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Article publié le 6 juin 2021. oOo Ta vague me conte à miracle Des histoires de matelots Et sans trop rechigner me racle Les rengaines du caboulot
Je roule et tangue dans les rues J’ai mon grappin et mon falot C’est le temps des coquecigrues Je chaloupe entre les ballots
Je laisse dans mes longs sillages Des boniments de camelots Les gabians de mes voyages Et l’âcre odeur de mon perlot
J’ai dans mes nuits ma lavandière Ta voix tes cris et tes sanglots Prends mon hamac ma civadière Me blanchir est ton triste lot
Prends mon paquet de linge sale Là-bas autour des noirs îlots Les harengères se dessalent Celles-là savent troubler l’eau
Là-bas à quelques encablures Du port entre deux grands galops Des chevaux de belle encolure Semblent tirer de lourds rouleaux
Je vois quand je sonne la diane Un monde fou par le goulot De ma divine dame-jeanne Et je riboule des calots
Quand la lune est dans ma caboche Je ne manque pas de culot Tu le connais comme ta poche Ton féal cousu de grelots
Vois ma barcasse fantomale Je n’ai pas sitôt les yeux clos Qu’elle émerge chargée de malles Du silence pesant des flots
Glisse dans mon vieux sac de toile Quelques oignons un pain boulot Je suis de quart dans les étoiles Sans timbale ni gamelot
Es-tu dans la bouteille à l’encre Est-ce Toulon ou Saint-Malo Qu’une ville joue sur son ancre Et je déclame cent fableaux
Ta vague me conte à merveille Des histoires de matelots Et déferle à longueur de veille Sur mes pages de trémolos
Robert VITTON |
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