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Article publié le 6 octobre 2024. oOo Jacques Cauda, L’invisible ou agrandir le trou pour ne pas en sortir, Editions Douro, collection Résonances, Chaumont, juin 2024, 104 p.- 16,00 €.
Voici apparaître ici un succès damné et pour cause. Il s’agit en effet des orgies et de l’origine du monde. Soit d’une certaine manière non de l’invisible mais du mal vu ou caché, selon une exergue qui ouvre en quelque sorte le jeu : “Romulus, le cheval savant des Impressions d’Afrique de Raymond Roussel, dont la morphologie particulière de la bouche a permis à son écuyer, Urbain, de lui faire répéter sans les comprendre, à la manière d’un perroquet, les mots et les phrases qu’on lui adresse.”
C’est assurer le trou où tout se perd mais Cauda rectifie : « On interprète la lettre pour essayer de comprendre ce qu’elle cache ». Et il profite des retours à certains envoyeurs fiables (Kierkegaard par exemple) ou non. Nous entrons en conséquence dans le trou “iconoclaste ou paroxystique” où tout est permis.
L’auteur s’en délecte dans ce qui tient d’un traité scientifique et d’un déroulé imaginaire “en formes de coquillages sur le corps-femme-trou”. Cauda y avance — et si l’on peut dire — les mains libres. Et ce, en prouesses et trou-est-ce ? En effet dans la tentative de capture d’un tel lieu, tout se joue à la fois en tant que présence et absence. Le voyou des lettres et de la peinture les explore avec jubilation pour savoir enfin de qu’est voir et voir le non visible ou encore apparaître et disparaître. Entre spiritualité et phénoménologie, origine et fins, les mots grouillent selon diverses voies de l’enfance, jusqu’ aux coquillages — vides ou non —, au jazz. Mais la liste n’est pas fermée, tant s’en faut. Et pour couronner le tout avec une partie à l’anglais(e).
L’impossible est tout nu pour que le trou se voit en de multiples pérégrinations, y sortant, venant, revenant en menant des trahisons via diverses divagations de l’astrophysique à la politique. Histoire si besoin pour cet auteur mâlin d’asséner in english le coup du lapin. : “L’invisible, or the invisible, is a concept that has been explored and debated by philosophers, scientists, and artists for centuries. It refers to something that cannot be seen or perceived by the human senses, yet still exists.”.
Le moi lui-même (himself pour tout dire) n’est qu’ombre ou trou enfoncé jusque dans la tête du sus-dit — voire de la suce dite. Mais de facto tout peut être perçu d’une manière ou d’une autre. L’inverse est vrai aussi. C’est là expliquer le monde telle une orange sanguine ou rose mais toujours alanguie.. C’est du parfait Cauda : il a l’art de tromper bien des vigilances. Tout compte fait la faim multiplie non seulement l’I.A. pour les hommes grands ou moyens. Fonçons ! |
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