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Article publié le 28 avril 2024. oOo De la mer embrouillée Infâme-infime imbroglio Perdu dans une goutte d’eau Une larme peut-être Et chevaux galopent A contre-temps dans les massifs de fleurs Du château de Chenonceaux Si Cher à mon cœur Depuis que Diane y vint et revint Maintes fois, La Bâtisseuse Mince écheveau Temps coulé A pleine brassée Vagues affrontées Ressac de la nage A contre-courant De ton époque Sous la neige déjà Dans les eaux chaudes De Baden-Baden A Caracalla-bis Ce 24 décembre 1991 De tous temps J’aurai admiré l’ampleur béante De quelques vallées perdues Douces reculées enterres jurassiennes Pour m’attacher toujours A la karstique présence Des dolines de mon pays A la discrétion vouées D’une terre mésusée Par tant et tant De crimes inexpiés Durable L’image insensée Cette fichue barque amarrée à la mer déchaînée Elle et elle faisant corps Sans abri aucun Sous les vents mugissants Uns wiegen lassen Wie auf schwankem Kahne der See… Ah le roseau pensant ! Ein schwankes Rohr, Dünn und biegsam ! Tu te souviens ? Combien lourde alors était La pesée des mots vacillants ! Dans l’entrelac des lacs de ton Jura natal Entre pleine eau lustrale baignée de lumière automnale Ah les eaux bleues et blondes ! Et l’épais étai des marais circonvenait Le lac Saint-Point C’était tout autant La lumière rieuse des vaguelettes Du lac de Chalain dans l’été brûlant Lacustre présence ! (Ah la vigueur de nos brassées Dans les eaux encore froides pour la saison !) Que l’article lu assis en tailleur ce même jour Dans la fournaise de ce mois de juin 76 Annonçant la mort de Martin Heidegger Qui, de dépit, te vit jeter à terre Le journal en son entier Tu ne savais rien, alors, Du vilain bonhomme qu’il était ! Une barque solitaire-solidaire de la mer Battue par les flots Misérable coquille de noix Désespérément insubmersible Ce serait donc cela, Ton existence ?
Jean-Michel Guyot 16 avril 2024
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