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I - ante meridiem
Anaïs et « Octavie » - chapitre XIII

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 Article publié le 3 juillet 2022.

oOo

« Toujours derrière son petit. Comme la poule… » La comparaison n’était ni bienveillante ni pertinente. Elle trottinait dans les pas de son. Ici trottoir étroit on va sur la chaussée. Chiens et pigeons crottent. Des seuils ainsi souillés et la vitrine d’un horloger révèle un spectacle de charpente effondrée poussière avec le vent de l’arrière-boutique aux fissures du pas de porte. Lazare se dirigeait droit vers le pont vieux puis virant à bâbord il s’engagea dans le chemin de Vermort qu’on appelle aussi la route des feuilles un vieux bouquin /de messe dit-on/ s’y effeuilla avec d’autres pans d’automne / « cette année-là ». Ici /au château/ Anaïs Cérastin perdit son prénom le retrouvant une fois sur la route vers son chez-soi. Trois fois par semaine même en août alors qu’Octave prenait son congé. La première fois /qu’elle revint du château ayant décroché l’emploi de factotum il se demanda si ce terme avait un féminin non car fait et tout n’en ont pas un verbe n’a pas de f. ni un adv. et tandis qu’elle lui contait ce qui était arrivé à son prénom celui qu’elle portait depuis […] années et porterait en dehors des limites de Vermort le château et encore que le balai ou autre chose à la main quand elle pensait à elle c’était toujours à Anaïs mais la comtesse avait rechigné au moment de remplir le formulaire d’embauche :

— Cérastin… ? [moue si expressive qu’Anaïs cru que ce nom, qui n’était pas le sien car /« oui oui je sais » fit la comtesse/, inspirait à celle-ci un sentiment incompatible avec ce qui venait d’être convenu entre elles] — puis la comtesse leva son stylo et marmonna : « Vous ne pouvez pas vous appeler Anaïs !

(crispation d’Anaïs Cérastin, les doigts triturent un coin de foulard)

— C’est pourtant bien ainsi que je me nomme… Madame…

— Je l’entends bien, mais…

— Ah hé bé s’il y a un mais… je voudrais bien savoir lequel !

C’était un cri du cœur. Et la comtesse en saisit la douleur, l’associant à la nécessité de bosser pour compléter des revenus familiaux à la dérive, car Octave Cérastin avait la réputation de. Elle secoua une tête amusée, ce qui ne rassura pas la pauvre Anaïs qui mouillait sa culotte malgré le resserrement de ses cuisses. « Mais enfin… Madame… ? »

 Comme c’était une question, la comtesse pencha sa tête sur son épaule nue et, sans cesser de sourire, s’expliqua :

— Vous n’êtes pas sans ignorer que je me prénomme moi aussi Anaïs…

— Et pourtant nous ne sommes pas sœurs !

Autre cri du cœur. La comtesse pensa qu’elle ne pouvait plus demeurer assise derrière son petit bureau Empire et elle se mit debout face à son interlocutrice, des fois que ce fût là (ainsi le pensa-t-elle) la manière d’établir une sorte d’égalité, entre femmes, ou autre chose « ma foi je n’en sais rien et je m’en fous mais je ne veux pas que cette… Jamais je ne pourrais l’appeler, surtout la sermonner, en usant de mon propre nom ! Anaïs ceci ! Anaïs cela ! J’exerce encor quelques savants métiers… Non, non ! Quant à l’appeler ma fille ou je ne sais quoi encore ah non ! (ainsi parla-t-elle ce soir-là au comte qui se demanda si Fabrice avait un féminin… il miglior fabbro… hum… hum… mais si… je t’écoute… mais enfin… ah oui certes… je ne me vois pas interpeler un Fabrice, en tout cas pas ici, pas sur nos, dans) « Vous vous appellerez Octavie !

— Vous voulez dire que vous m’appellerez Octavie ?

