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Le Morio (Patrick Cintas)
La sirène de la Mer Noire (nouvelle)

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 Article publié le 15 janvier 2023.

oOo

Il y avait des chevaux. « Si tu n’as rien à dire, laisse tomber. » La manzanilla (je me souviens) rassérénait les esprits. « Qui ne s’est pas prosterné ? » Des arabo-andalous nerveux et stylisés par le pinceau. Mais elle montait un palomino. Grande crinière non tressée. Sa robe en quart de cercle contre le flanc de l’animal. Vert et blanc sont les couleurs. Le peigne noir, haut perché, le voile descendant sur son bras. « C’est elle ! » Le Gitan rajusta son boléro. Or des doigts. Des scintillements partout. Le verre, l’or, les paillettes, les harnachements. Couleurs cinglantes. Beaux visages fardés. Les dents. Nous traversâmes la foule. « Tu es venu ! » Non, elle dit : « Je ne vous attendais plus ! » et enfourcha sa monture, cette fois un alezan et son voile s’horizontalise dans la brise. Brise de mer. L’après-midi touchait à sa fin. Bientôt, le sens s’inverserait, mais je ne savais pas à quel moment. Je ne l’ai jamais su. Le soir, nous descendions sur la plage, évitant les rochers harcelés de moustiques. Le plancher sous mes roues. Approche de l’écume. Filmez. Creusez un trou de la profondeur d’un homme moyen. Contre-plongée. Je ne pouvais pas descendre. J’imaginais. De toute façon, il n’y avait pas de pellicule dans la caméra. Il n’y avait pas de caméra. J’imaginais tout cela. Personne n’entrait dans ma tête. Ça, c’était le soir. Notez. Puis revenez au Rocío. Par le même chemin, oui. Elles avaient besoin de prier. La compagnie des Gitans vous plonge dans ce que l’Art sait de l’homme. Elle est apparue au moment où la brise de mer commençait à soulever la poussière. Des chevaux partout. Des cavalières endimanchées. Ces cheveux qui prennent de l’importance. Le tombé des robes sur les flancs des animaux. « Nous reviendrons l’année prochaine, » dit-elle, exultant, mais ma sœur répondit : « L’année prochaine, nous serons à Kyïv. » Mais nous habitions chez bonne-maman, pas à Kyïv. Le vent de la steppe ne vient pas de la mer. Je me souviens mal de l’estuaire. Juan crachait des noyaux sans arrêt. Sa main contenait un bocal entier d’olive. Il avait de grandes mains. Des mains d’homme. Il était déjà venu au Rocío. Il connaissait les chevaux. La plupart des cavalières avaient son âge. Ma sœur ne cachait pas sa jalousie de fillette sans poil ni seins. « Laissez passer ! » Non, nous ne revenions pas de la guerre. Nous ne revenions plus de la guerre depuis que mes jambes ressemblaient à des courgettes séchées. J’avais le cul toujours à l’air et bien vissé dans son popo. Mais en balade j’évite de chier. Je me vide chez nous, sans retenue. Ici, les chevaux m’inspirent, mais ce ne sont pas des mots qui me viennent à l’esprit. Les croquis du Gitan saisissaient exactement ce qui m’échappait. Mes yeux ne portent pas plus loin que l’endroit où vous vous trouvez maintenant. Vous vous y trouvez parce que vous m’attendez. Le flacon contient de l’eau bénite. Sous le plaid, je m’en barbouille les couilles. Je ferai des enfants à ma sœur si personne ne veut de moi. Ou alors je deviendrai marica. J’enduirai mon gland de cette confiture qui attire les hommes. Sous le plaid leurs bouches avides. « Merci pour l’eau. » C’est alors que je la vis. En amazone sur un palomino blanc. Crinière au vent. Cependant les mors étincelaient. Et les brides étaient tendues. Elle souriait, mais sans regarder. Je