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Article publié le 6 avril 2014. oOo Les aigus tardent à percer. Présents dans de menus crissements, perceptibles dans des voix étouffées lointaines, si lointaines, ils appellent l’auditeur qui ne peut qu’affiner son écoute pour mieux les percevoir, en sentir la démarche sourde de bubons prêts à fleurir pour peu que sa peau réagisse vivement à leurs sentences délicates. Un monde alors s’ouvre, une voie ancienne chemine dans le dédale ainsi offert. La fleur aiguë affleure dans le son. Encore n’est-ce qu’un violoncelle solennel qui en anime les effluves mortels. Lent et sourd, il appelle l’écoute délivrée. Une voix entonne en sa compagnie désabusée un hymne à la fleur de Byzance. La voix enfle, puis meurt brusquement, bientôt relayée par de tendres percussions boisées. C’est la forêt, ce complexe de bruissements et de silences traversé d’odeurs enivrantes, qui impose sa voix dans cette musique qui rend hommage à Byzance. Comme s’il fallait en passer par le dur et le rude pour espérer rendre à sa résonance la durée enflammée qui a brûlé d’Orient. Jean-Michel Guyot |
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