— Cela vous déplaît-il… ? On peut changer… Je m’inspirais de votre…

— Comme il n’y a pas de féminin à Fabrice… plaisanta Anaïs, mais elle se reprit aussitôt et pensa tout haut que pourquoi pas Octavie puisque mon heu mari m’appelle déjà comme ça et elle revécut instantanément ces moments de brûlante intimité « comme si je t’appelais Fabrice qu’est-ce que tu en penserais cochonou /chut ! Lazare ne dort pas à cette heure et pourtant »

— Cela vous va-t-il finalement dit la comtesse, ayant patiemment compté les secondes nécessaires à la réflexion nonchalante d’Anaïs qui ne trouvait finalement pas l’idée si mauvaise que ça.

— Hé bé mettons que je m’y suis déjà faite mais je ferai attention à ne pas…

— Faites comme bon vous semble pourvu que le service soit aussi bien fait.

Ainsi « Octavie » rentra chez elle pour s’y préparer devant le miroir fendu de haut en bas de l’armoire héritée de la belle-mère. Octave bougonna dans le lit.

— Tu m’appelleras plus « Octavie… » ?

— Je m’y étais habitué… mais de savoir que je suis plus le seul, ça me dérange… faudrait pas que de conséquence…

— Tu veux que je t’appelle « Fabrice… »

— Ya pas de féminin à Fabrice.

— Hé bé et puis après !

Renseignements pris par le petit Lazare qui ne dormait pas, mouillant son grand mouchoir de soie dont un angle se tortillait dans sa bouche et l’automne faisait un bruit de feuilles qu’il avait envie de piétiner comme on se jette à l’eau. Renseignements à ajouter aux autres et cette eau ne lui inspirait jamais de bien heureuses pensées car Lazare, l’autre Lazare, qu’on appelait Lazare où qu’on se trouve, au château ou ailleurs, collectionnait aussi les renseignements et l’eau n’y était pas pour rasséréner la tragédie familiale. Le lendemain, dans la cour de récréation, l’un renseigna l’autre sur la question du prénom de sa mère et l’autre se demanda encore si son aîné s’était jeté à l’eau, s’il y était tombé ou si on l’avait poussé. Et quand leur prénom fut prononcé, ils tournèrent la tête en même temps.

— Tu vois, dit l’un, que ma mère a raison…

— Tout de même… Mon père va en faire une impuissance que je serai le premier à payer…

Ils savaient de quoi ils parlaient. Ils en parlaient souvent. Prenant soin de ne pas « renseigner ». Mais à table, l’un et l’autre père n’avaient pas modifié leurs postures réciproques. Et les fils de l’un et de l’autre étaient toujours en quête de renseignements.

 

*

 

 

Barman écarta un peu le rideau et se mit de profil par rapport à la rue, comme en duel. Elle trottait derrière son rejeton. Et ils prirent la rue qui descend, qu’on ne prend jamais si on n’a rien à faire du côté du château. Heureusement, Octave était au travail. Mais le comte, lui, était en avance et il sirotait son cognac « espingouin » au comptoir, juché sur un tabouret « américain », les yeux clos ou à peine entrouverts, pointe d’un pied agitée par on ne pouvait savoir quelle région obscure de son cerveau tourmenté que là par contre on savait un peu ce qui le tourmentait et que même c’était souvent un sujet de conversation sauf que personne n’était aussi bien renseignés que les Lazare au sujet de. Ce qu’on vient de. Il eût aimé les pister comme dans un polar, mais il était seul derrière le comptoir, quand toutefois il ne se précipitait pas vers la vitrine pour vérifier une hypothèse subitement inspirée par un passage furtif ou un éclat de voix pas encore d’origine identifiée. Le Cérastin de Lazare, il avait pas l’air amical. Et son Anaïs d’« Octavie » ne cachait pas son inquiétude, pour autant qu’on avait pu en voir d’ici. Le rideau retomba, mais pas de beaucoup, car il l’avait à peine entrouvert et les mouches n’avaient pas bougé. Il passa derrière le comte et, pivotant sur ses talons, qu’il avait prestes comme avant de, il reprit sa place devant l’évier, posant ses grosses mains de chaque côté, comme s’il allait l’arracher. Le comte, lui, avait suivi la scène dans le miroir. Et pas un détail ne lui avait échappé. Il avala l’autre moitié de son verre et se redressa comme s’il ouvrait son parapluie et que le vent s’entêtait encore à l’en empêcher. Barman se doutait de quelque chose, mais, dit-il plus tard à ceux qui n’avaient rien d’autre à faire que de l’écouter, il se doutait de « quelque chose ».