me demandais ce qu’elle voyait. Elle ne me voyait pas. Ma sœur rit et dit : « Inaccessible ! » Tournoyant entre les verres. Au passage acceptant un morceau de beignet. Bouche ouverte avec langue dehors. Des gens souffraient sur la sente caillouteuse. Penchés comme des cierges au soleil. « N’entends-tu pas le chant, Volo ? C’est l’Arabie ! » Le palomino était parfaitement immobile. Seule la crinière voletait. Les mains tenaient à peine les brides, mais elles étaient tendues. La mienne se dressait sous le plaid. Bariolage écossais en milieu andalou. À la place d’un cheval, mon Oracing G2 Basketball. « Vous connaissez ? Non, non, je ne joue pas au basket-ball. » Je ne tue pas les toros. Je ne me tue même pas moi-même. Non, non, pas la guerre. Je marchais sur mes jambes quand nous sommes venus. Une chute, oui. Pas si haut, non. Deux mètres cinquante à peine. Pas de quoi briser une colonne vertébrale. Mais la murette… « Oh mon Dieu ! La murette ! » Les vieux s’y asseyaient en attendant le repas. Sous les orangers. Attendaient. La murette descendant vers la place. Il n’y a plus personne aujourd’hui pour en apprécier l’eau qui coule toujours, oui, oui. Coule sans personne pour la boire. Personne pour en faire quelque chose. Mais nous n’y allons plus. Mes courgettes, vous comprenez ? Calabacín, ¡si caballero ! Nous avons reçu des leçons de vocabulaire. « Vous connaissez notre langue mieux que nous, allez ! » Ce n’est pas une flatterie. Une politesse d’hôte. Gentillesse de voisinage. « Que cuisinez-vous ? » Puis on se pose des questions à propos de la chaise. Mais on ne les pose pas. Je ne joue pas au basket. Je joue aux cartes et aux devinettes. Je ne joue pas du couteau, non. Et je n’en jouerai jamais. La guerre se terminera avec moi. Je ne dis pas que je la regardais. Je ne dis pas que c’était elle que je regardais. Elle ne me voyait pas. Elle semblait ne pas voir. Une cécité nous eût rapprochés l’un de l’autre. Le palomino frémissait, tension musculaire de l’attente. Je n’avais jamais eu ce genre de vision. Encore qu’il ne s’agisse pas d’une vision. C’était une vue, oui monsieur. Je voyais, je n’étais l’objet d’aucune vision. Je voyais comme tout le monde. Les visionnaires meurtrissaient leurs genoux dans la sente caillouteuse. Vers l’horizon ils traînaient leur masse moléculaire. Penchés, courbés, équerre quelquefois. Mais son regard, s’il existait, était tourné vers la foule qui se pressait autour de la scène. Non, monsieur, je n’ai pas dit la Cène. Je ne sais pas ce qu’on y jouait, mais on s’y coltinait du texte. « Nous allons dans l’autre sens, Volo ! » On m’éloignait. De la scène et du palomino. « Quel palomino ? Il n’y a pas de palomino. Tu confonds. Je ne sais pas ce que tu confonds, mais tu confonds. Le temps. Le lieu. D’autres personnages. Une autre langue, Volo ! » Je ne la reverrai plus, criai-je dans ma tête. Personne ne la remplacera. Pas même si je revois un jour notre estuaire labyrinthique. « Qui est-ce, bonne-maman ? — Une sirène. » Rares sont les sirènes. Ma sœur n’en est pas une. Je ne connais pas de sirène. Je n’ai même pas approché celle que ma grand-mère désignait sans la montrer du doigt. Tout ceci appartient à une littérature envisagée à un moment donné de l’enfance. Aujourd’hui, le Rocío fourmille et la brise de mer s’accroit avec la terre ensoleillée. Je ne veux pas prier. L’eau ne résout aucun problème de ce type. « Qu’est-ce que tu en sais, Volo ? » Alors juste pour essayer et sous le plaid j’asperge mes couilles, je les malaxe avec ferveur, mes