Le repas du guerrier
Dans le commun des jours
Walhalla, Walhalla
Sans repos aucun
Je mange du fer, je mâche des clous,
Les sables grincent sous mes dents
Le repos du guerrier
Dans la chambre haute
Servante d’un jour, servante de toujours
Au rouet attachée, à la couche fleurie promise
La prime aux grandes gueules
A ceux qui s’imposent,
A ceux qu’impose la parole
Pleine de présence
Espace saturé de bleu nuit
Longue et lente agonie des cloches
Les orties blanches
Les salades vertes
Tout y passe
Ni repas ni repos pour toi
Walhalla attendra
Espace saturé de mots
Sillonné d’actes obscurs
De lignes fragiles
Brünnhilde dort dans les flammes
L’anneau nuptial au doigt
Siegfried ne viendra pas
Trop à faire, trop à dire
Et rien à redire
Jean-Michel Guyot
20 septembre 2014