L’ontologie apparaît peu à peu à partir de la page blanche, dans cet espace vierge où pour l’instant il n’y a rien, absolument rien. La spatialité des mots, bientôt, oeuvrera à plein régime. Oui, le surgissement du noir et de ses agencements signifie que le monde jette sa gourme dans la littérature. Les formes narratives donnent corps à la virginité de l’espace-temps. Et le rectangle de se multiplier, à l’envi, jusqu’à ce que l’intentionnalité s’achève, provisoirement.
Simultanément, s’est produit une opération analogue en bien des points dans l’espace pictural : un tableau de maître est né.
Nul ne sait à l’avance, pas même le créateur, quel monde surgira au sein de cette figure géométrique immaculée.
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Commentaires :
Voici à tout le moins un exposé magistral, tant sa brièveté s’accorde à l’intensité éclairante de son propos.
Un commentaire fatalement en rajoute et en retranche, ajoute des mots à des mots, tout en laissant dans l’ombre ce qu’il n’a pu voir ou entendre.
Je rêve d’un commentaire qui exhausse le texte qu’il commente, laissant de côté tant la laborieuse ou la brillante paraphrase que des références savantes censées éclairer le texte, alors que, le plus souvent, elles n’éclairent qu’elles-mêmes en faisant briller leur auteur.
Le texte de Stéphane Pucheu est appréciable pour la raison que je viens d’expliciter dans le paragraphe précédent : aucune référence ne vient en alourdir le propos, vif et spontané mais aussi mûrement réfléchi.
Sa fraîcheur sonne comme une invitation à la danse dans un monde lourdingue à l’ambiance délétère. Il invite à la vraie légèreté, à cette douce intranquillité qui se soucie et d’autrui et de ce qui est, nous donnant à entendre un appel à créer.
L’évocation de l’ontologie nous ramène à l’acte fondateur de la philosophie grecque, mais sans nous y rabattre.
Le chaos n’est pas pour demain. Il attendra.