Richard Meier, « L’Invraissemblable », Richard Meier, Editions Voix, Elne, 2024, non paginé.
Richard Meier aborder les mots, leur écriture et graphismes de diverses manières. Celle qui lui est la plus « chair » est sa part du corps, mais afin de souligner le manque d’air ou d’être de certains mots.
Sur les anges blancs des pages du Leporello pour circuler et fabriquer un monde impossible, Meier se sert soi des mots qui nous manque ou leurs parts qui font défaut comme tâches de notre existence. Dans ce but, la tribu des mots devient en disparition. Meier lutte dans ce but pour leurs glissements . Il en est toujours capable leur faisant face en sachant que nous sommes seuls à combattre avec ces mots dans ce qui reste en leur support.
C’est un combat avec soi en réalité. Meier inscrit des traces à vif et tente d’en faire quelque chose car oui, il faut bien en faire quelque chose ! Même quand ils se transforment et disparaissent. Dès lors il ne faut pas simplement lutter contre, mais accueillir comme on accueille la peau sur les os (que nous sommes parfois). Et dans cet équarrissage du livre reste la sensation d’avoir faim, le manque.
Pour simplifier : Meier bataille et déclare forfait : le Leporello est achevée par épuisement mais pour savoir ce qui est venu quitte à douterai jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’un œil puisse le remercier. Mais ici l’épuisement garde l’amour par le travail mené avec courage, joie et rage. Et un tel créateur ne s’accommode pas du convenu et du mesuré. Un geste pourrait lui ressembler mais il n’en est rien. Et si le corps est le guide pour ce travail, ol va chercher les viscères, le grouillement sourd du ventre, le nœud à l’estomac et la soif de voir. Poser une couleur par exemple sur un mot et toute la page cherche à bouger. Elle s’échappe déjà.