Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Forum] [Contact e-mail]
Navigation
Les textes publiés dans les Goruriennes sont souvent extraits des livres du catalogue : brochés et ebooks chez Amazon.fr + Lecture intégrale en ligne gratuite sur le site www.patrickcintas.fr
Journées (Patrick Cintas) - 1ère partie
Je t’oublierai aussi

[E-mail]
 Article publié le 11 juin 2012.

oOo

La pluie jouait. La pivoine penche en même temps. Merle flambeur au creux d’un arbre. La terre ne jouait pas. Quelque chose manquait. Deux jours en un seul. Et pas une nuit. Ce n’était pas le sommeil. Autre chose. Gouttes harcelées d’insectes. Ils descendent à la queue leu leu. Muet de silence. Dehors, d’autres chiens. Un phare d’écume. La rocaille à deviner. Personne ne revient. Il tente l’impossible, se fend. Derrière lui, quelqu’un d’autre. Et passé la porte, d’autres rires. En posant les yeux sur cette surface, il jubile. Fumée en l’air. Rosaces des mains. Il éprouvait la peur. Et elle le tenait. Une tuile se déplaça sous le vent. « Je… » commença-t-il. Mais personne ne voulait entendre ça. Il exultait. Une goutte. Le jeu à même les dents. Pure folie, pensa-t-il. Tiens ? Qu’est-ce qui revient ? La porte ne s’ouvre pas. Personne d’ici. Des coups de vent tournoient. Il écarquille les yeux dans le mistral. Terre rouge des fossés. Elle donne la couleur du papier et moi je… Tu ne sais rien, dit-elle. L’écume montait au-dessus du parapet. Quelqu’un fuyait entre les tamaris. Sans lumière. Au pif, pensa-t-il. Je n’ai rien d’autre à penser. Cette tension en un seul point. Rien n’y fait. De là à penser qu’elle m’en veut… Sur le tapis, la balle immobile. Le regard qui la désire. Ce petit corps en formation était prisonnier. Il ne s’agitait pas. Il s’était attendu à une révolte. Le vent s’éloignait avec la nuée, puis revenait avec d’autres imprécisions lumineuses. À quelle heure le train ? Au croisement d’un voyage et d’une intention. Racontant comment cela se passerait si tout se passait sans elle. Personne n’intervenant pour qu’il se tût. Une branche racla les vitres. Il eut le temps de voir de qui il s’agissait. C’était ainsi qu’il imaginait les morts. Feuilles collées un instant à cette transparence. À l’intérieur, la douceur d’une conversation. Et dehors, le vent les cherche. Il en trouve. Il gratte la vitre sous leurs ventres nus. Puis les feuilles redeviennent feuilles pour que personne ne sache. Au bout du volet qui bat, les cils de celle qui regardait encore hier.

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

 

www.patrickcintas.fr

Nouveau - La Trilogie de l'Oge - in progress >>

 

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -