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Shaman's blues
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 Article publié le 20 octobre 2024.

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Sa voix portait et on l’écoutait.

Large audience, public nombreux pour une musique bluesy facile d’accès et pour une voix puissante, bluesy en diable, crooneuse-crâneuse parfois, de plus en plus rauque avec le temps, alcool oblige.

Voix portée par la ferveur d’un public.

Au fil du temps, trop de frasques, trop peu de musique noyée dans les vagues de spectateurs, et des mots, encore des mots pour haranguer le public, chauffer la salle, provoquer l’émeute qui renversera la parole, la rendra inutile face au chaos.

Impasse.

Délaisser le chant, fuir le public, ne plus donner de concerts, ne plus y semer le chaos, demeurer dans un face à face avec les mots, rien que les mots.

Poésie.

Faible audience, douce concentration, transe sans danse, légère mais prenante. Besoin de renouer avec des émotions fortes.

Le shaman avait le blues. Le blues a tué le shaman.

Manière de dire idéaliste qu’une société entière, par le truchement de ses flics et de ses juges, s’est payé la tête d’un poète, parce qu’il a exhibé sa bite sur scène.

Un poète en mal de reconnaissance littéraire et le chanteur adulé d’un groupe de rock célébrissime, deux personnages pour une seule et même tête.

Un poète-chanteur, un auteur-compositeur-interprète comme ont dit pompeusement en France, le pays qui n’a pas inventé le blues mais qui a su faire bon accueil au jazz plus poli et plus présentable.

Paris se voyant comme une capitale des Arts et des Lettres, des Lettres surtout - ah foin de la musique ! les Français, dans leur grande majorité, ne sont pas mélomanes - certains mauvais esprits se plurent à penser sans doute qu’y mourir était une bonne chose pour « un homme de mots », tel qu’il se définissait.

Quitte à mourir, autant que ce soit à Paris… Billevesée que cela. Il n’y a pas de bon endroit pour mourir. Laissez cette pensée aux esprit religieux ! Oui, je sais, depuis quelque temps, cette engeance relève la tête et le mysticisme meurtrier a le vent en poupe. Ce sera sans moi, mesdames et messieurs. Allez tous vous faire foutre !

 

Jean-Michel Guyot

22 septembre 2024

 

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