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Article publié le 1er mars 2015. oOo
Ce ne peut être une question de plein et de vide, de vide ou de plein. La pensée qui s’essaie là dans ce qu’elle ne peut nommer que d’un mot : là, la pensée n’explore pas à proprement parler la question de l’espace et du temps, du temps comme espace vide rempli par l’espace qui s’épuise à être ce par quoi le temps le creuse, le donne et le redonne incessamment à vivre et à sentir. Le temps comme espace vide ? Espace abstrait que le déroulement temporel enroule sur lui-même, sorte de cercle mobile. Espace abstrait qui tend à extraire l’espace physique de sa gangue d’inertie pour en faire une dynamique. Pure illusion, car c’est bien l’espace qui est tout entier déroulement du temps. La circularité linéaire du temps, cette boucle infiniment inachevée qui parachève instantanément sa course au moment où elle l’entame, sa dynamie, le dynamisme qu’il n’induit pas, mais tire tout entier de ce que l’espace physique existe. Le plein passe dans le vide qui l’évite, et l’évitant l’évide, se remplissant du vide qui le fait être pleinement ce plein qui emplit le vide. Le vide, dans cette dialectique, ce pourrait être alternativement l’espace et le temps, le temps pérenne qui évide l’espace qui engendre le temps éphémère. Comme l’eau fraîche versée dans la cruche bientôt y repose avant d’être versée dans le verre qui sera bu. Comme si l’espace, engendrant le temps, devait en passer par lui-même pour rejoindre cet autre lui-même que figure le temps.
Jean-Michel Guyot |
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