La texture de la littérature est à la fois ancienne et récente.

La prose n’a nul besoin de reposer sur un commencement, un développement, une fin. Ses grandes mutations se concentrent autour de l’éclatement des genres et de l’évolution de la structure narrative qui, elle, se déploie, se répand.

Avec le temps, le style prend de plus en plus d’importance ou d’espace. Ainsi, la narration suit son propre rythme, bouleversé par la vie de l’auteur, par les remous du monde. La subjectivité gagne en intensité, et désormais, depuis quelque temps, la forme se suffit à elle-même pour permettre au texte, à la fiction de tenir à elle seule.

Des autoroutes fictionnelles s’affirment, sans qu’il faille connaître la voie d’accès, non plus que la destination, inconnue, oui, parfaitement inconnue. Parce que facultative. Oui, foncièrement facultative. Naturellement facultative.

A l’instar du « big-bang » qui ne cesse de nous interroger, d’autant que de nouvelles recherches prometteuses sur ses premiers instants viennent d’être découvertes, porteuses, à leur tour, de nouvelles problématiques ou de nouveaux questionnements, la littérature s’étire, inexorablement, et les connaissances que nous avons d’elle demeurent et demeureront inachevées. Tendues vers un horizon immatériel et lumineux. Vers l’infinie.