Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Forum] [Contact e-mail]
RALM L'HÉMÉRON (Site perso)
www.ral-m.com/cintas/ www.patrickcintas.fr
Navigation
Les textes publiés dans les Goruriennes sont souvent extraits des livres du catalogue : brochés et ebooks chez Amazon.fr + Lecture intégrale en ligne gratuite sur le site www.patrickcintas.fr
Choix de poèmes (Patrick Cintas)
La Cité des sept collines

[E-mail]
 Article publié le 15 novembre 2014.

oOo

Et je m’projetais dans l’épisode suivant sans en avoir la moindre idée. Il était temps que j’me demande comment ça venait quand ça venait et pourquoi ça venait pas quand j’y pensais avec méthode. On a pas mal bu ce soir-là, dans un motel sur la route de Cincinnati. C’était qui, ce fleuve qui coulait entre les installations portuaires ? Spielberg me parla longuement de la Cité des sept collines. Il voulait noyer le poisson de mon angoisse, se rendant compte que j’étais en train d’écrire l’épisode suivant en me basant sur ce qu’on était en train de vivre dans ce motel minable qui sentait la moisissure des lavabos. Je sortis pour me rafraîchir la gueule sous une fontaine. Je vis un kiosque à musique, puis une enseigne qui vantait les perfections du corps de la femme quand elle prend soin d’elle. On avait bu du tequila de Guanajuato. Les images qui naissaient de cette fatigue étaient fascinantes de simplicité et d’importance. Je retournais dans la chambre pour en parler avec le Maître, mais il dormait. Il avait plus l’air d’un enfant, mais d’un homme qui mordait dans le rêve à pleines dents. Je l’ai regardé pendant une bonne dizaine de minutes, me demandant si j’avais jamais su faire autre chose que de me poser des questions sur les types qui se sont mis dans la tête de se servir de moi jusqu’à ce que je serve plus à rien. Je suis ressorti. J’avais encore cette idée de trouver la femme de ma vie, un truc idiot qui pouvait m’empêcher d’en finir avec les salades de l’existence. Heureusement, c’était la nuit et la route était aussi peu fréquentée que le chemin du Paradis. Elle paraissait grise sous la nuit, comme tuée à la fin du jour, avec de temps en temps un pickup qui traînait son ombre sous les arbres qui la bordaient juste le temps de passer devant le motel. Je voyais un horizon de toitures. Je savais vraiment pas où on était en train de tourner une scène capitale, déterminante pour la suite du film qui semblait perdre le fil de son récit sans s’égarer au-delà des propositions qui l’avaient fait naître dans mon esprit. Je me heurtai à un bidon. Il sentait l’huile cassée des carters où une partie de mon enfance avait connu la joie des démontages suivis d’une panne définitive des moteurs amoncelés dans la cour du voisin.

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document

 

www.patrickcintas.fr

 

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2025 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -