Deux petits poèmes s’en vont bras dessus, bras dessous

Sur le chemin de lumière

Qui oserait jamais les séparer ?

Pas même le vent, murmure la lumière

A leurs oreilles fines

Au loin, regarde, voici qu’approchent

Les deux sœurs dont tu as rêvé

La nuit dernière

Il y a loin de la main aux lèvres

Ainsi tout ne commence-t-il pas par un signe d’amitié de la main

Lancé au loin ?

Main fertile

Ainsi déployée dans l’abondante verdure du bocage

Signe le commencement d’un élan

Le poète reprend son souffle

Se rengorge

Devine les seins qui durcissent

Toute poitrine gonflée d’ardeur novice

Prête, non loin, à se dénuder

Pour saluer le soleil d’été

Dans le matin calme

Delphine avance masquée d’abord

Et tout sourire s’assied sur le banc de pierre

Frais encore de la nuit de juin

Durant laquelle elle rêva cet adieu aux lourds nuages d’orage

Qui maintenant à la vue de tous advient

Dans le clair poème de sa chair

Dans la chair vive du poème

Offerte à la main amie

Venue la rejoindre

Doux apparat de lumière

Caresses de la brise, légères,

Et suinte le désir

A la commissure de ses lèvres

Perce dans ses yeux

Une langueur qui va s’épointant

Darde bientôt ses rayons de douceur

Le dessin de ses lèvres est si net, si fin

Que les énigmes nombreuses

Feignent le temps d’une baignade dans le torrent

Qui voit Delphine entièrement nue s’adonner aux caresses profondes

De s’attarder sur son corps

En fines gouttelettes

De sueur mêlés

Aux eaux vives du torrent taquin

Delphine tombe le masque de pudeur

Avance sans hésiter dans l’eau vive

Jusqu’à la taille

L’image, un instant fixe,

Vire vers le Nord

En quête d’autres brisures-salures

D’ambre jaune aussi

Un collier d’améthyste

Pare la naissance de sa poitrine

En signe d’amour

Accordé au bleu du ciel

Pour un temp lavé de tout soupçon

Oh que vienne donc l’amant

Tant attendu

Qui saura prendre au sérieux

Cette beauté qui l’environne

Suave énigme de la chair

A la chair accordée

Enfin

 

Jean-Michel Guyot

15 septembre 2024