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Hypocrisies - Égoïsmes *
Alfred Tulipe 99

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 Article publié le 26 novembre 2023.

oOo

Le comte se préparait à vivre seul. On lui enlevait même sa « Renata », qui s’appelait Isabelle, fille de manolos qui n’étaient plus de ce monde, ni d’un autre si la philosophie surgérienne était dans le vrai. Son seul espoir de résister à l’angoisse d’avoir à vivre seul entouré de domestiques pas vraiment triés sur le volet reposait sur les épaules voûtées de Frank Chercos, celui-ci étant forcément exclu du voyage nuptial auquel se préparait son ami Roger Russel. Le mariage avait eu lieu une semaine plus tôt. Sans grandes pompes, mais la préfète et la procureure trinquèrent avec nous sans ménager leurs gosiers. Il y avait du monde, comme il fallait s’y attendre, mais j’avais eu du mal à ne pas me cacher dans le dos des servantes ou à m’éloigner dans la zone sauvage de la propriété, vers les montagnes que je n’atteignis jamais. J’avais appris à reconnaître les traces laissées par les animaux, cacas et empreintes constituant ma scienza nuova. Les chants d’oiseaux, qui ne parlent pas, même quand ils s’engueulent, n’avaient plus de secret pour moi. Sapienza poetica. Je consultais chaque jour les websites les mieux achalandés, non sans récréations pornographiques, m’en tenant aux maturités conservées par miracle ou dispositions naturelles. J’enviais ces qualités inaccessibles de ma chaise. Dieu et ce que l’hérédité a fait de nous. Une fois convaincu de ne rien pouvoir changer à cette sorte de fatalité, que reste-t-il ? La curiosité, qui sert de science et de patience, et les voluptés acquises par expérience têtue. Hélène avait choisi l’homme le mieux placé pour jouer au légataire universel de l’œuvre de Julien Magloire. Depuis qu’il avait pris connaissance de mon Guéridon Damasquiné (comme tout le monde et malgré moi), il devait bien se douter que la semence qui avait participé à sa création ne contenait pas une goutte des couilles de son père civil. Et s’il avait eu accès à la Renata l’Heureuse, par effraction ou parce que dans un moment d’espoir sa mère lui en avait confié la connaissance, il savait que ma roturière queue avait plus d’une fois transpercé sa mère, et pas seulement par le cul. Ajouter à cela sa curiosité à l’égard de Pedro Phile et de ses amis nains de cirque. Ainsi, le Guéridon Damasquiné avait disparu corps et âme et la Renata l’Heureuse était entre les mains de Roger Russel. Frank Chercos, chargé de suivre toutes les pistes, entretenait une série de carnets qu’il conservait jalousement ailleurs que dans l’ancien salon égyptien qui servait aujourd’hui, à l’instigation d’Hélène, de repaire aux deux complices par intrusion en milieu étranger à leurs propres données. Ça en faisait, du matériel propre à inspirer une saga mieux que faulknérienne ! Arrrhg !

Cependant, Frank Chercos repoussa l’offre du comte. Il avait prévu de prendre le train avec son ami Roger et sa belle, du moins jusqu’à la gare de correspondance où les rames se séparaient à grands coups de tampon. Je voyais ce quai et sa perspective, avec le mur retenant les vieilles bâtisses d’un quartier en démolition, la crasse du charbon encore présente dans les joints des pierres accumulées. Hélène en habits de voyage reconnaissables à leur ampleur, sans talons ni coiffure retenue par les peignes, chevelure en cadogan et la croupe recevant ces noires retombées aux boucles finales. Agrrrrr ! Mmmmmm ! Renata me surprit au milieu d’une branlette et je m’étonnai moi-même de trouver du plaisir à m’exhiber, ce qui ne m’était jamais arrivé, ayant toujours pris la précaution, en cas d’exposition à l’air libre, à la ville comme à la campagne, de me mettre à l’abri des possibles regards. Elle faillit s’évanouir, ce qui augmenta ma stupeur, car je ne m’étais jamais imaginé qu’une fille du peuple, étranger de surcroît, pût trouver des raisons de perdre connaissance en présence d’un phénomène qu’elle était censée avoir élucidé depuis, si j’en croyais la rumeur, l’âge de dix ans. Nous détalâmes.

