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Journées (Patrick Cintas) - 1ère partie
La leçon de chose

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 Article publié le 4 septembre 2012.

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Pourquoi riait-il ? — Et de moi ! — de ce que j’étais pour lui en cet instant parce que je venais de m’expliquer avec elle — que j’avais pris le temps de tout dire — ayant tout préparé dans le brouillon de mon esprit — discours auquel elle répliqua en m’envoyant le café brûlant de sa tasse en pleine figure ! — et en présence de ce faux ami qui maintenant riait de moi — devant les autres — et dans mon dos — car je ne le voyais que dans un miroir — et je n’avais pas l’intention de me retourner — je ne lui offrirais pas le plaisir des excuses dans un face à face qui ne tournerait pas à mon avantage — il m’avait prévenu : — je suis trop présent — trop là alors qu’on m’attend ailleurs — et que je ne fais rien de ce temps — ce qui est la pire des choses qui puisse arriver à ceux qui ne me comprennent pas — et qui applaudissent ce rire — qui en multiplient le sens — au point où — n’y tenant plus — je suis sorti de là — je suis allé ailleurs — où je pensais me trouver seul — avec moi-même comme on dit — seul pour rire des autres — trouver le rire qui leur convient — le rire qui sied à leur insistance à me voir condamné à l’oubli chaque fois que je suis sur le point de me projeter dans le futur avec la chair de quelqu’un qui n’hésite plus à me nommer — des jours et des nuits de pratique crispée — cette fois ayant cru que c’était le bon endroit — que personne ne mettrait en doute ma foi — que j’avais le pouvoir de recommencer — que j’étais cette dangereuse itération du pouvoir sur la vie partagée — Et il riait parce qu’elle me devançait d’une rue — que cette rue grouillait dans le sens de la panique que m’inspire cette complexité de visages et de vitrines — riant et me suivant pour l’atteindre en même temps que moi — au même instant fatidique qui la cristalliserait en croix — la forçant à prononcer ce qu’il veut entendre — ce qu’elle sait de moi — ce qui va jouer un rôle demain — changeant les conditions d’accès au vide — cette annonce installant une distance entre le vide et moi — comme pour figurer ma déroute — réduisant ma persistance de papillon de nuit à un bouquet d’étoiles — le nez en l’air de rien — avec la nuit qui vient — le vide recherché laissant la place au silence — et à ce qu’il suppose d’attente.

 

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