Jehan van Langhenhoven, « NORA (puzzle de littérature et de mort), Éditions Douro, Chaumont , 2024, 110 p.
Personnage central et immortel du narrateur, reporteur à ses heures, Nora se sera toujours méfiée, Certes Morituri la Salutant en se remettant à diverses fluctuations prémonitoires quittes à « hurler avec les loups ou bien de déraciner les montagnes ».
Mais ce narrateur en pince autant pour le verbe que pour elle sans jamais se remettre aux torves conjugaisons des romans de gare avec coups flingue et coïts arrachés à la volée.
L’auteur continue à ignorer ce qu’il en fut des traits, épanouis ou convulsés de Nora et refusant de se limier à son sujet à un dernier regard. Son système est aussi habile que pervers respectant les temps plus ou impartis.
Entre fausse foutaise et une certaine déliquescence un tel héros prouve ses inépuisables facultés quitte à se rassurer à nous faire croire de pareilles balivernes.
Son verbe se feint d’amnésie mais c’est tout le contraire : tout reste affaire de mauvaise foi et de basse supercherie pour jouir d’une forme de lucidité mais d’incarnations programmées.
Tout ici reste exquis au sein d’une telle visionnaire, pour accéder à un chant du cygne, son irrévocable dernier couac mais bien plus de ce qui existe avant restituant ainsi aux parfums et dessous des femmes des errances du côté du Quai des brumes.Et ailleurs.