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Le roman des Voyelles d'Arthur Rimbaud
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 Article publié le 14 mai 2023.

oOo

1

 

  Je vais aller à l’encontre de tout ce qui se dit à propos des Voyelles.

  Rimbaud s’est-il moqué de nous en écrivant son poème « Voyelles » ?

 Mon intérêt pour le poète voyageur est sans doute identique à ces milliers d’autres rimbaldiens. Mais c’est la partie aventure qui m’a séduit d’avantage que la partie poésie. La période africaine me parait plus « vraie », moins artificielle, cependant que pour mieux comprendre ce qu’il adviendra en Afrique, il faut bien admettre qu’il est nécessaire de se plonger dans l’œuvre poétique d’Arthur Rimbaud. Quant à définir toute sa vie en fonction de son œuvre, cela me semble risqué.

  Claude Jeancolas est certainement celui qui a le plus fait pour la découverte du poète (en particulier son magistral « Rimbaud l’Africain »), avec Alain Borer et Jean Jacques Lefrère. Le reste, c’est-à-dire le travail de recherche sur l’œuvre poétique, quelques spécialistes (comme l’éminent Etiemble, ou Yassu Gauclère, Pierre Brunel, Suzanne Briet, Steve Murphy, Jean Luc Steinmetz et quelques universitaires) ont apporté des éclairages, parfois définitifs pour la compréhension de l’œuvre. 

  Avec « Voyelles », chacun se pose la question de ce que pourrait être la réponse à ces lettres colorées. En tout cas, ceux qui ont cherché ces réponses (de Etiemble, à A. Borer, en passant par C. Jeancolas, JJ. Lefrère, G. Izambar (professeur de Rimbaud), E. delahaye (ami du poète), JL. Baudry, JL. Steinmetz, P. Brunel, H. Mitterrand, B. Fondane, B de lacoste, Y. Bonnefoy, H. Miller, S. Briet, le colonel Godchot…), ne les ont pas trouvées. Il faut avertir également que personne, à ma connaissance, ne pense que les « Voyelles » n’ont été qu’un simple amusement pour Rimbaud. Si l’on compare les biographies du poète aux explications de textes, ces derniers sont peu nombreux. Les « Voyelles » apparaissent encore moins, tout comme Les illuminations. S’attaquer à ces « monstres » est donc un travail hasardeux. Autrefois, la revue « Archives des lettres modernes » a produit des textes d’analyses intéressants.   

  Cela dit, chacun acceptera le fait évident que les couleurs ont été inventées. Pardonnez cette logique mais elle mérite d’être redite. Par l’homme, pour l’homme, et non pas par la nature qui avait déjà son propre vert, son bleu à elle. Ainsi, le rouge a toujours existé. Mais il n’est devenu rouge qu’avec l’homme. Les couleurs ont été ensuite classées. Toujours par l’homme. Pour comprendre la nature, la structurer, la rendre plus visible. Nous pouvons alors en déduire que A n’est pas plus noir que rouge ou bleu. A sera rouge si tel est le désir de son maître l’homme. Et il l’aurait été selon la volonté de Rimbaud. A peut donc également être bleu. Dans la nature, le rouge restera rouge et peu importe ce que l’homme décidera, si le rouge devait devenir un jour vert ou bleu. Bref, le rouge restera éternellement rouge.

  Pourquoi A serait-il donc noir ? La question reste la même pour E blanc, I rouge, U vert, O bleu. Une maladie des yeux a été évoquée, nommée troubles de la vision des yeux, et plus techniquement appelé « dyschromatopsie ». Le cas de Rimbaud a été étudié afin de donner une explication à ces voyelles colorées dans le désordre. Faute de dossier médical, qu’en dire ?

  Le bleu d’un tableau est bleu suivant le classement des couleurs primitives. Le rouge reste rouge et ne devient pas bleu ou vert. En somme, rouge n’est pas autre chose que le rouge, et le bleu n’est pas autre chose qu’un bleu reconnu par tous. Le monde affirme que ces couleurs sont bien ces couleurs, et ce, dans n’importe quelle langue. Pour exagérer, l’on peut dire que les couleurs sont identiques pour l’humanité tout entière.

  Dès lors, il est possible d’attribuer n’importe quelle couleur à telle ou telle voyelle. D’ailleurs, pourquoi des voyelles ? Ne correspondaient-elles pas, en nombre, à peu de chose près, à ce qu’il avait à dire ? Les couleurs primaires correspondent au rouge, jaune, blanc, bleu. Les couleurs secondaires sont vert, orange, violet. L’on voit que Rimbaud n’a pas utilisé que des couleurs primaires. Cela veut-il dire qu’il a effectivement expérimenté ces couleurs avec les voyelles et que ces dernières représentent à la perfection leurs correspondances ? Rien ne le dit, rien ne le démontre.

