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![]() oOo Générique en gros plan Kim Novak s’écrit sur les deux yeux mais la caméra s’achemine sur l’œil gauche c’est l’œil l’iris le cercle qui approfondit l’image et creuse le trouble et Hitchcock s’écrit sur un seul œil Avec musique répétitive sur un œil virant au rouge s’inscrit Vertigo au centre de l’œil minuscule grossit la spirale dans notre direction alimente la folie la musique insiste S’installe le vertige quand l’image de réaliste devient image d’animation le vertige n’est pas le réalisme le vertige est la perte la réification du réel pour l’image déconstruite et mathématique à la fois la négation du visage préalable De la photo noir et blanc on bifurque pour le dessin géométrique le vertige multicolore tourne sortant de l’œil s’installe sur tout l’écran mange l’écran tourne l’écran le tourbillon bleu rose jaune violet le tourbillon D’une spirale naît une spirale d’une rosace naît une rosace du cinéma naît la réalisation de géométries plus spatiales que nos peurs Rosace spirale iris central spirale dans la spirale sur le fond noir du monde perdu rosace clignotante tournante métamorphosante Figures géométrique virtuelles tournant dans l’espace nu le vertige s’instaure dans le vide Puis revient à l’œil pour signifier écrire le réalisateur (dans toute son incapacité à défricher le réel) C’est toujours sur les yeux que s’inscrivent les noms (actrice film réalisateur) l’œil du cinéma l’œil affrontant les gouffres l’œil d’où part le vertige (dans le film le vertige se décline deux ou trois fois accroché à une gouttière caméra avançant reculant sur le gouffre de la rue ou le gouffre d’un escalier en colimaçon d’une tour conduisant au clocher d’une mission espagnole le vertige est une incapacité de fixer la caméra I look up I look down la peur oscille le monde oscille travelling contrarié expérimentation) (ou alors un chignon spiralé fixe le regard dans l’image-cinéma ou l’image-peinture du musée un bouquet telle une rosace un regard hypnotisé d’amour-manipulation d’une Carlotta déréalisée) Le vertige est une image-cauchemar flashes bleus violets une tête réelle regard fixe sueurs froides devient tête coupée à la Méliès entourée d’espace noir couleurs flashs bouquet réel image d’animation pétales explosés toutes les images clignotent la tête réelle tombe dans un puits irréel mais non elle ne tombe pas elle avance vers nous (puis corps noir ombre chinoise tombant sur toit rouge fond blanc) nous sommes les spectateurs démunis de notre propre vertige psychédélisme avant la lettre L’acrophobie se soigne de cinéma wandering à travers le monde le vertige est une petite folie jouée vécue basculant d’une femme à un homme (à l’hôpital psychiatrique regard fixe et absent l’œil ne fonctionne plus) la folie est une possibilité du vivant un déséquilibre oscillant Le cinéma comme la tentative/tentation de maîtriser le dernier vertige le tourbillon de la vie la mort décerclée I want to know who you are c’est dans l’être humain que se trouve le vertige, non dans l’espace autour mais l’homme/la femme inconnu(e) dont l’identité circulaire vacille – qui tue qui/qui aime qui /qui ment/ qui meurt/qui manipule/qui suis-je /qui est-elle Vertige abyssal que le cinéma vertige d’un profil en ombre chinoise, d’une spirale verte/violette, d’une caméra oscillante Où le mensonge dans le monde ou dans l’image Celui qui habille la femme à l’image de Carlotta joue sur le simulacre et le paraître les pensées de Judy démentent l’image préliminaire du suicide tout tombe tout tourne une deuxième lecture du film s’impose spectateurs abusés de ce que nous avons vu illusions perfectibles C’est à un vertige des images et des réalités que nous sommes conviés à un vertige que l’œil ne peut maîtriser la défaillance de l’œil humain la virtuosité de l’artiste L’habiller la déguiser la maquiller la coiffer d’un chignon-spirale n’est-ce que la manifestation du paraître social ou la tâche enivrante du cinéma La défiance face à l’identité ou la maîtrise parfaite d’un cinéaste Qui joue. Kim Novak/Madeleine/Carlotta/Judy vertige des prénoms que maîtrise un réalisateur omnipotent. Cheveux blonds tailleur gris mensonge dans la vie illusion au cinéma trouble qui vacille travelling arrière couplé d’un zoom avant Le vertige visuel identitaire mortel cinématographique traduit en mouvement d’appareil et en art l’acrophobie n’étant que le prétexte à faire cinéma à expérimenter le mouvement spiralé l’âme spiralée |
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Commentaires :
Un poème puissant qui prolonge Vortex dans une écriture fragmentée, à l’image du “split screen” qu’il explore. Anne Barbusse capte avec une grande acuité la désintégration progressive des corps, des esprits et des liens, tout en transformant l’appartement en un théâtre de mémoire et d’oubli. Chaque image évoquée – des objets délaissés aux gestes fatidiques – reflète une lucidité douloureuse face à l’effacement inéluctable. Par sa poésie évocatrice, elle révèle le cinéma comme un “passage”, un espace liminal où rêves et réalités s’entrelacent, jusqu’à ce fondu final, blanc ou vert, qui scelle la mort comme une dernière mise en scène.
Spirale et vertige... https://youtu.be/WfTZ6ysW5gg?si=bVjkjsTGwH0M0K0s