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Le Morio (Patrick Cintas)
Juan Díaz Tenerio (nouvelle)

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 Article publié le 18 décembre 2022.

oOo

Juan Díaz Tenorio avait quinze ans quand ma sœur —appelons-la Lucía pour l’instant— l’amena à la maison. Le tío Anselmo était mort mais, par testament, nous héritions l’usufruit, la nu propriété revenant à une Madrilène qui prétexta une aversion pour les transports en commun —ainsi ne fîmes-nous pas sa connaissance chez le notaire : elle ne voyait aucun inconvénient à ce que nous occupions la maison de son cousin ? oncle ? frère ? amant ? du moins jusqu’à ce que la guerre, là-bas, s’achevât —si possible avec la victoire des nôtres, Juan Díaz Tenorio pénétra dans le patio comme dans une église et s’arrêta devant la fontaine du bassin où flottait la balle de ma sœur couleur de sucette genre dix centimètres de diamètre, sa mère en vendait dans la modeste tienda qu’elle tenait au village —c’est ainsi que nous fîmes la connaissance de Juan Díaz Tenorio, ma sœur ayant jeté un regard équivoque sur le présentoir des sucettes toutes aussi colorées les unes que les autres. La mère de Juan Díaz Tenorio était donc une Tenorio de la famille qui possédait les bêtes qu’on voyait pâturer sur les pentes selon la perspective des terrasses qui avaient été des jardins depuis une Antiquité qui, à l’écouter, semblait occuper une grande place dans l’imagination de Juan dont le père était un Díaz, famille de maîtres d’école et de régisseurs, de comptables, d’émigrés et d’anarchistes. Il (Juan) entra devant nous. Le patio à ce moment-là était noyé dans la lumière méridienne, trois heures avant le repas auquel nous l’avions invité, il tenait dans son poignet durement refermé le maillot de bain en vieux nylon délavé.

— Vous avez vu le cadavre ? demanda-t-il.

Ma sœur lui jeta un regard inquiet. De quoi parlait-il ? Depuis tout à l’heure, quand elle était revenue sur la place avec lui, il tenait d’étranges propos —comme s’il était déjà mort, dit ma sœur plus tard. Il avait quinze ans et elle huit, mais il n’était pas beaucoup plus grand qu’elle, peut-être à cause d’une échine voûtée qui n’avait rien d’une gibbosité comme nous le vérifiâmes, ma sœur et moi, dans Wikipédia —plus tard, il y avait longtemps, à l’aulne de notre enfance, alors qu’il avait disparu de notre existence, la guerre n’était pas encore perdue.

— Moi, je vois des cadavres tous les jours, dit-il.

Il s’empara de la balle, l’observa de près puis proposa à ma sœur, nommée Lucía pour la circonstance, de jongler avec elle car il savait jongler mais il manquait au moins deux balles qu’elle s’empressa de trouver dans la plate-bande où se penchaient d’innombrables têtes de camomille. Je les voyais jongler. Il était adroit. Il avait dit qu’il savait jongler avec trois balles et il manquait une quatrième pour témoigner de sa véritable adresse. Mais ma sœur dit qu’il n’y avait pas de quatrième balle, la mère de Juan Díaz Tenorio les vendait par triplette dans un filet qui depuis avait servi de mantille à une poupée avec laquelle je jouais moi aussi, mais elle ne le dit pas, Juan était de ma taille, malgré mes onze ans, et il n’avait pas besoin de savoir, il le saurait peut-être plus tard, je ne connaissais pas ma sœur à ce point.

— Le tío est mort ailleurs, dis-je pour expliquer.

— Vous n’avez pas vu le cadavre… ?

— Maman n’a pas voulu, dit ma sœur comme si elle le regrettait encore alors que nous avions oublié cette histoire depuis longtemps.

— Ma mère aussi est comme ça, dit-il.

