Le chant-tête-brulée des bois de nos ténèbres
en songe, est le fredon de la terre choisie
par l’esprit qui s’éveille à chaque aube-seconde
et contredit le temps des cadrans sans logis,
les couleurs sans saisons que celles des raisons
de les apostiller sur l’étoffe des jours
comme un peintre le fait sur sa toile ou le fait
le promeneur portant sa vue hors de la vue,
son regard flirte au bord de sa belle bévue
de confondre le sol, l’arbre et le souvenir
d’un ancien paysage jamais déposé
sur une toile ou mis en mots sur une page,
demeurée ce blanc, et où se ressouvenir
est de réinventer le jadis en instant
et d’entendre la langue chanter à tue-tête
la pagination des sons et des couleurs
et du vent saturé d’idées en confettis,
qui fait tourbillonner le temps et exister
celui de l’innocence comme un prédicat
visible et qui est là, ténèbres de clarté,
où le frémissement des choses véritables
est magnifié par les images invisibles
qui font du lieu le temps où tous les lieux ont lieu
pour la désolation joyeuse d’être ici
sur la terre et la peau du songe, le réel
entier sans faux ni vrai mais l’usage de vivre
à plein dans l’illusion et le rocher du jour
où nos vues sont reliées au fil qui coud la nuit.