« Je l’ai supplié, dit le comte en parlant de Frank. Mais rien n’y fait. Il est occupé par diverses « missions » qui lui tiennent à cœur. M’est avis qu’il a rendez-vous. En savez-vous plus que moi, Alfred… ?

— Laissez-moi retrouver mon souffle…

— Tiens… ! Renata qui court sans se soucier de sa robe… Y êtes-vous pour quelque chose ? Racontez, je vous prie !

— Pas le genre de récit que vous affectionnez…

— Qu’en savez-vous ? Racontez toujours…

— Mes bras n’en peuvent plus… L’acier de ces roues est bien trempé !

— C’est le chemin qui l’est, voyons ! Pourquoi cette solitude ? Élise est payée pour vous…

— Occupée par les bagages… Les nôtres et ceux qu’Hélène associe à la valise de Roger…

— Il emporte les manuscrits de Julien ! Mais en cas de naufrage… ? Un déraillement… un crash… Plus rien à lire… Ce serait… Oui, au fait : qu’est-ce que ce serait ? D’après vous…

— Quentin est parti avec le Guéridon Damasquiné

— Qui ne le connaît pas par cœur ici ?

— Moi…

— Vous avez oublié… ? Je peux vous aider…

— Combien de versions d’après vous ? Et la domesticité par-dessus le marché !

— Vous oubliez la Renata l’Heureuse… Rien sur moi…

— Je n’ai pas demandé à voyager…

— Certes… Mais avec Élise ! Et… Renata !

— Parlez pour vous… heu… cher ami… »

Je retournai dans les bois, pour chier cette fois. Pourquoi pas une exhibition ? Mais avec Renata au balcon. Quoique surpris dans cette position, le passant ne songe nullement à une pratique déviante. Il craint de se montrer indiscret. Mais si vous avez la main sur la queue… Belle nature à peine mouillée par une averse qui n’a pas duré, juste de quoi arroser le potager et redonner à l’odorat le goût des choses simples et par conséquent saines. J’ai appris ça moi aussi. Le passant vous plaint si vous peinez sur le chemin, les bras gonflés d’un effort qui vous mange le cerveau. Il veut pousser, mais prend la tangente comme s’il n’était pas tombé sur vous. Ici, propriété privée : on ne risque pas de rencontrer l’étranger. Les buissons occultaient mes fesses et ce qui en sortait, car je ne chiais pas dans le popo, histoire d’épargner Élise qui songe alors à une récompense, car elle a accès aux antichambres des pharmacies. Jamais pratiqué le shoot sans une experte à mon service. Mes rares cheveux se laissaient secouer par la brise. Je voyais la rivière par-dessus les buissons. Le balconnet du Temibile m’offrirait des spectacles plus convenus. Je me posais des questions au sujet de la promiscuité prévue entre les balconnets. Des centaines de balconnets à tribord. Et ces gens accoudés ou brandissant leurs caméras dans un sens ou dans l’autre. Voyage aux circonstances prévisibles, comme c’est écrit dans le prospectus. Le commis de l’agence nous avait projeté un film sur le mur entre deux affiches. Scénario. Insérer mes rushes entre ces scènes de bonheur. Je reviendrais avec du cinéma plutôt que des notes matinales. Renata souriant avec flashbacks entre les plans rétiniens que son cerveau entretient depuis dans son esprit de dix-neuf ans. Je n’avais jamais chié avec autant de clarté.

« Elle court comme une sportive, dit le comte. Je reconnais les athlètes à la fluidité du mouvement. Chaque effort est prévu. Pas plus d’une fraction de seconde pour cliquer sur le lien qui promet la victoire. Et elle n’est jamais facile.

— Vous avez pratiqué… ?

— Les bois seulement. Sans l’épreuve des pentes et de l’instabilité des sols en montagne. Les pas ralentis par la profondeur des coulées venant des champs adjacents, avec troupeau dessus, et les véhicules qui m’appartiennent, conduits par des spécialistes qui ont l’esprit sportif. Voyez comme elle lève le genou. Presque sous le menton. Petite sans-culotte qui connaît les mérites du chant profond et pratique les variantes du chico. Nous l’avons ramenée de Barcelone où sa famille arabo-judéo-andalouse avait pris racine après la Guerre. Elle volait l’étranger, comme à Grenade où j’ai perdu la tête dans les ruelles du Sacromonte… Cuevas et zapateo. Je me suis fait enculé par un beau Gitan qui avait perdu ses parents et leurs biens.

— Enculé… métaphoriquement… ?

— De quoi nourrir le récit de mon existence en tout cas. Ma condesa et la petite contesa. Puis Hélène a eu cette idée saugrenue d’épouser un Labastos qui usait du nom de sa défunte épouse (qu’il a assassinée selon Frank Chercos) pour signer sa production inédite toujours malgré mes relations parisiennes. Faut-il qu’il fût un mauvais écrivain ? Renata avait dix ans. Je la considérais alors comme ma propre fille. J’ai même eu l’impression de l’avoir achetée à Pedro Phile… Je ne me souviens plus des détails de la transaction. Mais de retour au Château, elle a rejoint la brigade en cuisine et a appris à peler les patates et à récurer les cacharos. Hélène ne voulait pas d’une fille.

[Ici, le comte confond sa défunte épouse avec sa propre fille. Lapsus. Le cours de la conversation en est changé. Je dis ça pour ceux qui…]

— Elle en aura peut-être une si Roger…

— « Son membre est couvert d’écailles de poisson et sa semence à l’aspect de la cendre… » Je cite Quentin… Vous auriez pu être fier de lui si elle avait voulu… Mais vous êtes ici chez vous, Alfred. Je vous y reçois comme un membre de la famille.

— (Entre le moment où je me suis aperçu qu’elle était au spectacle de ma caresse et celui où elle a pris les jambes à son cou, j’ai éjaculé avec un plaisir tel que j’en ai momentanément perdu la vue et l’ouïe. Rien sur mon pif ni ma langue. La peau réduite à cette part de moi-même soudain intériorisée, comme si je n’étais plus que ça…)

— Elle n’est plus là ! À peine le temps pour moi de confirmer mes sentiments à votre égard par une franche poignée de main, elle a disparu du champ. Comme éclipsée par l’ombre des hortensias en chaleur. Vous sentez comme la pluie est discrète… ?

— (Je ne la désire pas, sauf comme témoin. J’en parlerai à Élise, à sa perversion exemplaire. Nous aurons ce voyage et ma douleur s’éteindra comme le foyer qui couve cependant. J’imagine déjà les heures passées à attendre. Le Temibile croisant au large de ce qui demeure de nos racines historiques. Des lazarillos en main. Connaissance des guides qu’on n’enseigne pas à l’Université. Revenant avec ces pages glacées en technicolor. Architectures des images plus révélatrices du piège touristique que leurs contenus de pierres et de fontaines. Je ne serais pas jaloux des regards concupiscents portés sur les promesses érotiques de cet être encore raciné dans son enfance. Je n’en suis pas amoureux. Je veux l’acheter moi aussi. Ma part sur elle. Pedro Phile exerce-t-il encore son pouvoir ? Cher comte, je me doute que vous ne me dites pas tout. En cela, vous n’êtes guère différent de ceux qui vous quittent, temporairement ou de façon définitive. Je vous souhaite un bon tir d’été !)

