Dans la constance de l’écume qui s’échoue sur la grève, qui se dissout dans le sable, dans la récurrence des vents d’origine plurielle, dans la permanence de ce tableau que forment le lever et le coucher du disque, matérialisés par des couleurs qui ne sont jamais les mêmes, dans l’érosion invisible des monts qui devient, finalement, visible avec le temps et le regard, à travers l’espace vacant entre les immenses gouttes de pluie qui tombent à verse, créant une sorte de bruit métallique de par l’impact de l’eau avec l’asphalte, les deux histoires avancent, sans savoir, encore, qu’elles vont se télescoper.
Dans l’espace, en haut, au loin, différentes parties de la station se disjoignent. Ou s’emboîtent. Dans le plus grand silence. En bas, pendant ce temps, les deux individus ne sont pas encore en interaction, leur identité civile, seule, marquant l’espace-temps, une identité somme toute superficielle.
Nom ?
Prénom ?
Date de naissance ?
Profession ?
Adresse ? Oui, l’animal a besoin d’un repaire.
- Monsieur X
- Madame Y.
Lorsque les regards se croisent, comme frontalement, c’est une partie de l’interaction, déjà, qui se joue. Le logos prend le relais, suivi par le rapprochement tactile, oui, suivi par la gestuelle qui met en accord les épidermes. Tactus ou tactile …
La géographie des peaux, alors, déploie ses véritables données, des données toutes personnelles. Les histoires étendues s’entremêlent, la source jaillit à la surface. Découverte mutuelle des curriculum vitae. Les gestes se multiplient, créant certains réflexes qui deviennent habitudes. Rien n’est exhaustif. Les données personnelles ne cessent de se déverser, provoquant l’étonnement, l’assentiment, la quiétude … la séduction …
Tout est grand, oui, et tout s’étire …
De tous côtés, la dimension panoramique s’étend. Et elle n’a pas de limite.