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Article publié le 19 mai 2024. oOo Brut ce bruit
A mi-chemin Entre le chaud et le froid D’un Michaux soufflant le chaud et le froid Allègre presque, sinon guilleret N’était l’effroi Qui se disperse Frétille-scintille Dans les eaux de Philippe Mion Aidé dans ses efforts acousmatiques Par le grain de la voix de Marin de Charrette * La nature est bruitiste Mais pas le signifié du misérable mot pour la désigner Ah mais il y a quand même le De natura rerum Ça, ça me parle Les atomes en goguette et tutti quanti ! C’est justement tout le problème La musique qui parle Ventriloque à sentiments Bauge à émotions Beurk, c’est franchement dégueulasse Mais les humains aiment ça Je veux dire, ces implants en forme de minuscules miroirs Qui leur pendouillent-miroitent dans les oreilles Faut dire que la culture pop Est transhumaniste Depuis ses visqueux débuts Cabarets et grand guignol rock n roll Music-hall et french cancan
Ta culture pop, gros con, Elle n’entend qu’elle-même Elle pique des thèmes à droite et à gauche Dans la musique dite classique Et tu appelles ça de l’art Mon pauvre Guy, Ah mais j’oubliais : Vox populi, vox coni Et vogue la galère du franglais Accommodé à toutes les sauces ! * Ce presque rien Présent dans le rythme Syncope Qui presse le pas N’opprime ni n’oppresse Rien ni personne ici Dans la vacance du poème Encore et toujours à venir
Vacance toute relative Aux bruissements dans tes oreilles Ici en terre cévenole Aulnes et chênes-liège Lorgnent sur les eaux tranquilles de l’Homol Frémissent-s’embusquent Dans le regard affairé De quelque secret sourcier Rompu aux tours et détours de l’invisible
Mais, oh regarde ! Artémis elle-même, passe en coup de vent Se prend à froncer les sourcils C’est tout dire, non ? La baguette de coudrier a reverdi Dans les mains du sorcier trop soucieux de bien faire Qu’il en perd le Nord Yen a marre de ce Sud paré de toutes les vertus !
Ce presque-rien N’opprime ni n’oppresse Rien ni personne ici, ah vraiment ! Dans le poème ultra vacant Fait résonner plutôt encore et encore l’anacrouse Du vol inchoatif Eternellement
Presque rien A peine oppresse la poitrine opulente De la déesse quelque peu gênée par ce délicat corset D’ombres et de lumières Lesquelles savourent dans tes yeux à toi L’instant entre chien et loup Qui voit les dunes s’oublier les unes dans les autres Mais quoi de plus collant que le sable encore chaud Sur une peau d’ambre ?
Orgie du sens tous sens réunis Déhiscence de ce fruit mûr assorti au néant Comme il sied par les temps qui courent Aux bruits bruts qui s’entendent A travailler en amont du sens * Je suis la cheville-ouvrière de tes pas Dans la grande mécanique terrestre Souple et languide, ferme et solide
Ainsi parlait la parole Le soir venu sous la treille Un broc de vin gris rempli Encore et encore En compagnie De la terre et du ciel
Toi et moi lévitions sur la terrasse A claire-voie la terre et ciel Cul par-dessus tête
Moi, c’est toi, Répétait à l’envi le poème Dans un vertige
Au petit matin Oliviers et figuiers ici, dans le pays, En terre cévenole Et la vigne bacchique Et le thym, le romarin et la sarriette à l’unisson Grésillent dans la garrigue Sous les coups de cymbale du soleil levant
Ah brut ce bruit Vraiment
Jean-Michel Guyot 14 mai 2024
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