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![]() oOo A propos, je me suis penché sur ton dernier texte ; c’est brillant, dis-donc ! Et qu’en as-tu pensé au juste ? Là, tu auras peut-être du mal à me croire, mais je n’en ai rien pensé de précis, je me suis simplement laissé porter par les images que tu convoques. Tu t’es penché sur mon texte, dis-tu, comme on se penche sur la margelle d’un puits, mais tu n’as pas plongé tête baissée de peur de t’y noyer. Tu n’as pas tort, j’ai fâcheusement tendance à tout aborder à la verticale, je suis en surplomb, et j’ai beaucoup de mal, du coup, à explorer en profondeur ce qui me paraît abyssal, alors qu’il me faudrait plutôt planer sur tes eaux. Pour ce faire, il faudrait que tu prennes le temps de dérouler le texte, de l’étaler en longueur et en largeur, il gagnerait alors en relief ce qu’il perdrait apparemment en profondeur. D’une eau lustrale à une peau blanche ou bronzée, il n’y a que l’épaisseur d’une consonne, si je te suis bien. Contrairement à Catherine II de Russie, qui, soit dit en passant était Prussienne, ce qui n’arrange pas son cas, je n’écris pas sur la peau des gens, moi. D’une peau blanche à une peau de lait, il n’y a que l’épaisseur d’un qualificatif ! Comment vas-tu te sortir de cet épineux problème ? En faisant fi de l’eau et de tout le reste car il ne s’agit pas de plonger dans un puits sans fond ni de planer sur les eaux à la manière d’un grand Manitou-je sais tout. Les prairies frissonnent sous le vent, et de même les eaux des rivières et des étangs, si nombreux dans notre pays. Je voudrais voir frissonner une peau blanche ou bronzée sous les caresses conjuguées du vent et du soleil. Ce soleil et ce vent que tu convoques à plaisir dans tes poèmes ? C’est cela même ! Je fais fil de l’eau. Et c’est au fil du poème que se dessine un défi lancé au lecteur !
Jean-Michel Guyot 18 février 2023 |
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