Et il noua son slip de bain pour en faire la quatrième. Ma sœur était dépassée par cette jonglerie. À trois, c’était encore possible, mais quatre non. Il jongla seul, tournant autour du bassin qui crachait obliquement sous les pieds d’une déesse de l’amour ou de je ne sais quoi qui entretient depuis la nuit des temps un rapport équivoque avec la guerre sans laquelle l’humanité ne serait qu’une espèce parmi les autres.

— Vous voulez en voir un, de cadavre… ?

Bien sûr qu’on voulait ! Mais on en avait déjà vu. Ils dormaient dans des civières ou par terre.

— Je ne vous parle pas de ce genre de cadavres, chicos !

Il cessa de jongler. Son regard était peint.

— Je vous parle d’un cadavre qui est mort sans qu’on le tue.

Sa voix emplit le patio.

— La mort était en lui.

Puis ma sœur sortit de la léthargie qui m’emprisonnait. Il tenait les trois balles et le slip dans une seule main. Je n’avais pas remarqué ce détail : ses mains valaient au moins deux fois les miennes. Il avait des mains d’homme, détail qui n’avait pas échappé à la sagacité de ma sœur, dès le départ, mais j’ignorais à quel moment cette histoire avait commencé.

— Des fois les gens ne meurent pas, dit-elle. Volo ne veut pas mourir…

— Je n’ai jamais dit ça ! Tu inventes…

— Alors qu’est-ce que tu as dit ? Ça ressemblait à « Je ne veux pas mourir », si no me equivoco

— J’ai dit, textuellement, « Je ne veux pas mourir comme les autres » —ce qui est tout de même très différent, n’est-ce pas, Juan… ?

— On dit aussi « Je ne veux pas mourir idiot », concéda-t-il.

Il s’assit sur la margelle, les fesses au ras de l’eau verte alors qu’elle aurait dû être bleue, mais ce genre de détail n’intéresse personne, il faut que je me mette ça dans la tête si je ne veux pas devenir fou ou idiot —mais Juan n’entendait pas idiot dans le sens de fou.

— Un jour, ils nous grefferont un dictionnaire dans le cerveau, je ne sais pas à quel endroit du cerveau, mais ils le feront et seule la bourgeoisie profitera de cet avantage.

Je ne sais pas qui a dit ça. Nous disons tous des choses qui ne nous appartiennent pas. Écoutons-nous si nous ne voulons pas mourir…

— Alors ? fit Juan Díaz Tenorio. Qu’est-ce que vous en pensez ?

En bas, au bord de la mer, il y avait un Chinois qu’on appelait Juan mais il s’appelait Huan ce qui revient au même. L’idée de voir un cadavre qui n’a pas été tué ne me séduisait pas et je crois que si ma sœur se montrait intéressée c’était parce que Juan ne la laissait pas indifférente. Elle avait de si jolies jambes quand elle les croisait, n’est-ce pas, Huan ?

— Maman ne sera pas contente, dis-je comme si je n’en avais pas envie. Elle ne nous a pas permis de voir le cadavre du tío et tout le monde a compris, personne ne s’est vexé, il y en avait même qui pleuraient…

— Ils ne pleuraient pas pour nous, idiot !

— Ils pleuraient ! Je ne dis rien de plus.

Je n’ai jamais tiré les cheveux de ma sœur en présence d’un inconnu. Aussi ne les tirai-je pas en cette occasion rêvée. Je me contentais d’éclabousser la déesse.

— Allons-y ! dit Juan.

