L’inspiration a beau être versatile, le style, lui, est ample et ferme.

L’inspiration seule commande, maîtresse de ses silences, approbatrice de ses risques.

Le style s’empare de tous les sujets possibles et imaginables, ne lésine jamais sur les moyens à mettre en œuvre pour donner à l’inspiration tout l’espace nécessaire à sa respiration.

Les autres, les lecteurs sont seuls juges. L’auteur a dit son mot, garde le silence.

La sensibilité qui commande leur perception est affaire de culture et de sensibilité personnelle.

C’est l’idiosyncrasie de tout un chacun qui décide.

Une invention verbale prodigieuse anime ces textes éparpillés sur la page. Savant éparpillement qui participe du mouvement de pensée à l’œuvre.

On pense à André du Bouchet, à la respiration de glacier qui anime ses pages.

La pensée assertorique qui vibre dans ces textes donne à s’émouvoir en pensée.

Emouvante pensée mouvante.

Le mouvement fait tout le prix de cette prise de risque constante qui joue sur la capacité à affirmer aux noms des autres une pensée risquée, ferme, tremblante.

Jean-Michel Guyot
4 février 2015