Fabrice arriva au beau milieu des explications. Anaïs, la comtesse, était assise dans sa bergère de soie écrue, les mains parfaitement immobiles sur les accoudoirs qui trahissaient d’autres usages moins statiques, Anaïs, « Octavie », se tenait toute droite au bord du tapis persan qui en avait vu d’autres et Lazare, l’autre Lazare, auquel la comtesse n’avait pas imposé un changement de prénom, sans doute parce qu’elle n’en avait pas trouvé le moyen, gesticulait sur le même tapis, sa veste de velours noir voletant avec ses bras et sa voix occupait tout l’espace de ce qui avait peut-être commencé comme une conversation mais n’en était plus une. Le comte, un peu troublé par ce qui lui montait à la tête (les cojones en bord de route), pensa siffler la fin de la partie, mais Lazare se retourna et il (le comte) eut la sensation de se trouver devant un boxeur qui n’avait pas l’intention de lui laisser une chance alors qu’il en avait une folle envie. Puis les mots, les formidables mots, retrouvèrent leurs sens et les modalités de leur prosodie et enfin Lazare se tut :

— Si c’est à propos de l’usage que nous faisons ici, avec l’accord de madame Cérastin, du prénom « Octavie », je n’ai pas d’explication logique ni sensée à vous… à te…

— Je me fiche de ce que vous faites dans vos lits les uns et les autres, grogna Lazare qui serrait bien fort ses poings apparemment doués d’acier et de célérité.

— Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? demanda la comtesse de sa voix de soubrette. Ça fait dix minutes qu’il s’exprime sans nous laisser le temps d’en faire autant et je n’ai rien compris à…

— C’est à cause de votre… Lazare… murmura Octavie.

— Hé bé quoi « Lazare » ?

— Ben Balada sort demain et… commença la comtesse.

Interrompue par le coup de poing du comte sur le guéridon qui la jouxtait. Il venait ainsi d’imposer un silence royal. Même Lazare Cérastin, qui le dépassait d’une bonne tête, s’était immobilisé comme si un couteau venait de s’appliquer sur sa gorge encore brûlante de paroles inutiles.

— Tu ne le savais pas… ? fit la comtesse qui suait des joues.

— Comment osent-ils ?

— Que voulez-vous faire ? dit Octavie sans attendre de réponse.

Le comte dirigea son regard vers cette. Il ne la « foudroya » pas. Au contraire elle ressentit une certaine douceur. Il ne l’avait jamais bousculée. Ni même. Et puis elle n’avait rien à voir avec. Sauf Lazare. Son Lazare, même que personne n’avait songé à lui imposer un autre nom, pas « Octave » parce qu’elle n’aurait pas supporté les aléas de cette horrible confusion, lequel alors s’il vous plaît ? mais elle se taisait et le comte fouillait son regard comme si. Enfin il se tourna vers Lazare :

— Bien, bien. Et quel est le sujet de votre… de ta visite, jeune homme… ?

— Lazare est bien décidé à… dit Lazare sans achever sa.

— Lazare dit que Lazare est bien décidé à s’en aller avec ce Ben… je ne sais quoi !

— Filer où, bordel de D. ?

— Comment veux-tu que je le sache ?

— Et toi, tu le sais, toi ?