Ce n’était pas loin, avait-il assuré. Nous franchîmes toutefois la limite du village, les oliviers sauvages s’ébouriffaient dans la poussière et la lumière, toujours des yeux je cherchais le scorpion ou la tarentule, des fois que j’en voie, je n’en avais jamais vu qu’en image. Le type dont parlait Juan était mort sans que rien ni personne ne le tue. Simplement, son cœur s’était arrêté de battre. Il n’y avait ni couteau ni bactérie ni corps étranger dans cette histoire. Le cœur cesse de battre et le corps s’effondre, ni balle ni éclat. Pas de sang non plus. Le type avait été vidé du sien par l’embaumeur. Ce qu’on verrait. C’était un mort vidé de son sang. Mais vu à une certaine distance, cela ne se voyait pas. Il ne fallait pas s’approcher. De toute façon, précisa Juan des fois qu’on finisse par ne plus y croire, on ne pouvait pas s’approcher. Les fenêtres étaient closes et les rideaux tirés. On montait au premier, mais on ne nous laisserait pas monter —parce qu’on n’était pas de la famille. Il fallait monter sur le toit, par les terrasses. Il connaissait ce chemin pour l’avoir lui-même balisé. L’œil se posait alors sur une brèche.

— Je ne sais pas, fit ma sœur en se réfugiant dans l’ombre de la broussaille.

— D’ailleurs il ne ressemble pas à un mort, dit Juan pour l’amadouer.

— Alors à quoi ça sert de prendre autant de risques si c’est pour voir quelqu’un qui dort ?

Ma sœur me regarda comme si j’étais soudain devenu le fou qu’elle soupçonnait depuis que j’avais perdu la tête dans le train suite à un rêve où l’Europe de nos livres d’Histoire s’embrasait comme un spectacle aux néons publicitaires

— Les gens dorment l’après-midi après le repas, ajoutai-je, et nous nous employons à ne pas les réveiller et ma sœur et moi (appelle-la Lucía si ça te fait plaisir) nous ne parlons plus, nous jouons en silence sur le dallage mouillé, on entend seulement les gouttes de l’arrosoir et les ailes des cigales. Mais à la maison il n’y a pas d’homme pour dormir.

— Tu devrais penser à autre chose, Volo, dit tristement ma sœur comme si elle me caressait à la place de sa poupée.

Juan se gratte le menton qu’il a presque poilu. Il hausse les épaules au milieu du chemin. La lumière ne l’importune pas ni sa chaleur d’enfer. Plus loin, un tourbillon traverse le désert. Nous n’allons jamais plus loin, sauf qu’une fois j’ai franchi cette limite et on peut en lire le récit dans une nouvelle intitulée « Le ceinturon ». Bref, j’hésitais. Et ma sœur se laissait prendre au piège de mon hésitation.

— Les cadavres que nous vîmes avaient été tués, dis-je. Que nous importe celui qui ne l’a pas été ? Les gens meurent comme les mouches : écrasés, pris au piège, malades, désespérés… Ainsi, si le cœur s’arrête soudainement, il y a une raison. Et cette raison, mon bon Juanico, tu l’ignores. Et ça te ronge de l’intérieur. Tu veux savoir, comme si un simple regard à travers le mur, pourvu que ce soit le regard de l’autre, pouvait t’apporter une réponse digne de ton attente.

— C’est encore loin ? dit ma sœur. Je crève de chaud, moi !

C’est une alquería presque abandonnée. Juan dit que seules deux maisons sont encore habitées et celle du mort ne le sera plus. Demandez-vous ce qu’en pensent ceux qui restent, en admettant qu’il y en ait plusieurs, ce que Juan ignorait, tout ceci était tombé dans son oreille et il en avait été bouleversé, comme si c’était important.

— Mais ce n’est pas notre histoire ! grognai-je.

— Ce n’est pas la question, objecta Juan sans cesser de s’exposer à la lumière. Pour vous, il ne s’agit que de voir un cadavre qui n’a pas été tué. (feignantl’indifférence) Si ça ne vous intéresse pas, dites-le clairement et retournez d’où vous venez. A mí me importa un comino

— As-tu déjà vu un cadavre tué ? dit ma sœur.

Elle sortit de l’ombre et mis sa main en visière.

— Non, dit Juan. Et je le regrette.

— Qu’est-ce que tu regrettes… ?

— De ne pas pouvoir en parler. (fléchissant cependant) Mais en parlez-vous vous-mêmes ?

