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Poésies de Pascal Leray
Business is business
[E-mail] Article publié le 14 septembre 2014. oOo Je me sens un peu déprimé ce matin. Il faut vraiment que je commerce mes organes. Mais dans le rêve, ils pourrissaient notablement. Tiens. Je marchais dans la rue. Il y avait des clients potentiels mais tous décapités. Il y a donc de la concurrence dans mes organes ? Bizarre. Je n’aurais jamais prévu d’aller sur le marché le ventre grand ouvert. Je souris toujours quand c’est ainsi. Même la pluie le constate. La pluie qui tombe sur le marché est dangereuse pour le commerce de mes organes de biais. Je les posais sur un carton ouvert, bien souvent. Les chalands chipotaient. De vrais satanistes ! Avec le nombre croissant de promeneurs décapités, ça faisait mal. Le style mauvais, voyez. La crise a fait le reste. Enfin, la guerre. Partout on appelait à une grande mobilisation qui devait rester circonscrite. C’est usant... Et à force de traîner mes peaux mortes sur ces places boueuses, je ressemblais à un militaire en campagne. Ce n’est pas bon pour le commerce. Pensez qu’il y a des rats sous les étals. Ils dorment. Même la mort ne les perturbera pas ce matin. Alors la pluie... elle sera translucide. Je ne crois pas que je ferai fortune ainsi, c’est vrai. Mes organes sont des flaques désormais. Mystérieuses et nues. J’aimerai qui alors ? On ne peut pas aimer quand on vend ses organes. Mais avec de l’opiniâtreté, on peut devenir propriétaire et regarder le monde comme un œil ! |
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