Lazare fit non de la tête. Il savait seulement que Lazare avait prévu de cueillir Ben Balada et de l’emmener avec lui /on se doutait que ce n’était pas pour se venger de/ l’amour ne meurt jamais.

— L’Amérique, dit le comte.

Il occupa aussitôt l’autre bergère, moins usagée celle-là, car il ne s’en servait jamais pour et la comtesse, quand elle s’asseyait dans ce salon où trônait ces deux fantômes du passé familial, c’était toujours sur celle qui servait à. Il caressait la soie de l’accoudoir pour s’aider à penser.

— Tu ne le savais pas ? demanda encore la comtesse.

— Qui ne le savait pas ? fit Lazare avec un geste de.

Octavie n’osait plus rien maintenant. Le comte l’aurait possédée, là, sur le champ, elle n’aurait pas lutté contre cette. Elle souhaitait peut-être oh !

— Il faut faire quelque chose, dit la comtesse.

— Anaïs ! Anaïs ! gémit le comte.

Et Octavie crut qu’elle était en train de se jeter dans ses bras, non, entre ses cuisses, et elle laissa tomber son petit sac à main que le comte s’empressa de plaquer comme sur le terrain du temps de. Il (le sac à main) toucha à peine le sol (le tapis persan qui venait de) et Lazare, moins rapide, se redressa et tituba un peu sur un pied avant de retrouver son équilibre. Octavie s’était (un peu elle aussi) penchée pour recevoir de la main du . le. merci. Le comte laissa son haleine troubler sa langue et il ne trouva plus les.

— Quelle folie ! dit-il sans violence, presque avec douceur.

— Trente ans elle aura duré cette attente oh mon D…

Octavie, qui n’avait pas attendu tout ce temps, mais qui en avait craint le dernier instant, qui aurait lieu demain ou alors c’était déjà arrivé et oh mon D. il était trop tard et nous sommes là à nous regarder sans rien dire comme si c’était dans nos yeux que ça devait se passer maintenant chacun projetant son film dans le regard des autres /elle vit la comtesse allumer une cigarette et sur le bahut égyptien derrière elle il n’y avait pas de photo de celui qu’elle avait laissé se noyer ou qui s’était noyé sans elle et Lazare, son Lazare à elle, avait fini par plus savoir et ça l’avait placé dans le collimateur de cette ordure de Ben Balada /si monsieur veut bien (mais comment ne voudrait-il pas puisque la seule chose qu’il sait parfaitement imiter c’est désirer ?) me retirer je vais si toutefois madame n’a pas besoin je t’en prie Lazare laissons tomber cette histoire qui ne nous concerne pas /

— Que le Diable l’emporte ! rugit le comte et sa voix s’éteignit comme un feu de paille.

Il sortit. La comtesse sortit son mouchoir. Lazare les mains dans ses poches. Et Octavie, redevenue Anaïs K. (pas Cérastin) sortit elle aussi. Barman la vit revenir. Elle en mit du temps pour remonter la ruelle, puis elle entra et suspendit son sac à main au porte-manteau comme s’il se fut agi d’un chapeau et non pas d’un béret car un béret on ne le quitte que pour dormir et encore j’ai connu un type qui bonjour madame Cérastin Octave est de soirée si je ne me trompe…

— Mettez-moi une goutte et donnez-moi la clé et elle alla pisser il écouta le claquement militaire de ses fers sur le dallage de la cour la porte le jet à la turque elle revint toute colorée comme si elle s’était

— Je ne vois pas Lazare…

— Il est resté au château.

— Mais monsieur le fils n’y est pas… Je l’ai vu… pas plus tard que…

— Ben Balada sort demain.

