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Poésies de Pascal Leray
Conclave d’Irpli, suite...

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 Article publié le 23 mars 2014.

oOo

La peau est constellée. C’est un système de modélisation primaire.

La pluie irrigue le sang. La peau est un grand fleuve. Tu pourrais être la sismographie de ma peau.

J’avais la peau inextricable alors. Mon corps était une décharge d’électricité.

Que ne suis-je devenu le digne double d’Irpli en ce temps d’excroissances mal coordonnées.

Je ne ferai pas le détail des arbustes noctivores qui escaladent le dogme du sommeil. Dire s’ils appartiennent...

Le mot " caresse " est devenu une chose impitoyable. À croire que la peau serait tressée en elle-même, après ça.

Ce n’’est pas si tragique, chérie, si l’on m’a retiré les lèvres. Je les donnais à coudre à la nuit.

J’étais le dé à coudre de la nuit. Je me repaissais d’absence comme on s’enivre de bière. Mais à la nuit, c’est le sky qui s’impose.

Je suis né ici, voyez. J’ai grandi là. Et maintenant je vis ainsi. Très drôlement, à emmurer les ombres.

Je pourrais faire maçon si on me payait en briques. J’en ferais des mémoires infranchissables. Je trufferais mes murs de verre pilé.

Mais je me garde bien de tout ce genre de commerce. J’attendais que tu commerces mes organes. Et moi, j’estimerais les tiens.

Dans le repli.

Je t’estime. Je t’estime beaucoup.

Le cœur est flasque, ça n’a pas de prix. Le foie est incendiaire à cause du sky. Toi aussi - sois flasque et incendiaire.

Replie-toi enfin. Plie tes doigts. Il est l’heure.

Je t’offre l’aléa de toute cécité. C’est une bague tranchante. Il faut une blessure au petit doigt, comprends.

Je ne saurais porter de jugement dans le repli. Il n’y a guère que toi que je puisse estimer.

Mais laisse mes organes se confier à toi. Les intestins régnèrent sentimentalement, le foie les a trahis.

Dans le repli je ne m’inquiète pas de toi. Je constate la découpe, je me dis que l’industrie est passagère. La vitesse n’y change rien.

La découpe de la plaie ressemble à un contact charnel qui se serait abstrait des amoureux en transe pour les regarder. Et estimer ces corps.

Ce n’est peut-être pas un choix. Une pente organique, d’accord. Mes organes sont un système de modélisation primaire.

On mange des plaies ornées d’aspers. Ne me demande pas pourquoi on a choisi cette garniture. Elle doit être un hommage au boyau.

J’explique le trajet de l’une à l’autre et compte tes blessures absentes. Le repli est parfois silencieux, même si l’on mâche.

Je compte les blessures.

Il est l’heure de te mettre à table.

/.../

Plie - et replie - tes doigts par exemple. Je les déplierai mal. Je connais mal la position de tes doigts !

Pourtant. Elle s’ouvre.

La plaie ouverte prend la forme d’une scie égoïne. Elle ne déblatérera aucunement.

Les ordres qu’on lui dicte ne la brusquent pas.

Elle est exécutive à mon chaos. Elle est la douceur même.

Elle est une douceur impudique cependant. On se représente un enfoncement des doigts sous la peau.

Elle est exécutive à mes désirs. Sa chanson est lancinante et ne fait que gémir.

Et dire que non, enfin. La plaie n’a pas à prendre la parole.

Le sommeil dogmatique, en retour, fouettait mon corps et déversait des matières sirupeuses et nocturnes. Heureusement que tu n’étais pas là.

La peau et ses saturations post-érotiques engendraient non seulement un ciel renversé devenu champ d’endives noires mais un sommeil dogmatique.

Mâche.

La peau s’est gorgée de tout ça. Elle s’enjolive de petites perles mémorielles buboniques. Lèche.

On ne revient de rien. On ne redevient rien pareillement et c’est kif-kif, n’est-ce pas ?

Mais on ne saurait revenir de rien. C’est très vrai ça hein ?

Elle mime l’acte amoureux par de légers déplacements de sa silhouette de plaie. De plaie exécutive. Exécutive à mes désirs, à mon chaos.

Elle mime très tendrement les tendresses aveugles et le basculement insensé des bouches. Sa respiration se fait grise.

Les ligaments de sa joie crépitent au ciel qui les a déchirés. Drôle de façon de remercier du mal commis. Impensables trafics de la chair.

Mais le moignon mental reprendra son pouvoir sur la nuit. Elle se perdra encore, encore, comme si dans le repli on finissait par s’orienter.

Alors que non enfin ----------- 

 

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