C’est ici que tu t’abandonnas à la passion
entre cet arbre mort pour rien
et cette rivière qui ne va nulle part
Les fleurs cueillent les oiseaux
avant même qu’ils ne battent de l’aile
Le ciel revient chaque jour
sans rien changer au sens
que prend la couleur des prés
Sur le sentier tu abandonnes aussi
tes vieilles chaussures poussiéreuses
On dirait que tu es né pour ça
La maison n’est jamais loin
Son toit brille de mille feux
et sa fumée ne veut rien dire
Qui m’attend à l’intérieur
si ce n’est moi-même en chausson
revenant du jardin avec des légumes
pendus à la ceinture
comme les perdrix du chasseur
Mais quand j’arrive sur le perron
un cahier d’écolier s’effeuille
au gré du vent
que les petits doigts agiles
ne comprennent pas
comme je le comprends
maintenant que tu n’es plus là
pour attendre avec moi