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Article publié le 21 mars 2021. oOo Quel sens donner à tout cela ? Je l’ignore encore. Peut-être ne le saurai-je jamais, tant l’histoire qui se déroule sous mes yeux semble tortueuse. C’est dans l’histoire, pourtant, que le sens se déploie, où sinon là ? Le sens non encore donné appartient à l’histoire en marche, ne se révélera qu’une fois l’histoire achevée. Le sens est donc promesse d’un sens à venir qui ne se révélera qu’à la fin des temps. Mais une histoire achevée n’existe que dans les livres. Un livre qui tient ses promesses me révèle page après page quelle tournure prend le sens qui ne se révèle pleinement qu’à la toute fin, sachant que cette fin ne peut pleinement rayonner que via ce long périple narratif qui voit le sens se déployer-déplier ligne après ligne. Dans la vie, la promesse de sens ignore tout achèvement, n’existe que de persister indéfiniment dans le temps comme promesse. Si la promesse cessait, ce serait la fin et du sens à l’avenir promis et de l’histoire censé le révéler à la fin des temps. Ce qui, à proprement parler, est l’événement de la mort même qui interrompt jusqu’à l’interruption même. De là peut-être cette croyance récurrente en une vie après la mort, résurrection ou métempsychose, c’est selon. Le chasseur Gracchus n’a pas fini de nous fasciner. Il faut donc que la promesse de sens perdure par-delà la mort, repoussant ainsi indéfiniment le sens comme achèvement. Ceci n’advient que si, par-delà le présent tout puissant, je suis tourné ma vie entière comme le fils vers le Père, origine de toutes choses passées, présentes et à venir. Ajoutant foi, par là même, à la promesse comme origine qui ne cesse de s’actualiser dans le présent voué à la promesse.
Jean-Michel Guyot 14 mars 2021 |
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