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Mathias Richard - 2020 : L'année où le cyberpunk a percé
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 Article publié le 11 juillet 2021.

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Mathias Richard
2020 : L’année où le cyberpunk a percé - éditions Caméras Animales.
Informations : http://www.camerasanimales.com/livre11.html
Commander : http://www.camerasanimales.com/commander.html


Qualifié de « livre de survie » par son auteur, ce texte est un poème intermédiaire entre le passé, représenté par une œuvre soigneusement charpentée et écrite, pensée à fond, et un futur marqué comme une pierre de touche par le prochain livre à paraître (chez l’excellent Tinbad) « À travers tout », dont nous ne savons rien pour l’instant.

Hasard ou pas, cette volée d’écriture a pris naissance et s’est achevée en plein dans la crise sanitaire que nous connaissons. Le virus avec ses conséquences sociales et psychologiques y tient sa place, angoissant et précis jusqu’à l’obsession. On ne le perd jamais de vue et, contrairement à ce que je craignais, il n’impose jamais autre chose que sa réalité prise dans le sens du poil de l’auteur. Et non pas l’inverse…

Un livre-moi, aussi obsessionnel soit-il, prend le risque de paraître trop moi et pas assez livre. Mais ici, l’écriture, savante d’autres exercices encore plus périlleux, parvient à limiter l’un et l’autre pour laisser toute la place à la lecture, qui est une lecture poétique, dans la voix même du lecteur alors embarqué, en effet, dans une impasse infinie dont l’issue n’existe pas, par définition cyberpunkie.

Bien sûr, Mathias Richard est un artiste : il a le don de l’aphorisme, celui de la trouvaille poétique et la clairvoyance de l’observateur à l’étroit dans ses confinements sanitaires, sociaux et littéraires. D’où la coulée, théâtrale d’un bout à l’autre, avec ses personnages passants, ses histoires vraies et ses climax parfois insupportables tant ils se rapprochent de nous, lecteurs, à force d’écriture.

Mais comme au music-hall, par un effet d’humour incorrigible, tout se termine en chanson. Sans promesse toutefois… Rien n’est promis dans le remerciement final, un peu comme on se couche le soir venu. Il faudrait en dire plus (et cela se fera peut-être un jour) sur le Temps tel que Mathias Richard l’envisage. Ni attente, qui confinerait à l’espoir, ni fable pour le contenir au moins un instant. Ces « secondes de plus » sont celles d’un héautontimoroumenos. Mais qui veut vivre autrement ne vit pas ce qu’il est impossible de négliger quand on a, dit Lorca, le duende.

Ajoutons au Temps cette vue sur la négligence pour mieux lire cet auteur. Est-ce par excès d’exigence qu’il croit perdre sa faculté de reflet ? La tension est extrême, quelquefois difficile à suivre sans se cogner aux murs ici décrits à force d’itération. Rien à voir avec la vérité qui coule trop facilement (pour être honnête) de ses sources trop humaines, mais avec une vision à la fois héritée d’une vieille filiation et retournée mille fois dans sa tombe aux interstices d’écrits — écrit pour rien ou autre chose, l’avenir seul le dira.

Patrick Cintas

 

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