— Si tu veux savoir… commença ma sœur.

Mais c’est un autre récit. Nous reprîmes notre chemin, sous un soleil d’enfer, entre le désert et la mer, ce chemin que nous connaissions, mais juste pour aller cueillir des escargots après la pluie, en dehors de l’été, il y avait si longtemps que nous ne vivions plus chez nous ! Le hameau était encore bleu, car il avait plu ce matin, et les murs laissaient échapper l’humidité de leurs surfaces. Le cadavre est une donnée d’enfance. L’homme d’action viendra en son temps.

— Vous voyez les deux maisons ? dit Juan. Comme vous le constatez, elles sont voisines.

— Elles se touchent, dit ma sœur, yeux minces.

— Non, dit Juan. La rue est si étroite que tu ne la vois pas à cette distance. Approchons-nous.

Nous entrâmes par la place. C’était propre. Balayé sans doute. Par le vent ou par quelque être sorti des murs à l’heure prévue. J’aime cette ponctualité de personnage. La rue montait. Une jarapa étendue sur une murette indiquait qu’ici on habitait et plus loin une voiture était garée au ras d’un mur dont la chaux s’écaillait, avec au-dessus le vert tenace des plantes.

— Il y a quelqu’un d’autre, dit Juan en ralentissant alors qu’on venait à peine d’accélérer le pas.

Un bougainvillier grimpait sous une toiture et la porte y attenant était ouverte, noire comme si rien ne nous y attendait. Il fallait monter un escalier, mais nous n’étions pas invités. Juan gesticula pour décrire la prochaine étape composée de ras de murs et de terrasses couvertes de gravier brûlant. La chambre du mort avait été obturée, on voyait le gravier récemment manipulé, la dalle n’avait pas été remise exactement à sa place. Quand Juan avait parlé de fenêtre, pour dire qu’elle avait été refermée, il n’avait pas parlé de cette ouverture pratiquée chaque été pour illuminer la pièce qui n’a pas de fenêtre, mais la pluie du matin expliquait aussi la fermeture, peut-être mieux que la raréfaction nécessaire de l’oxygène, on entendait toutefois le ronronnement du compresseur. La fente était étroite, mais pouvait contenir le regard, pourvu qu’on se couchât sans déranger cette surface qui a vite fait de trahir le chat errant à la recherche de sa proie —tout ceci dit à mi-voix, rapidement et à la limite de l’accent impossible du pays, je veux dire qui rend impossible sa traduction instantanée. Vertige de la peur d’être pris en flagrant délit de voyeurisme, mais ce n’était pas une scène pornographique que nous avions l’intention de reluquer cette fois. Ma sœur, en tant qu’élément féminin de l’expédition, fut invitée à voir la première. Son petit corps souple et silencieux se mit à l’équerre, les genoux sous le menton, je ne sais plus pour quelle nécessité opérationnelle. Elle s’immobilisa. J’attendis mon tour. Juan exultait, comme s’il se masturbait. Le soleil allait nous rendre fou.

— En as-tu assez vu ? dit Juan.

Elle se recroquevilla et fit signe que oui. Oui quoi ?

— À ton tour, soldat du futur de l’Europe ! dit Juan en me pliant dans le même sens.

Mon œil vit d’abord la surface noire du châtaignier qui en chevrons sinueux descendait vers une confusion de paille et de gravier, puis le lit apparut. Le mort y avait laissé sa trace et on avait soufflé les chandelles des quatre coins. La pièce était éclairée par le filet de lumière qui jouxtait ma tempe frémissante qui avait connu l’impatience et qui maintenant s’abandonnait à une douloureuse paralysie. Je sentis qu’on me tirait par les pieds. Je glissais comme après le plaisir.

— Tu es fou ! dit ma sœur et déjà elle avait atteint la première terrasse alors que je glissais sur la pente, dérangeant l’agencement du gravier, la main d’homme de Juan empoignait solidement ma cheville, j’avais seulement hurlé :

— Le cadavre ! Mes amis ! Ils ont emmené le cadavre !

