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Article publié le 6 décembre 2020. oOo Une vie de poète, une vie de maçon… Que de murs – la truelle et la plume honnies -, Que de tuiles – des bleus, des crampes, des hernies -, Que de plâtre et de seaux d’eau – va, va ma chanson-, Que de briques - j’en mange à ma table fournie.
Salut, salut le tas, salut ! C’est ma neuvième symphonie, Véritable cacophonie. Là-dedans, on ne s’entend plus ! Et moi qui suis à l’agonie…
Je suis, que je le veuille ou non, Le Nestor de la compagnie, Voire de toute la mégnie. On me fête avec le canon, Des armes sacrées et bénies.
Quand j’aurai dit mes derniers vers, Sans doute entachés d’ironie, Qu’on m’emporte en cérémonie, À douze bras, cercueil ouvert, Comme un véritable génie.
Je n’ai presque plus de tourments, Je n’ai presque plus de manies, Quant à mes folles litanies, Mais, bordel, en n’eus-je eu vraiment ? Nego ! Nego ! Nego ! Je nie !
Ma muse qui a de l’humeur, Rêche comme femme garnie, Repousse un fils de l’harmonie, Mais n’en croyez pas la rumeur, Entre nous la guerre est finie.
Je voudrais un chant automnal, Un chant riche en monotonie. Des bagous, ma verve est bannie. Garçonne, un bitter, un fanal, De l’encre, une page jaunie !
Une vie de poète, une vie de maçon… Que de murs – la truelle et la plume honnies -, Que de tuiles – des bleus, des crampes, des hernies -, Que de plâtre et de seaux d’eau – va, va ma chanson-, Que de briques - j’en mange à ma table fournie.
Robert VITTON, 2020 |
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