courgettes ne s’en trouvent pas mieux. « Je ne sais plus quoi faire ! » Cri étouffé de la madre. La foule étouffe la douleur dans son ouate universelle. « Le fauteuil ne nous appartient pas, monsieur. Nous ne possédons pas de fauteuil de ce genre. Un fauteuil ordinaire conviendrait. Rien de luxueux, vous voyez ? Celui-ci nous a été prêté par le municipio. On ne s’en sert plus depuis que leur champion est mort. Il est mort, oui. Et ce fauteuil ne sert plus. Aussi le conseiller (vous le connaissez, non ?) a pensé qu’il nous serait utile. Mais Volo ne joue pas au basket, non. » Conversation en marge. Nous avançons. Qui sait si le miracle ne se trouve pas à l’endroit exact où il s’agit de se soumettre sans condition à ce qui est écrit ? Nous approchons. Les femmes sont voilées. Des fois qu’elles inspirent l’amour. Ma sœur (huit ans) fait la femme. Anti-sirène, oui. Belle, mais seulement désirable. Je me retourne autant qu’il est possible de se retourner quand la colonne vertébrale est traversée d’acier et de feu. Les chevaux suivent. Ça renâcle. Ça leur donne des airs de rebelles. Les tresses tiennent bon. Plus loin elle tient la tête du palomino à l’équerre. Elle vient. Elle arrivera. Ici, on prie. On se jette dedans. On ne sait rien que ce qui se sait. Ne pas boire la manzanilla avant d’avoir vidé le sac de sa douleur. On voit les noyaux d’olive voltiger. Juan épuise ainsi le contenu de sa grande main d’homme. Vous ne pouvez pas savoir quel sens je donne à ce geste. Vous ne le saurez jamais. Sauf si je deviens marica. Elle seule peut me sauver de cet enfer. Belle comme elle est. Vous suivez ? Elle descendra de sa monture et comme les autres se traînera jusqu’au lieu où se trouve exactement ce qu’elle attend de l’existence. Que peut-elle bien en espérer ? Vous me dites, hein, si je vous emmerde. Ma sœur cherche la main de Juan. C’est tout ce qu’elle sait de lui. Un si bel adolescent. Court sur patte mais le visage est enchanteur, comme arraché à la légende. Jambes arquées. Il connaît les chevaux. Les filles qui les montent. Nous arrivons. Une Gitane propose un brin de romarin. Elle en caresse la paume de ma main. « Il te faut de l’eau bénite. Tu en veux ? » J’exhibe le flacon. Elle grimace. La concurrence. La famille. Elle disparaît comme la fumée des cheminées. Ceci est un film. Cessez de lire si vous n’écoutez pas. Un miracle est possible. Voici la mère. Non, ceci est ma demi-sœur. La guerre, oui. « Prenez un peu de cette eau. » Du bout des doigts. Sur le museau dit bouche. Je la vois se livrer à cette libation. Recommence. Entretemps, elle penche le flacon et sa main s’arrondit. Quelle sirène ! Sans l’estuaire ni la mer qu’il nourrit comme si la nation n’avait pas le choix. Dites-moi si je deviens obscur. Je n’ai plus l’habitude de la clarté. Quelquefois j’accélère et d’autres fois je ralentis, mais on ne me voit jamais à l’arrêt, je suis le mouvement qui vous manque, pauvres êtres entiers ! « Qu’est-ce que tu regardes depuis tout à l’heure ? » Ma sœur. Elle cherche la fille. Il y en a des tas. Montées sur des chevaux qui semblent se rebeller. Sauf le palomino qui demeure immobile malgré le mouvement qui le rapproche de nous. « C’est elle ! Volo est amoureux de Cecilia ! » Elle a trouvé. Elle trouve toujours. Vous la verriez chercher. Elle s’obstine, mais sans paraître moins légère que les autres. Elle finit par trouver. Elle aime ces victoires sur le silence jaloux qui rythme vos heures. « Pauvre Volo ! » Je ne dis rien, ni oui, ni non. Je ne savais même pas qu’elle s’appelait