Et la dalle avait chuté sur le lit, rebondissant ensuite en direction du plancher où s’éparpilla le gravier qui s’écoulait de chaque côté de ma tête. Puis la main de Juan lâcha ma cheville et je me mis à rouler dans la pente, ne voyant que le ciel qui m’infligeait sa lumière d’enfer, je ne le dirai jamais assez ! La réception sur le béton de la ruelle suivit cet épisode sans fin. On me regardait comme si j’étais tombé du ciel.

*

— La question est de savoir si nous avons gagné la guerre ou si elle nous a perdus.

Les hommes philosophaient à proximité de mon lit. Même patio. Des années plus tard. Le lit se pliait à volonté, mais pas la mienne, à moins que vous considériez que le fait de demander qu’on le plie relevât de ma volonté et non pas de la leur, eux qui manœuvraient la manivelle située au pied, invisible pour moi, j’entendais ses grincements et ceux de l’articulation sous moi. Me voici en position d’écouter les conversations, d’autant qu’on ne prête pas attention à ma présence, on s’est tellement habitué à elle, comme au jet d’eau incessant et aux passages de notre mère qui transporte de quoi boire, manger, parler. Juan Díaz Tenorio est avec les hommes. Il parle lui aussi. Il ne me voit plus. C’est de l’histoire ancienne, pour lui comme pour les autres. Qu’est-ce donc que je fabriquais sur le toit, à une heure aussi dangereuse de l’après-midi ? La question restera toujours posée et la réponse nous appartient, à ma sœur, à Juan et à moi. Mais pour eux, je suis le seul à pouvoir y répondre. Et comme il y a des années que je n’y réponds pas, ils ne la posent plus. Ces réunions avaient lieu le dimanche après-midi. Le patio se remplissait d’échos qui ne me concernaient pas. Je n’avais pas d’amis. Ma sœur avait épousé Juan Díaz Tenorio, tant et si bien que notre mère avait décidé de rester dans ce pays d’emprunt et comme je n’étais plus en état d’aller à la guerre, je restais moi aussi, demeure des mots. Dire que je m’y plaisais en serait un bien grand. Les circularités auxquelles ma paralysie me condamnait parallélisaient les jours. Le chat était mort. Vive le chat !

Aux dernières nouvelles, il n’y avait plus personne au hameau dont il est question ici. Des morts, peut-être, comme à Comala, mais ce serait trop beau pour ma littérature. Je n’en parlais pas et on ne m’en parlait plus. Un chat me voyait, mais ne s’approchait pas. Mon odeur, peut-être. Ou le visage que je lui proposais. Il m’aurait pourtant accompagné. Je vis entrer mon père. Je vous parle là d’un certain jour, pas de tous ceux qu’il me consacra, ni du premier, quand il réapparut enfin. Ce jour-là, il venait renouveler sa demande en mariage. Auprès de ma mère que l’idée d’une seconde noce, seconde dans le sens où ils avaient déjà été mariés une première fois, avec intervalle d’un autre mariage qui donna ma sœur au monde que j’habitais, — que cette idée ne paraissait pas enchanter, ma sœur s’y opposant avec le soutien de Juan Díaz Tenorio dont elle portait le premier nom accolé à celui de son propre père, celui qui n’était pas le mien, et le mien s’amenait avec cette idée que tout pouvait recommencer, même si ce n’était pas comme avant. Recommencer. Et moi qui ne pouvais pas recommencer. Moi qui seul ne pouvait pas recommencer. Ils recommençaient tous, mais sans moi. Et cette idée semblait être la seule raisonnablement possible dans l’esprit de mon père qui ne revenait pas les mains vides. Personne pour me dire le contraire. Les cadavres tués ressemblent à ceux qui ne le sont pas et ceux qui vont l’être de leurs propres mains ne ressemblent à rien.

 

 

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