Il n’y a pas de toit
pour qui sait dormir dehors
et d’une herbe se sustenter
aussi bien que de ne boire
que l’eau qui vient à mourir
dans l’ornière des chemins
Il n’y a pas de lit
plus poétique que l’herbe des prés
ou le gazon verdissant des rivages
où se perd ce qui reste des voyages
Non il n’y a pas d’amour plus grand
que cette liberté durement acquise
à force de croiser le fer
avec les mots de la tribu
Les feuilles mortes de l’automne
s’assemblent en linceul
sur les racines de mon arbre
celui que j’ai choisi de couper
pour alimenter ta cheminée
car si je dors et si je vis dehors
je n’en suis pas moins homme
et du travail je connais le secret
même si la Poésie ne sait pas encore
jusqu’où je peux aller avec elle
Voici le bois de ma volée
Je n’entre pas dans la maison
ou plutôt je n’y rentre plus
car c’est dehors que je me sens le mieux