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Article publié le 22 février 2015. oOo à Juliette Morel Notre chimère est cet évier de grès l’eau goutte à goutte avec des ailes. Elle est aussi en un métal où pousse le chardon le livre le moly. Elle est le grand siphon du sourire et le plâtre jadis laissé choir en dix mille morceaux. Voilà notre chimère c’est du sucre roux et l’asticot rampant des caresses la porte. Et dans l’évier de grès ces cheveux par poignées la chaux vive du ciel et les dents du bonheur. C’est où passe le vent. C’est le vernis des ongles de la cataracte qui gratte l’écorce et crisse sur le grès et son arôme aveugle de balcon transi où ploie qui veille aux portes. On se raconte sa chimère tendrement nocturne on la caresse pour faire un besoin. Chimère est le bandage antique au caniveau d’un visage au printemps du rêve est vaine et vain est désirable est donc. Est rouge comme un roc est ombre sous le roc est parapet de soi et couteau sous la gorge pour que soit le chant. Pour que l’os de la mort y morde à belles dents le sang la rose-sang le rire et son chiendent.
Les portes mauresques se remplissaient et se tordaient de monstrueux prodiges noirs, tandis que sur le fond, le bleu sombre se creusait d’étoiles.
Dino Campana |
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