— Je n’ai pas entendu la clochette du déjeuner… Et vous ? Ma langue choisit le goût plutôt que le verbe. N’est-ce pas ce qui nous différencie ? Car nous avons beau demeurer les meilleurs amis du monde, il n’en reste pas moins que chacun s’applique à nous séparer… en commençant par notre belle Hélène…

— Comme vous y allez !

— De quel sens m’entreteniez-vous avant que je vous interrompe… ?

— Le sixième… Mais rien à voir avec des PES car l’organe concerné est à la portée de nos mains…

— N’est-il pas alors question du… toucher ?

— Comme vous touchez votre langue avec la viande de vos proies ou le vin de vos vignes…

— Je vois…

— Non… C’est elle qui voit. Même si elle ne veut pas voir, elle voit ce qu’elle regarde. Comme si dans ce domaine elle avait dix ans d’avance sur moi…

— Neuf, si je compte bien… (soupirant) Enfin… vous verrez bien… La Compagnie promet quelques semaines incomparables avec ce qu’on peut attendre du train ou de l’avion. Avec l’assistance d’une nounou expérimentée dans un tas de domaine tous plus prodigieux les uns que les autres. Et en prime une adolescente qui s’y connaît elle aussi. Vous allez être chouchouté ! Mais je ne vous envie pas. Loin de moi les voyages ! Ces souvenirs ne me hantent même pas. Je n’ouvre pas les albums. Il n’en manque pas dans le fatras auquel Hélène tente de donner un sens. Mais n’a-t-elle pas autre chose en tête par les temps qui courent… que fait courir ce Roger Russel qui les poursuit en vue d’un tir dont nous ignorons vous et moi les conséquences ? Est-il temps de nous débarrasser de lui… ?

— Nous en parlerons à mon retour. J’aurais bien changé, vous verrez !

— À temps pour l’Ouverture ! Mais d’ici là, j’aurais le temps de me décomposer…

— Vous oubliez le tir d’été…

— Y prendrai-je autant de plaisir que vous avec vos compagnes… heu… vos accompagnatrices ? »

Ulysse a fait un beau voyage et ça l’a rendu heureux, quoiqu’il végète en ce moment dans la Malebolge avec ces semblables (XXVI, XXVII). Dieu seul sait ce que me réserve l’avenir au-delà de l’espérance ! Ce Dieu que je porte en moi comme un fardeau. D’abord assis sur mes épaules d’enfant, puis pénétrant en sodomite éclairé par la Durée. Dieu sans morale à son arc. Un dieu de l’action ou plus exactement dit de ce qu’on peut savoir du geste et de ses conséquences. Pas même idée ni personnage. Pourquoi donc personne ne m’a confié une mission, genre Mason et Dixon ? Les compétences m’illuminent et on me voit de loin. Personne sur le pont. Des femmes en recherche ou en attente. Peaux flasques aux endroits les plus propices au lèchement. La langue hésitante des visiteurs. Mots convenus. J’écrirai ces conversations. Rien entre les actes. Des gouffres de silence. Revenez du paradis pour retrouver le sens de la tragédie. Sinon vous vous mentez à vous-même. Et alors les autres vous croient.

« J’ai aperçu d’innombrables bagages dans les couloirs ! dit le comte initiateur des conversations. Cela fait, si je compte bien, un nombre tout aussi approximatif de voyageurs… Vous êtes-vous comptés, les amis ?

— Papa ! Tu vas encore nous communiquer ta tristesse de veuf malheureux en amour…

— Ce n’est pas faute de travailler à ne plus me sentir seul parmi vous… À quand le prochain Surgères ?

— Mais ce sera un Russel, papa !

— Sauf si c’est une fille…

— Même si c’est une fille… L’État civil… La leggia

— Nom de Dieu ! Plus de Surgères après moi !

— Tu oublies Quentin. Son nom d’artiste… Il l’a choisi lui-même. Tu n’as même pas apprécié le message à sa juste valeur…

— Tu n’en pleures pas toutes les nuits… Et puis cet État civil dit le contraire… Qui retiendra un nom s’il n’y figure pas ?

— Faute de fils avec maman… Pas la mienne… (se rattrapant illico) Pas ma faute ! (car le comte avait tiqué) Ni celle de maman non plus…

— La mienne alors ?

— Ce que tu portes en toi… La lignée depuis des siècles…

— Comme eux tous ! (nous désignant) Voyons… (prêt à en rire) Qui donc n’a pas de fils à son actif… Alfred, ne levez pas le doigt !

— Ne faut-il pas en effet que le père recherche son fils où qu’il se trouve ? »

Dis-je, le nez dans mon assiette. Ainsi décide-t-on du silence. Un goulot chanta. Plus tard (comme on dit dans les romans qui n’ont rien à voir avec la Comédie et son miroir d’Alice), je coinçai Renata dans un angle de pierre moussue. Je saisis son petit menton entre le pouce et l’index :

« Qui t’a ordonné de venir avec nous ? Madame ?

— Je fais ce qu’on me dit ! Je suis nourrie pour ça…

— On ne te paie donc pas ?

— Des clopinettes depuis que Pedro m’a laissée tomber…

— Il t’a vendue à ces gens… Pourquoi ne pas le dire puisque tu le sais ?

— Pourquoi le dire… à vous ? Qu’est-ce qui vous autorise… ?

— Tu as la langue bien pendue pour une manola

— Je n’en suis plus une !

— Sans argent de poche… ? Tu connais Yoyo ? Voilà ce qui arrive aux petites putes quand elles vieillissent.

— Leçon de morale maintenant !

— Qui t’entretient ?

— Madame. Monsieur. Personne d’autre. Je vous dis que Pedro…

— Où est Quentin ? Ne me dis pas que tu n’en sais rien.

— Vous me faites mal ! »

Peut-être. Mal. Je sortis ma queue de sa niche en soie imprimée.

« Regarde ! »

Elle sourit.

« Ne touche pas !

— Pourtant…

— Nourrie, logée, blanchie, mais pas payée pour le travail qu’on exige de toi. Regarde !

— Je ne fais rien d’autre !

— Exigeras-tu que je te paie ?

— Monsieur fera ce qu’il voudra…

— Me feras-tu chanter ?

— Mais enfin, monsieur !

— Qui menace ma tranquillité d’après toi ?

— Je ne sais pas.

— Dis-moi où est Quentin ! Je te récompenserai…

— Comment ?

— Veux-tu de l’argent ? Ma queue ? Un baiser… ?

— Je me tairai… J’ai trop honte…

— Mais ne sais-tu pas déjà vivre avec la honte, petite pute ?

— Oui ! Je sais ! Vous aussi vous savez ! La preuve ! Laissez-moi !

— Nous aurons bien le temps en voyage. Penses-y, petite salope ! »

Pas même une crise de larmes. Ni fuite. Elle attendit que je souille son petit tablier amidonné. Tout juste si elle ne me remercia pas. Elle s’éloigna sans donner signe de colère ni de désespoir. Très différente de moi. Dans les mêmes circonstances (à peu de choses près), j’ai perdu la tête et l’hôpital m’a reçu sans autre suite qu’une ordonnance. Depuis, je confie ma destinée aux substances censées me remettre debout quand je tombe. Mais elle n’avait pas frémi. Seule sa voix avait exprimé sa capacité à se rebeller en cas de piège refermé. J’en tremblais. Jambes coupées, je rejoignis ma chaise dans l’allée. Cul nu pour m’adonner à la chiasse qui, une fois de plus, traduisait l’état mental qui était en train de prendre la place de mes superfluités. Élise me surveillait derrière une fenêtre. Elle dut s’étonner si toutefois elle n’avait pas assisté à ma scène avec Renata, au deuxième acte de notre comédie. La fenêtre s’ouvrit dans un fracas de vitres mal fixées.

« J’arrive, » dit-elle.

Nous irions à la rivière. El río se lo llevará.

 

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