|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 17 novembre 2024. oOo entre les images d’Hiroshima mon amour et les images de la Médée de Pasolini entre les images de femmes tondues ou infanticides les femmes honnies les femmes perdues faire de la beauté lyrique à partir d’une femme tondue après la guerre ou faire un film à partir d’un fait divers et défaire tous les consensus masculins (une histoire de cinéma et de littérature de femmes et d’insoumission) regard caméra de l’avocate finale comme un j’accuse très blonde aux yeux bleues l’avocate mais femme avant d’être avocate mais femme délibérée et avec combat entre les images de home movie la mère la fille la journaliste et sa mère muette et la journaliste enceinte avec la peur et l’autre mère la désertifiée la sans-fille la tribunalisée et Médée en accéléré comme un désastre une destinée mais dans le calme déconstruit entre le Sénégal et Paris l’Afrique pasolinienne la folie durassienne un visage de femme noire au tribunal dans un film de procès plus psychologique que judiciaire et toutes les maternités sont interrogées et la juge écoute et regarde ne dit rien écoute et tous écoutent ce que les femmes peuvent faire en contre-logique il est question de sorcellerie de dépression de quelque chose de non-humain quand l’humain vacille et démérite quand l’humain prend la tangente et tue la femme noire au visage très lisse ancienne étudiante enfermée chez l’homme beaucoup plus âgé c’est un fait divers dit-on c’est véridique et ça troue toutes les consciences pourquoi une mère infanticide ça ne s’explique pas ça se condamne hors champ le cinéma n’a pas besoin de filmer la fin le tribunal rendra sa justice humaine et rien de plus jamais n’expliquera le geste la mère infanticide la Médée ancestrale et les responsabilités des hommes dans toutes ces histoires de femmes tronquées de femmes menteuses et folles de femmes plus perdues que leurs propres histoires juste laisser un bébé sur la plage avant la marée montante retourner à l’hôtel et partir et puis plus rien avec la nuit de cinéma et la folie du cinéma avec la journaliste noire et la mère noire qui ne disent mot et s’affolent de leur seul devenir de leur mère et de leurs enfants de leurs maternités déconstruites le cinéma ne juge pas la mère infanticide le cinéma filme la société qui juge la mère infanticide et puis se tait avec toutes ses images très tranquilles se tait nous sommes toutes des monstres et migrent les cellules chimériques entre le corps de la mère et le corps du fœtus (des chimères monstrueuses) la chimère est l’hybridation de toutes les mères réunies les mères précédentes les mères mauvaises et les mères bonnes toute une génération de mères dans les cellules et cette peur d’être mère comme sa propre mère d’être la chimère suis-je la mère qu’a été ma mère ou suis-je chimère de cinéma chimère polymorphe imbriquée d’images
|
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |