Parviendrai-je à dire ce mouvement de bascule, si lent à venir, insensible mais parfaitement perceptible ?
Disons-le tout net : je suis amoureux.
Mais le verbe être à sa dynamique propre, musculaire, faciale, joviale, futile, sérieuse.
C’est une physique en acte, celle de la roue qui tourne, avec pour moyeu ce petit moi qui tourne sur lui-même.
Jusqu’au doux vertige.
La roue ne cesse pas de tourner. Elle atteint une vitesse de rotation acceptable, supportable. Comme sur un tourniquet qui laisse le temps de regarder autour de soi. On emporte avec soi des images qui s’éloignent puis reviennent. C’est très agréable.
Il faut être deux pour bien faire tourner la roue du destin. Il y faut beaucoup d’égard l’un pour l’autre, de l’audace aussi, et la simplicité s’impose.
Un paysage alors peut se lever comme lève le blé nouveau dans un champ bien travaillé.
Le gai laboureur se voit récompensé pour sa peine et la paysanne a de l’or dans les yeux. Commence alors un étrange va et vient où se bousculent pêle-mêle toutes les saisons d’une vie déjà longue.
La moisson sera belle. Elle reviendra enchanter l’hiver.
Car elle se veut vive en toutes saisons.
Même au plus fort de l’hiver deux cœurs battent, deux corps s’aiment dans leur chaleur retrouvée.
La flèche et la roue, ces deux symboles conjuguent leur dynamisme propre, mettent au monde une dynamique nouvelle qui a nom amour.