Barman étreignit son menton à pleine main. Il voyait la scène. Sûr. Le gosse l’avait bien dit à la Cour : il avait été heureux avec. Et maintenant il ne l’était plus parce que vous prétendez. Vous, c’est-à-dire les pauvres cons que nous sommes que si vous en trouvez un parmi nous qui est heureux ou au moins se sent heureux même si pas tout le temps vous aurez bien de la chance et moi qui n’en ai jamais eu je vous dis

— On le dit, fit-il. Mais si vous le dites, c’est que c’est demain. Octave…

— Moi je me fiche de leurs histoires ! s’écria Anaïs luttant contre Octavie. Mais Lazare (le mien) s’est mis dans la tête… après tout ce temps… qu’il aurait pu se marier… et que j’aurais à m’occuper à autre chose qu’à essayer d’en avoir un autre… même une fille…

— À votre âge… Excusez-moi…

— Ne vous excusez donc pas ! C’est moi qui…

— Je comprends.

En vérité, il ne comprenait pas grand-chose, mais comme on en parlait beaucoup, surtout depuis qu’on le savait, qu’il sortait demain, avec ce chauve et cette rouquine qui tournaient là autour et Lazare (Cérastin) qui prétendait arriver le premier parce que son père était le gardien de. Il entreprit de chiffonner un vieux Bibendum qui ressemblait encore, à l’époque, à un bibendum. Ce sourire gras elle ne put s’empêcher d’en sourire. Et ainsi on croit que le moment est bien choisi pour courtiser la femme et on perd une amie. Des fois pour toujours. Barman se renfrogna sur cette pensée et s’empêcha, presque violemment tant le torchon se tirebouchonnait dans ses doigts et dans les sillons crasseux du bonhomme, de penser à ce qui arriverait si la femme était un homme et l’homme une femme. Avec des enfants toujours enfants pour que ça se complique encore plus. À quoi je pense hé bé si je vous le disais vous me croiriez…

— Il en met un temps !

— Il est peut-être passé par le ruisseau. Quand il était gosse…

— Je sais bien ce qu’ils faisaient tous les deux quand ils étaient… Et ce Ben je ne sais quoi en train de faire semblant de pêcher alors que ce n’était pas le bon hameçon…

— Quelques cacahuètes pour faire passer… ?

Mais ce ne fut pas Lazare qui entra. Ni même son homonyme… synonyme… comment vous dites (elle lui parlait dans l’oreille quand le comte entra) /des fois je perds mon vocabulaire…

— Ne m’en parlez pas, dit le comte qui reprit place sur le tabouret, retrouvant sa position première, comme s’il ne l’avait pas quitté pour se mêler de ce qui au fond ne le regardait pas… À l’âge qu’ils ont tous les deux, ils peuvent bien…

— Vous serez bien je ne sais quoi s’ils s’en vont en Amérique…

— Et non vous ne le savez pas…

— Mais elle s’en doute… si j’ai bien compris…

Elle écrasa méticuleusement une cacahuète entre deux incisives, les lèvres ouvertes comme si et la langue recueillit en vitesse ces éclats puis la mâchoire s’activa et la parole reprit le cours de la pensée et même la dépassa. Le comte attendait lui aussi, sans bien savoir quoi. Lazare avait dû prendre par le ruisseau. Et sous le pont il remonterait vers le centre, ce qui l’éloignerait. Barman s’en fichait. Octave l’avait prévenu qu’il ne viendrait pas ce soir à cause qu’il était responsable du vieux Ben Balada qui avait commandé un taxi et n’avait pas l’intention de s’attarder dans le coin. Savait-il seulement que Lazare... l’un ou l’autre… ? Le comte n’en savait rien car il n’entretenait pas des liens aussi étroits avec Cérastin Octave. Il connaissait mieux Lazare. Moins que Lazare. Et le destin l’avait privé de Jean, vous savez ? le noyé… là-bas… entre le désert et l’Atlas… un nommé Kateb… Vous vous rendez compte, comte ? L’écrivain. L’Eumolpe des vignes vierges de la littérature coloniale revisitée par l’immigration. Chacun sa merde, pensa Barman, mais la sienne n’entrait pas dans le roman qu’on est en train d’écrire, et de lire donc, vous et moi.

 

 

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