Cecilia et qu’ici elle était connue de tous. Elle vient sauver son palomino. « Son cheval, non. Ce n’est pas ce qu’elle vient sauver. Veux-tu le savoir ? » Elle me le demande comme si elle ne savait pas ce que je désire. Comme si quelque chose, en moi, lui interdisait de parler si ce n’est pas ce que je désire. Nous sommes descendus d’un cran dans la profondeur de la chair, nous qui nous connaissons si bien. Elle n’a pas prié. Pas encore. Elle ne priera pas si elle dit ce qu’elle sait. Mais qu’est-ce qu’on peut sauver quand on a que huit ans ? « Que sais-tu de … Cecilia ? » Elle grimace comme si elle n’en savait pas plus que les autres. Comme si Cecilia ne s’appelait pas Cecilia et qu’elle n’était pas une sirène. Comme s’il y avait autre chose à dire. Qu’elle n’est pas venue pour sauver son cheval « De quoi, mon Dieu ! » mais pour une autre raison qui pourrait « Je dis bien qui pourrait » me rendre fou de douleur ou quelque chose dans le genre, mais avec folie et douleur, coït divin. « Qui n’a pas prié ? Tu as prié, Volo ? Je ne t’ai pas vu prier. Quelqu’un a-t-il vu Volo prier ? (plus près) Tu dois prier plus que les autres, Volo. Tu ne peux pas échapper à cette malédiction ! » Qui parle ? Sinon la brise de mer. Le soir nous descendons sur la plage et nous recommençons, dans les lueurs des hôtels et des lampions du paseo. Nous ne serons plus ce que nous avons été. Pourquoi ? Parce que je n’irai pas à la guerre. Mes courgettes de jambes m’interdisent le combat pour la patrie. « Qu’est-ce que tu es allé foutre sur ce toit ? Il faudra bien qu’un jour tu nous expliques ! » Mais je ne dis pas que ma sœur sait, que Juan sait, que peut-être quelqu’un d’autre le sait, à Comala ou appelez ce hameau comme vous voulez, il y a toujours un témoin, on le devine au moment-même de tomber du toit, oh pas de si haut mon bon monsieur qui m’écoutez, pas de si haut ! Deux mètres cinquante à peine. Jadis, les vieux s’asseyaient sur la murette, épaule contre épaule, mais c’était du temps de l’émigration et tout le monde attendait, ceux qui étaient partis comme ceux qui étaient restés. Mais ce jour-là, personne n’était assis sur la murette. Elle était tranchante comme un couteau. Elle avait conservé son fil malgré la désertification. Et Craaaaaac ! La colonne vertébrale est coupée, entre deux vertèbres coupées et te voilà candidat au miracle, voyageur du possible en compagnie des damnés de la chance, tous dans la perspective de cette rosée qui met fin à la brise de terre, au petit matin tranquille des réveils, les traces de fête sont sous les confetti. Oui, monsieur, je suis tombé d’un toit. À l’âge de onze ou douze ans. Pas plus. Le corps à cet âge ne pèse pas lourd, et la hauteur de la chute n’est pas aussi importante qu’elle en a l’air. Mais l’arête d’une murette n’est pas une arête de poisson qu’on pousse sur le marli de l’assiette, vous savez ? Avec cette attention-aux-arêtes-les-enfants ! Craaaac ! J’ai entendu cette cassure. Tout le monde l’a entendue. Ils ne m’ont pas sauvé. Ils ont attendu l’ambulance, comme je l’aurais fait moi-même. D’ailleurs ils n’étaient là que pour l’enterrement du vieux qui était mort naturellement c’est-à-dire dans le sens que ça devait arriver de toute façon. « N’y pense, plus, mon garçon, » aurait pu me conseiller mon déserteur de père, mais il n’était pas là lui-non plus. « Nous n’aurions jamais dû quitter notre maison, la grand-mère arthritique, le jardin de nos aïeuls. » Vous n’auriez pas dû. Mais vous l’avez fait. Et vous avez continué de le faire. Même les