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Article publié le 15 septembre 2024. oOo Il y a eu une époque de tempêtes à Royan, où les cieux déchaînés se mêlaient aux vagues furieuses, et moi, sur le port, j’étais une âme errante, complètement reliée au vent et aux flots tumultueux. Pendant des semaines, j’ai vécu dans une hallucination perpétuelle, chaque souffle du vent, chaque éclat de l’écume me transportant dans un autre monde. Puis, dans l’obscurité la plus profonde, j’ai ouvert les yeux. J’ai compris alors que je faisais partie d’un tout infiniment plus grand que moi, une parcelle de l’Univers, intimement liée à chaque être vivant. J’ai senti chaque cellule de mon corps vibrer, et j’ai extrait de chacune d’elles la mémoire psychologique enfouie. Je me suis abandonnée à Dieu, c’est-à-dire (sive) à la nature elle-même. J’ai offert mon corps à la forêt, à l’océan. J’ai flotté entre les planètes, portée par des Visions célestes. Je me suis sentie comme un animal parmi les autres, une étoile dansante dans l’immensité cosmique. Le monde autour de moi a commencé à paraître irréel, comme un décor fissuré, une illusion fragile. Je me suis mise à écrire des récits ésotériques. Enfin, j’ai compris que la société n’était qu’un théâtre, un jeu d’ombres et de lumières, où les relations et les origines se mêlent et se démêlent. Depuis ce jour, je ne crois plus à rien, même pas à la mort. Aujourd’hui, “je” n’existe plus. Je suis le Cosmos, une lune parmi les lunes, un chat errant dans la nuit éternelle. Bien sûr, des ombres se glissent entre les rayons de lune, des murmures inaudibles se perdent dans le souffle du vent. Mais, dans le silence de la nuit, je sens une présence, une force invisible qui me guide. Mes chats, avec leurs prunelles mystiques, semblent voir au-delà du voile de la réalité, et leurs regards me rappellent que l’inconnu est toujours là. Ainsi, je continue mon voyage spirituel, vers l’Illumination.
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