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 Article publié le 14 septembre 2014.

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A Samja na Nevoi, die Runenhex


Je suis poète d’origine.

Au fil des pages et des années, le souvenir m’en est revenu. Souvenir lent à se former, pris qu’il était dans un brouillard jaune, visqueux, des liens inopportuns qui trop longtemps m’ont tenu à l’écart de moi-même.

En poésie, les pères et les mères sont si nombreux, ça complique un peu les choses. Il y a aussi les pairs, et ceux-là ne sont pas tendres. Ils défendent leur pré carré. Je ne suis toujours pas au fait des tendances plus ou moins actuelles, j’ignore gaillardement les chapelles, les esthétiques rebelles ne m’attirent pas.

Je laisse dire. Aucune envie de me fondre dans la masse.

Orphée a bien morflé depuis que Morphée s’est manifesté. L’enfer, c’est toujours pour les autres. Revenir des Enfers et perdre sa belle par impatience, quel malheur !

Mon long sommeil au pays des contemporains m’a appris la patience. Je ne cours pas après les lecteurs comme les acteurs affamés après les cachetons.

Mes origines sont obscures. J’en tire un peu profit. Je brouille les pistes.

En savoir plus passe par écrire. Savoir absolument imprévisible. L’envie d’écrire ne me tombe pas dessus, ne jaillit pas non plus.

En savoir plus passe par l’amour pour quelques êtres qui me donnent envie d’écrire.

Je ne suis pas volcanique. Ni épique ni romantique. Et pas Rome antique non plus.

Je ne prends pas mes rêves au sérieux. Ces bouffonneries ne mènent à rien. J’ai le sommeil lourd.

La poésie, c’est bien peu de chose. Un carrefour. On s’y croise, tout au plus. C’est un marché aussi, aux denrées rares et peu convoitées. On ne fait pas que des envieux dans ce métier.

Orgueil et vanité ? Ils me font rire, les Caton de la poésie qui se drapent dans leur dignité. Les divinités célestes ont déserté les temples depuis belle lurette. Evaporées, les idoles malsaines.

Je préfère les sorcières des bois, les shamans éveillés.

Danser auprès d’un arbre, ressentir son énergie, irradier de bonheur à la sensation d’appartenir à ce bout de terre, voilà un bonheur.

Pas plus que la musique, la poésie n’est universelle. Chacun prêche pour sa paroisse, quand paroisse il y a.

Très peu pour moi, la croix chrétienne ou le croissant fertile.

Je suis d’ici, et c’est bien ainsi, ne vous en déplaise.

Et toutes les peaux sont belles, comme sont belles toutes les poésies du monde. Ca chante de partout.

Partout, le vent fait des cabrioles, mais pas de cabris à égorger dans les parages.

Même le ciel a renoncé à rassembler ses troupeaux de nuages. Ca moutonne encore un peu, il faut bien, mais c’est l’orage qui est parlant.

Il n’y en a pas deux semblables.

Jean-Michel Guyot
2 septembre 2014

 

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