L’essence de la littérature est d’ordre idéologique. Mais c’est l’idéologie suprême et indéfinissable, celle qui absorbe toutes les autres - S.P
La littérature doit toujours affronter l’idéologie de son contexte.
Discipline ô combien lucide puisque reine de toutes les disciplines, elle finit toujours par démasquer le visage sans cesse changeant de la doxa dominante qui tente vainement de la domestiquer.
Qu’il s’agisse du système économique, de l’air du temps, de l’engagement, qu’il s’agisse encore de la censure ou de l’autocensure, la littérature au bout du compte n’en a cure, étant donné qu’elle surmonte tous les obstacles pour continuer d’être elle-même, d’affirmer son autonomie et sa sempiternelle et singulière texture, qui la rendent en quelque sorte transparente, au-delà ou par-delà toutes les idéologies.
Dans les pays occidentaux, les auxiliaires de l’idéologie libérale - position sociale, vente, médiasphère, reconnaissance institutionnelle... - sont particulièrement influents, fortement liés au développement d’un libéralisme sans frein soutenu par ce que l’on appelle l’étatisme, dont le but est d’homogénéiser les plumes avant de les niveler vers le bas.
C’est sans compter sur la réaction d’éditeurs nouveaux, de critiques nouveaux, de lecteurs nouveaux et, bien entendu, d’auteurs nouveaux qui portent ensemble la littérature, la soutiennent, pour démontrer, s’il le fallait encore, qu’elle reste ou demeure l’idée suprême. La puissance suprême. Qui contient en elle le dogme de la liberté.
La force transcendantale ou métaphysique. Libre de tout.
Au jeu de l’idéologie, elle se joue des autres. Puisqu’elle les intègre, les dissout... pour mieux montrer sa supériorité qui finit toujours par étonner tous ceux appartenant au monde déjà existant.