proxénètes de la Côte ne s’en consolent pas. Comme si nous étions des M. Qui nous jugera ? « Tu la trouves belle ? dit ma sœur qui sera privée de prière si elle continue. Tu ne sais pas de quoi je parle, mon pauvre Volo ! » C’est bien, un Oracing G2 Basketball. Ça vous rend plus joueur que le meilleur des joueurs. Mais encore faut-il en avoir les muscles. Or, au moment où je revois la sirène, cette fois montée sur un palomino et non pas à la godille d’une barque, je suis encore un enfant, mes bras n’exercent aucune force sur les roues, sur cet acier qui suinte avec moi, car nous sommes au Sud de cette Europe qui en son Nord manque de soleil et de poésie de mer et de terre. Quoiqu’en ait dit ma grand-mère en cet autre moment où la sirène, pour la première fois de ma vie, fait son apparition, godillant comme un homme contre les pièges de la marée et des îles. Glissement désormais. Nous ne fuyons plus. Les mœurs locales nous conseillent la prière, nous prions. Elles nous demandent de nous asseoir, nous nous asseyons et nous partageons la nourriture. Couchez-vous là et nous voici dans les draps du lavoir. Je vois la sirène, les amis ! Elle s’approche. Ce n’est pas une vision. C’est une vue. Avec encore un peu de perspective. Dans la minute qui suit les lignes de fuite auront disparu, comme emportées par la brise de mer dont le souffle s’intensifie avec le soleil. Je veux être celui que je suis. Je ne désire rien d’autre. Je sens le souffle du palomino, sa crinière balaie mon visage, une jambe me frôle, drapée de sa robe, la botte mignonne dans l’étrier, cheville nue. « Si tu savais… » dit ma sœur. Mais qui se soucie de savoir dans ces conditions ? Elle ne me regarde pas. La sirène ne me regarde pas. Ma sœur me regarde. Je suis en bas, tout près de la poussière du chemin. À la hauteur de mes yeux, la bottine noire à moins que ce soit une zapatilla de danseuse, je vois ces franges décrire le monde arabe et j’entends leurs mains, la plainte qui est aussi un signe de joie de vivre. « Volo ! Volo ! Ne rêve pas. Tu ne la connais pas. » Disant : tu ne la connais pas comme je la connais ou : comme nous la connaissons. Tu ne sais pas. Tu ne sais pas, Volo. Elle n’est pas faite pour toi. Jamais une sirène ordonnera tes obsèques. Tu mourras sans elle, Volo. Que faire ? Empoigner la jolie cheville et sourire en levant la tête pour rencontrer que sais-je… ses yeux… sa bouche… ? Elle qui ne me voit pas, qui ne descend pas de son cheval pour aller prier avec les autres, à l’endroit exact où un miracle est possible, rare mais possible. Cela s’est vu. Cela se verra encore. Cela peut-il se voir, là, à l’instant ? Alors le cheval pivote. Docile, le cheval. Il m’offre son poitrail. Pivote encore. Ses jambes cherchent le sol, ne dérangent personne, frémissent devant moi. Puis le voilà tourné, 180° de chair musculeuse, frémissante, précise. « Maintenant, tu vois ce que je veux dire, Volo. » Certes, je vois. Je vois ce que tu veux dire : la fourche n’est pas prise par la jambe pliée, rien sur le garde-jambe, on distingue très bien le moignon sous la robe, ma sirène a perdu une jambe. Mais dans quelles circonstances ? Ma sœur me le dira. Le palomino effectue un demi-tour, impeccable, sans poussière, sans bousculade. Il s’éloigne. Autre perspective. Le peigne étincelle. Voile par la brise secoué. Dans l’autre sens. Voyons, ma sœur… Où est la mer ? Par ici ou par-là ? Je n’ai pas bu la manzanilla, mais c’est tout comme. ¡Ay ! La uva palomino !

 

 

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