bateau Il dort, sur le pont, au milieu des hommes affolés, certains prétendent qu’Il dort à la poupe, dans le passé, et d’autres qu’Il dort à la proue, dans l’oubli du futur – mais tous dénoncent ce présent de tempête dont Il est forcément complice. Ou alors Il n’existe pas. C’est la lecture liturgique du 11 septembre, de ce 11 septembre-là. Dieu est présent – mais Il s’est absenté. »
|
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |