« Frère Jacques, dormez-vous ?
Frère Jacques, dormez-vous ?
Sonne la patine
Du mensonge,
Du mensonge… »
Mon voisin est athée.
Je le suis moi aussi,
Mais ça ne se voit pas.
Je suis discret
Comme une luciole
En plein jour.
Mon voisin taille la haie.
Le soleil est haut.
J’ai sommeil,
Sommeil de l’après-midi.
Un curé est mort.
Mon voisin est content.
Il n’a jamais tué de curé.
Il n’a tué que des fellahs
Du temps que c’était un devoir
Avec option médaille,
Reconnaissance de la nation
Et gloire des petits-enfants…
Parce que les enfants, n’est-ce pas ?
« Vous ne le saviez pas ? »
Non, je ne le savais pas.
L’été, je profite du soleil.
Je n’écris plus, je ne parle plus,
Je redeviens bête.
La tête d’une marguerite
Saute sous le sécateur.
« Frère Jacques, dormez-vous ?
Frère Jacques, dormez-vous ?
Sonnent mes mimines,
Plus d’curé !
Dieu est mort ! »
Il voulait parler de celui qui,
Faute d’exister,
N’en finit pas de mourir.
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