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 Article publié le 17 novembre 2024.

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Un haut mur ?

Certes oui, mais il y a bien plus, non ? Tu négliges sciemment le castel au-dessus qui claironne dans le ciel, et le modeste bourg qu’il protégea jadis, et ce depuis la fondation de l’empire carolingien.

Deux voix dans une seule et même personne ainsi devisent devant une image nette et précise mais en devenir en ce qu’elle n’existe pleinement que dite.

Où a-t-on donc déjà vu que les yeux projetaient des images au travers des mots ? eh bien ici même dans le poème.

Les yeux, ici, ne se promènent pas sur un tableau qui fourmillerait de détails tous plus passionnants les uns que les autres, à mettre en relation, qui plus est, tant les interactions y sont nombreuses et fécondes pour l’esprit.

Nous ne sommes pas devant un magnifique tableau de Bruegel l’Ancien, mais au sein d’un poème qui louvoie entre les mots.

Ce haut mur, ne vois-tu pas qu’il tremble de vie à en frémir, couvert de lierre qu’il est, de sa base à son sommet, qu’il présente qui plus est une légère déclivité laquelle lui permet de soutenir l’ensemble du terrain sur lequel, jadis, on érigea le castel ?

Et le vent a sa part dans cette vie, ainsi que la rivière qui coule à cent pas de là, cette Loue bien aimée que l’on connût si poissonneuse naguère. Tout paysage n’est-il pas susceptible de s’élargir indéfiniment tant dans l’espace que le temps, les détails historiques se mêlant aux détails de formes et de couleurs ?

Mais c’est un maquis, alors, qui s’offre aux yeux surchargés d’informations, l’image devenant le réceptacle de connaissances géographiques et historiques, or ce n’est pas cela un poème qui se veut digne des lieux.

Il s’agit bel et bien d’en faire tout un poème et non un roman ni une espèce d’ekphrasis pour un tableau qui n’existe pas encore ni non plus une lassante description d’un donné imaginaire quelconque d’avant l’invention de la photographie pour les besoins de la cause de quelque récit, roman ou nouvelle.

Ce haut mur attire le regard magnétique. Les yeux projettent sur lui une pluie de vocables sonores en diable qui virevoltent dans l’imagination de son auteur.

Quelques mois parfois suffisent pour entrer en résonance avec l’infini.

 

Jean-Michel Guyot

15 novembre 2024

 

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