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Filandres
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 Article publié le 21 mai 2023.

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Filandres au soleil gravissent la pente ailée

Et torves les bouches nombreuses de quelques fourches serpentines

Appelées, ici, à juger de tout

 

Tranchant, l’acier des douves

Quelques nénuphars hilares y sont postés en embuscade

Tandis que, souverain, une libellule bleue ose se poser

Sur le sein rebelle de la Belle qui feint de dormir

La verge de porphyre qui la pénètre ne cesse de s’écailler en son sein

Tandis que dans son ventre bataille l’épervier qui, soudain, rosse le phénix apprivoisé

Qui, jadis, devant la Belle toute nue, osa se comparer au soleil levant

Avant de s’engouffrer en elle

Toutes ailes déployées

 

Devenu immense l’espace d’un instant,

Le ventre de la Belle palpita au rythme de ses spasmes gourmands

Avant que de s’abattre sur elle,

La perçant de mille cris stridents

Sa tête en feu, visage rayonnant,

Se fit le rival du soleil

En ses filandres

Nuages bas, gris-bleus comme ses yeux,

N’en finissant pas de démêler les paillettes d’or de ses iris furieux

Un scarabée passant dans son champ de vision

Vint chatouiller son petit bouton 

Par tous les pores de sa peau blanche

Exsuda une liqueur forte qui sentait le foin fraîchement coupé

Depuis lors, en ses rêveries, offerte cuisses écartées dans sa chaise longue,

La Belle ne cesse d’en appeler à la faveur des onguents

Qui, parcimonieusement, viennent flatter l’incarnat de sa peau de femme nue

Exposée au soleil de midi

Rousses, les taches ainsi nées de sa ferveur équine sur son visage rieur

Acquises au grand dam des fleurs d’aubépine

Qu’elle se plaît à faire neiger sur sa poitrine 

Dès les beaux jours arrivés

Mai en elle se plaît

Comme cheval dans les prés fleuris

Mais c’est l’été, l’été furieux

Qui l’appelle des nuits entières

Ses gestes, alors, pour brusques qu’ils soient,

Sont d’une intense précision

La nuit fouette ses fesses, ses seins et son ventre

Remue en elle des abimes de couleurs

Toupie de nuit fore son anus

Malaxe ses seins brunis

En la personne aimée de son chevalier fervent 

 

Lève en elle le levain des jours heureux

Dans le pétrin desquels son amant pétrit

La fine fleur de blé à l’eau et au sel mêlée

Devenue cette pâte à pain ductile en son sein

Qui doucement cuira dans le four à pain de leurs vices

Et que leurs bouches gourmandes, bientôt, déchireront à belles dents

 

De sa langue poudreuse, un laquais aux aguets ivre d’images salaces

Lape la surface des eaux hilares

Et c’est comme larrons en foire que se dispersent dans les yeux de la Belle

Qui n’en perd pas une miette 

Les paroles âcres d’une chanson vénéneuse

Rapportée des iles par feu son époux

Qui n’en peut mais à l’étroit qu’il est

Dans sa tombe fleurie

 

Jean-Michel Guyot

13 mai 2023

 

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