  En me replongeant dans ces voyelles, voici ce que j’y vois :

  A noir : ce Noir est sombre et violent.

  Sans la lettre A, que devient cette noirceur non désignée ? A aurait pu se nommer Philippe ou Julie, ou le diable, ou un poisson, un tigre, peu importe. Au lieu de cela, elle se nomme A. Comme Adam, le premier homme. Le premier de ces hommes qui un jour asservira les autres hommes ? Adam, le père de la future humanité, qui donnera des peuples corrompus, des donneurs de leçons, des profiteurs, des assassins ? De futures mouches éclatantes et des puanteurs au fond des Golfes d’ombre. Il me semble que l’on parle ici des enfers. A n’est-il qu’un support, le socle de l’enfer ?

  E blanc : élégance et légèreté, sensualité et noblesse. Tout le contraire de A noir.

  Qu’est-ce qui pourrait remplacer E ? Blanc m’apparait comme l’élément principal. Pureté. Noblesse. E serait son support ? Une désignation technique ?

  A et E seraient alors un miroir qui renvoie chacun à son monde ?

 I rouge : il ne s’agit ni plus ni moins que de sang, du sang craché dans la colère, d’un rouge « infernal ». On pense aussi à A.

  U vert : cycles de vie et connaissances les plus profondes. C’est un Vert de l’espérance, de tous les possibles. Le vert est un entre deux, un milieu. Rassurant.

  O bleu : le suprême clairon (vers 12). La perfection.

  L’on a prêté à Rimbaud des pouvoirs intellectuels surhumains. Si l’on reprend les éloges qu’on lui déverse sur les épaules, on trouve un génie, un être exceptionnel, une divinité des lettres etc, et l’on s’aperçoit que le poète est un Dieu. Comment devient-on Dieu ? En réinventant la vie et la poésie. J’admire Rimbaud depuis mes 18 ans, mais ici, nous parlons d’un gamin, certes surdoué, mais tout de même un gamin de 17 ans, lequel croyait lui-même (et à cet âge, c’est normal) à son propre génie. Et parce qu’il était effectivement ce génie, ses contemporains ont vu ce que Rimbaud souhaitait leur montrer. C’est l’image que nous en gardons encore aujourd’hui. 

  Entre A et O, il y a des cycles de vies qui correspondent à la personnalité de Rimbaud à l’époque où a été écrit ce sonnet alexandrin fin 1871, soit à 17 ans. Je ne pense pas que Rimbaud avait une telle culture et une telle intelligence pour inventer un système voyelle-couleur qui ne semble pas avoir son utilité. Si l’on examine attentivement les couleurs et les lettres dans le poème, qu’en ressort-il ? Les lettres sont des lettres mortes. Elles ne sont que le support d’une théorie oiseuse sur les couleurs. Elles ne sont qu’un prétexte.

  Il est donné à tout le monde de citer une lettre et sa couleur. Ce sera en fonction des affinités que l’on aura avec elles. Le rouge pourra aisément se retrouver P ou R. Cela ne changera en rien le contenu du poème. 

 Pour finir, je voudrais citer une phrase de Verlaine à propos du poème « Voyelles », rapportée par son ami P. Louys : « Moi qui ai connu Rimbaud, je sais qu’il se foutait pas mal si A était rouge ou vert. Il le voyait comme ça, c’est tout ».

 

2

 

  Pourquoi n’écoute-t-on pas Rimbaud ? Pourquoi voulons-nous absolument reproduire notre Rimbaud à nous ?

  Parmi les trésors qui se cachaient dans ma bibliothèque, il y avait ces deux numéros de cette revue « littéraire et de dessins » qui traînaient, coincées au milieu d’autres rimbaldineries, depuis quelques mois et que je n’avais pas encore tout à fait ouvert, juste feuilleté. Il s’agit de la revue de littérature « Bizarre », laquelle n’est peut-être plus bizarre de nos jours tant nos réflexions et notre manière d’approcher la littérature ont changé depuis les années soixante. Il en va de même bien sûr à propos d’Arthur Rimbaud. Le poète déclenche comme à son habitude des contradictions et des confusions. Ce premier numéro 21/22 spécial, dont le titre « A-t-on lu Rimbaud ? » est quelque peu provocateur, ainsi que le numéro 23 (L’affaire Rimbaud) du deuxième trimestre 1962, sont des mines d’or pour qui veut en savoir plus sur le poète. 

   La revue consacre en effet ses deux numéros à Voyelles. Plus haut, je prétends que Rimbaud s’était moqué de nous, lecteurs, tout en donnant ma propre interprétation. D’autres m’ont rappelé une pathologie qui fait voir en couleur certaines lettres, maladie de dyschromatopsie. Mais bien des explications aussi douteuses les unes que les autres ont fait chemin depuis le début du XXeme siècle.

