Au fur à et mesure que le texte ou la fiction se construit, elle prend une place exponentielle dans l’espace-temps.
Quelle que soit sa longueur, elle adopte une limite provisoire, le plus souvent sous la forme d’un livre dont les pages sont les formes matérielles, sont les formes concrètes. Ensuite, sa statique se présente à l’intérieur d’espaces spécialisés, attendant qu’une décision suivie d’une main ne provoquent le changement d’espace.
Ainsi, l’écrit circule entre les mains, il circule, aussi, dans les moyens de transports, qu’ils soient publics ou privés, il circule, au-delà, à l’intérieur des cortex, pour se transformer en vecteur inter-cortex. D’un cortex à l’autre, l’écrit est transmission, d’un cortex à l’autre, l’écrit se confond avec de la matière abstraite qui agrandit l’espace-temps. Les vestiges fossiles - conservation de livres, de données, d’archives, sollicitation permanente de la mémoire et des souvenirs – en sont les traces principales. La matière cognitive, la matière textuelle s’ajoute à ce qui existait déjà. Papiers, documents, clefs, écrans … le sens s’accroche, s’attache à la matière. Jusqu’à créer une sorte de conurbation textuelle.
La roche, la pierre, le bois, le papyrus, le papier, l’écran … puis … l’immatériel.
D’un endroit à l’autre, d’une ville à une autre, d’un cortex à l’autre … le texte navigue, le texte demeure en mouvement …
Le mot est fluide, oui, il semble aussi léger que l’air. Aussi naturel …
L’eau, la terre, le feu, l’air … le mot.