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 Article publié le 21 avril 2024.

oOo

La femelle s’inclina. Une légère crispation déforma son museau fardé de blanc où le rouge vif de ses lèvres semblait pisser le sang comme une blessure. Ses doigts de branleuse longs et fuselés prirent la bite en trompette jusqu’à sa bouche.

Lui, debout, la queue en l’air dure comme une merde de chien constipé, les mains enfouies dans les manches de son kimono, ferma les yeux. Sa respiration montrait qu’il était bourré mais de ce trop- plein d’alcool, il s’en battait les couilles, ça ne l’empêcherait pas de lâcher son foutre dans la gorge de la morue.

Elle, jolie pute gauloise déguisée en geisha, leva les yeux vers celui qu’elle suçait. Il était beau, grand, la quarantaine. Il se tenait comme un seigneur se tient devant une bonniche. Elle n’aimait pas. Elle n’aimait pas parce qu’elle était issue d’une génération de bonniches de mère en fille. Aujourd’hui elle était geisha égarée dans un bordel au Japon. Elle se faisait appelée Okuga…

- Allez, allez, hurla-t-il. Ses mains tirant sur les cheveux de la bécasse teints en noir.

Elle le pompait parce qu’elle avait peur. Et parce qu’elle n’était bonne qu’à ça. Sucer. Elle avait peur de ses mots balancés comme des poings dans la gueule. C’était une bête, une sale bête de la pire espèce.

- Suce !

D’un geste brusque, il saisit une bouteille posée sur le guéridon rouge. Et siffla le saké tiède d’un trait. L’odeur de l’alcool de riz se répandit dans la piaule. La pute marqua un frisson, un dégoût. Quasi un haut le cœur. Mais elle se ressaisit aussitôt. Les yeux de la bite avaient croisé les siens. Ce mec allait la massacrer. Suce, suce, suce… Et tout ce que tu veux, mon salaud

Il avait reposé la bouteille, et s’essuyait la bouche avec la manche de son kimono. Il leva la main prête à la faire retomber sur la pompeuse fardée dont le ventre gargouillait de terreur.

 

Une semaine plus tôt, il s’était écroulé d’un coup sur la natte de paille de riz après avoir joui fort dans le gosier d’Okuga. Qui en tremblait encore. Le chien ! Le chien dressé à sodomiser les femmes. Un molosse qui l’avait emmanchée tandis qu’elle suçait. Elle avait senti le gland de la bite du mec gonfler comme une chambre à air géante quand le clébard l’avait enculée. Un vrai bonheur de tête pour lui qui baignait dans l’alcool. Elle en avait plein la bouche. Il jouit, feu de sa bite, mort de plaisir. Et tomba. Le chien qui s’était répandu coulant lui aussi vint renifler en couinant son maître inanimé. Mais l’animal ne l’avait pas empêché de faire les poches de l’ivrogne, d’une main vive et experte. Elle en avait ramené une clé USB que Kenna la maquerelle avait exploitée tout de suite. Avec satisfaction. En conséquence, Okuga avait reçu l’ordre de faire de son cul un sémaphore. Un pot de miel où engluer le frelon.

Et il était revenu. Toujours bourré ouf, mais sans son clebs. Et pareillement, il jouit comme un forcené en enfonçant ses doigts dans la tête de la pute prête à éclater et finir pastèque baignant dans son jus. Comme la fois dernière, il s’écroula sur la natte. Avec une lenteur presque comique.

Il ronflait. Elle défit la ceinture du kimono que cette épave avait enfilé par-dessus ses vêtements occidentaux. Poches. Poche intérieure. Rien. Elle fit la moue en prêtant une oreille au bruit des autres putes qui dans les chambres voisines poussaient des soupirs en masse frelatés.

Il se réveilla. En la regardant comme hébété. Elle s’était vêtue. Et sa beauté était fastueuse. Il ferma les yeux pour la déshabiller, des seins magnifiques aux pointes dressées, se souvint-il, un cul d’une blancheur de lait et d’une ampleur à faire bander un mort…

Il lui demanda de l’eau pour se rafraîchir la gueule. Elle lui prépara ensuite une décoction de clous de girofle servie brûlante.

- C’est quoi ton nom ?

- Okuga, maître.

- Maître ???? Tu te fous de ma gueule !

Il l’attira vers lui par la taille enserrée dans ses pognes.

- T’es bien bandante ! Je donne ce soir une réception chez moi. Tu viens ?

- C’est un honneur…

- Arrête ton cirque ! C’est d’accord ?

- Ce n’est pas moi qui décide.

- Va me chercher la grande pute !

 

C’était une maison bandante, jolie, au toit de chaume, entourée d’un beau jardin qui courait sur le flanc d’une colline de Sumida-Ku. Elle en admira les fleurs qu’elle aimait, des souvenirs mouillés du jardin familial sis dans sa Bretagne natale. Fleurs, arbres, rochers enveloppés dans le murmure d’un ruisseau. Quelques pins tourmentés. Et au loin les eaux couleur d’argent de la Sumida.

Elle entrait dans le salon quand elle l’aperçut. Elle n’oublia pas de s’incliner devant le tokonama et d’admirer le kakemono qui trônait au-dessus d’un bouquet de fleurs massif.

À mesure qu’elle avançait l’angoisse la saisissait à la gorge. Un lien de plus en plus serré à l’approche du seigneur et maître qui l’attendait les bras croisés. Il était seul, désespérément seul !

- L’air te fera du bien, hurla-t-il, en l’entraînant par le bras jusqu’au kura qu’on apercevait au fond du jardin.

En passant le seuil du kura, qui habituellement était construit pour abriter la bouffe et des objets de valeur, elle vit tout de suite qu’il n’y avait rien d’autre qu’une montagne de viande, un océan de muscles et de graisses mêlés.

- Je te présente Yakaki, dit-il, dans un ricanement, qui va s’occuper de ton cul. À moins que tu parles. Tout de suite. Allez, ouvre-la ta gueule.

Yakaki se leva. Il était à poil. Des cuisses grosses comme dix cuisses, un ventre à mille plis et un chignon sur la tête. Il bavait en se repassant le supplice à venir, le cerveau en ébullition, la bite grosse comme une grosse cuisse courte montrant sa trogne violacée sous les plis de la graisse.

- Parle !

Le sumo arracha les vêtements de la pute. Furieux d’écume. Rage éplucheuse. La blancheur de la sacrifiée luisait, magique, divinement belle dans le kura. Le maître bandait lui aussi et commença à se branler.

- Va, va, gueula-t-il !

La bête fit tourner la pute au-dessus de sa tête en poussant des grognements préhistoriques. Un tigre ! Elle pesait rien dans ses mains. Une plume. Un souffle. Une morte déjà.

Il la plaqua au sol, et en passant une pogne sous elle, lui fit ressortir le cul en levrette.

- T’as pas idée, dit le maître, en approchant avec un truc à la main.

Une énorme verge de fer hérissée de lames de rasoir. Une trompe d’éléphant, un délice amour et ogre.

- Alors ?

Le sumo l’enfila sur sa queue.

Silence au carré.

Et entra dans la pute.

Qui fit comme le ticket de Burroughs : une explosion !

 

Jacques Cauda

 

 

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