  A travers ma lecture de la revue « Bizarre », je tombe sur une « bizarre » histoire contée par un célèbre imprésario de l’époque, André Bernheim. Cette anecdote, car c’en est une, serait peu connue. Rimbaud, sur un coup de tête sans doute, aurait coloré ses cheveux en vert, comme il les avait tondu à l’enterrement de sa sœur Vitalie à l’âge de 17 ans, en 1875. En ce qui concerne la coloration des cheveux de Rimbaud , ce dernier aurait même reproché à Verlaine, celui qui fut au courant le premier, de ne pas s’apercevoir de la couleur de ses cheveux. Une fois fait remarquée, Rimbaud lui aurait dit « tu ne vois pas qu’ils sont verts ! ». Et Verlaine de répondre : « Bien sûr, mais ça n’a rien d’extraordinaire. Tout le monde a les cheveux verts. » Nous retrouvons dans ce croisement d’histoires la lettre U que Rimbaud a nommé vert. Mais les cheveux verts, est-ce avant le poème ou après ?

  Ici, dans la revue Bizarre, le professeur à l’origine de l’affaire, à partir de qui un mini scandale a éclaté autour de Voyelles, faisant de cet incident intellectuel dans le deuxième numéro, une affaire Rimbaud comme le titre la revue, n’y va pas par quatre chemins, si je puis dire. Selon lui, « A, pris renversé, évoque le ventre ; le E représente les seins ; le I, présenté horizontalement, la bouche ; le U, parait-il, la chevelure ; le O, les yeux et l’extase finale. » Certains, à l’époque, ont affirmé que de tels poèmes dont la femme est représentée ainsi cachée de sa véritable signification, circulaient au milieu de ces adolescents en quête d’érotisme. Un autre aurait trouvé un abécédaire de l’époque de Rimbaud dont les voyelles auraient été représentées par des couleurs. Quant à moi, je n’ai lu nulle part une explication censée du U placé avant le O. Le lecteur d’un quotidien non révélé, donne celle-ci : « A est noir, parce qu’il est l’alpha ; E est blanc parce qu’il est muet ; I est rouge parce qu’il est l’ivresse ; U est vert parce qu’il est univers ; O est bleu parce qu’il est océan. Il n’y a rien d’érotique dans ce sonnet des Voyelles mais un symbolisme de la vie… » Toujours selon ce lecteur anonyme, « la source de ces explications viendrait d’une vieille chanson du temps de François Ier ». En 1961, on cherchait encore et toujours dans le miroir une vérité perdue.

  Très vite, un scandale est apparu autour de l’interprétation érotique de Voyelles. Il y eut des parents inquiets des répercutions sur leurs enfants. La revue étant éditée par les éditions J. J. Pauvert, cette dernière reçut des lettres de parents qui criaient au scandale parce que leurs enfants étaient un jour tombés sur cette revue « subversive ». L’anonymat du professeur auteur de l’explication de Voyelles, réagit donc. En 1961, on s’étonne déjà que l’œuvre de Rimbaud n’a trouvé que peu d’intellectuels pour parler avec détails de la poésie du poète. En effet, Rimbaud est compliqué, hermétique, a tendance à égarer ses lecteurs tout comme ses exégètes, et étant joueur aussi bien que moqueur, toutes les explications possibles, aussi rigoureuses soient-elles, peinent encore aujourd’hui à trouver la voie d’une « vérité ». Chez Rimbaud, il me semble qu’il n’y a pas qu’une vérité, mais qu’elle est multiple à partir d’un même sujet, Rimbaud étant un hyperactif en tous points. Concernant Voyelles, deux sujets apparemment contradictoires peuvent être l’un et l’autre exactes dans leurs analyses, car Rimbaud pouvait semer des propositions possiblement en accord avec ses pensées par provocation. Comment peut-on croire au serieux du Rimbaud-poète, alors que la plupart du temps, il a été un sale gamin, un emmerdeur, un provocateur et un agresseur (qu’on se souvienne de l’histoire du tableau de Fantin Latour). En regardant Rimbaud de cette manière, on comprend également pourquoi il a fui (le fait qu’il n’avait pas accompli son service militaire n’est pas la seule raison de son départ ; Rimbaud a toujours voulu partir), pourquoi il lui a été nécessaire de trouver d’autres horizons. Il est aisé de comprendre qu’une source vive d’intelligence pouvait s’amuser avec les mots et les images, d’autant que l’individu avait cette grande faculté de tout se permettre intellectuellement. D’ailleurs, si l’on consulte ces réponses qui ont fait route vers nous depuis cent ans, l’on s’aperçoit que la plupart du temps, il n’existe pas une explication possible, mais deux, trois, quatre etc. .. quand il en existe de disponibles.

  Pour dire la vérité, je n’ai que peu trouvé de choses convaincantes concernant la genèse de Voyelles. J’ai la chance d’avoir le grand dictionnaire Littré de 1873 en quatre énormes volumes. Certains mots n’existent plus aujourd’hui, ont changé considérablement ou ont évolué peu ou pas du tout. J’ai donc consulté l’ancien et le nouveau dictionnaire à la fois. 

  Rimbaud nous dit qu’il nous dira quelque chose de leurs naissances latentes (aux voyelles). Peut-on continuer notre lecture quand l’on sait que cette naissance tarde, qu’elle ne vient pas ? S’agit-il des voyelles, de l’alpha ou de l’alphabet ? Et surtout, quelle que soit la réponse, pourquoi tarderait-elle ? L’on comprend en tout cas que A évoque une mouche à merde qui bombi(nent), du verbe bombiner qui n’existe pas. Le plus drôle dans cette affaire, c’est que l’existence du mot « bombiner » est justifié en citant le poème de Rimbaud, Voyelles. Autrement dit, Rimbaud a bien inventé ce mot que lui seul a écrit. Les puanteurs cruelles sont certes des cadavres sur lesquels se posent les mouches. Suit peut-être l’enfer avec les golfes d’ombre. En fin de compte, qu’est-ce que A ?

  E exprime la candeur, laquelle se marie assez bien avec la chair, le souffle, la sensualité, l’âme etc mais pas du tout avec les vapeurs et les tentes, sauf que les sonorités font merveilles ici, il est vrai. Mais pourquoi ensuite cette fraicheur et cette blancheur ? Est-ce une opposition entre A (noir-feu) et E (glace-fraicheur), sorte d’oxymore ? Bon, pourquoi pas. Continuons.

  Avec I, les vers 7 et 8 sont évidents, ils parlent d’une maladie. Les termes employés sont presque précis. Tout part de « pourpres » dans le dictionnaire Littré de 1873. Pourpre, qui, autrefois comme aujourd’hui, a été et est une couleur, a désigné également une maladie qui développait des pustules, des tâches produites par une hémorrhagie cutanée sous-épidermique. Aujourd’hui, ce terme n’est pas utilisé. On parlait également du pourpre de la petite vérole. J’avoue cependant n’avoir pas trouvé « pourpre » au pluriel. Mais le sang craché, le rire des lèvres belles dans la colère (qui marque ici les stigmates de la maladie) et l’ivresse pénitente (comportement du malade) m’emportent vers cette hypothèse.

  J’avoue qu’au bout d’un moment, après des heures passées sur le poème, on a envie d’abandonner ; et après avoir lu ce que les exégètes pouvaient en penser eux-mêmes, on se demande toujours ce qu’a voulu dire Rimbaud avec ce texte. Même l’Y figure en dernier comme « rattrapé » par la pointe de la lettre. Cela ressemble à un amusement auquel s’est livré Rimbaud avec ce texte confus. Seule accroche, et je n’engage que ma responsabilité, ce sont des images très fortes, des couleurs surprenantes et un monde surréaliste que Rimbaud jette au visage du lecteur. Les voyelles ne sont que prétextes, et la profusion d’images nous montre un Rimbaud extrêmement inventif et joueur, n’ayant pas peur de bousculer le monde poétique de l’époque. Dans ce sens, je le vois effectivement voyant.

  Enfin, je souhaite revenir sur les voyelles U et la dernière Y. U est placée par Rimbaud avant O. Et alors que l’ordre des voyelles jusque-là est bien respecté. Ensuite, la voyelle Y n’apparait pas mais est signalée par une majuscule et comme le dernier mot du poème. Ne serait-ce qu’avec ces deux « défauts », il aurait été légitime de suspecter Arthur sur ses véritables intentions. Bien au contraire, on a cherché une logique à ces « défauts ». On a cherché à grandir le mystère pour mieux le saisir et y donner des réponses, quitte à ce qu’elles soient farfelues. Cependant, il me semble qu’aucune trouvaille ne fasse l’affaire, encore moins les miennes. Ne serait-ce que la place du U. Que donne-t-on comme explication ? On en reste à se demander seulement (bien sûr j’exagère quelque peu… mais si peu) s’il est utile de poser la question tant il est possible de trouver des raisons et non pas qu’une seule, d’avoir fait passer U avant O. Dans l’édition des œuvres complètes de Rimbaud chez Garnier, on « signale » que le poète voulait éviter le hiatus (c’est-à-dire la rencontre de deux voyelles prononcées : O bleu, U vert). Une réponse parmi bien d’autres et sans enthousiasme.

 

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :

— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

 

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